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Donc la suite. Après l’épisode avec les touristes, nous sommes allés, comme il se doit pour des gens bien élevés, déguster une petite glace... File d’attente car l’endroit, en plein air, est réputé. Arrive notre tour. Je m’adresse à la jeune fille qui allait nous servir et que je ne connaissais pas :
- Bonjour mademoiselle, vous allez bien ? (comme si je la connaissais depuis toujours)
- Très bien merci est vous ?
- Pas mal. Vous n’avez pas trop chaud avec votre service ?
- Non, tout va bien, Que désirez-vous ?
- Nous sommes 6 et nous prendrons donc 6 glaces (à l’italienne) double parfum, simple cornet à 2€50 !
- Parfait.
Et elle nous sert avec le sourire et amabilité. J’ai fait passer mes enfants avant moi et vient mon tour.
- Et vous monsieur ?
- Oh vous savez, moi je ne suis pas trop gourmand, caramel-noisette pour moi et comme c’est mon anniversaire si vous pouviez forcer sur la manette… dis-je avec un beau sourire et un clin d’œil.
- Et avec ça vous n'êtes pas gourmand ?
- Oh si vous saviez, si peu ! (Caliméro dirait quelqu'un que je connais bien...)
Mon gendre insiste pour payer.
- 12€50 !
- Mais nous avons 6 glaces ?
- Oui, je sais mais j’offre la glace de ce monsieur dit-elle en me montrant du regard et avec un sourire ! C’est son anniversaire !
C’est pas beau ça ??? Si je vous dis que je n’avais nullement l’intention de parler de mon anniversaire (qui a eu lieu il y a plus d’un mois), me croiriez vous ? C’est seulement le fait de parler, d’être aimable et de savoir recevoir un sourire et d’oser !
Je vous ne vous parlerez pas de l’étonnement de mes enfants, de leurs rires et de leurs chuchotements en me disant : « Mais papy, ce n’est pas ton anniversaire ! »
Alors, en prenant ma glace, j’avais dit à la serveuse :
- Mademoiselle, vous êtes fort sympathique et très aimable et merci mille fois !
En fait, pour conclure cet épisode, j’avais remarqué (et vous l’avez déjà constaté sûrement), que les personnes avant moi commandaient leur glace sans sourire, sans mot aimable pour la préposée, payent et puis s’en vont, avec tout juste un merci. Et ceci est vrai dans les boulangeries, aux caisses, bref, un peu partout. Personne ne dit bonjour, personne ne parle à son voisin, alors que nous sommes tous en attente d’un mot gentil, courtois, un sourire, un bonjour.
Un autre exemple : Sur le parking, après m’être garé, un véhicule 64 (Pyrénées Atlantiques) est à l’arrêt cherchant une place. Un couple à bord, vitres baissées. Je me penche et je dis aux personnes (la cinquantaine) : « Vous savez, à La Rochelle, les véhicules immatriculés au-delà du 50 (Manche), n’ont pas de place ! ». Temps d’arrêt du conducteur qui essaye de comprendre et qui d’un coup s’esclaffe et je ris avec eux. Finalement, étant debout, j’aperçois une place qui se libère, je la montre au conducteur qui va faire une manœuvre, entre temps je vais vers cette place qui allait être libre et je la garde pour ce couple. Ils prennent la place et je ne vous parle même pas de leur étonnement !...
Il faut osez !!!
Gardez toujours le sourire, c'est votre meilleure arme !!!
L’île de Ré, quel que le soit le moment de l’année, reste pour le visiteur un dépaysement garanti.
Après avoir contourné la rocade de La Rochelle par une voie rapide mais limitée à 90 km/h, les premiers panneaux indiquent que le péage est encombré. Cela laisse présager une attente plus ou moins longue. Mais cela ne fait rien ! Car nous allons sur l’Île ! Et bien quelle ne soit distance du continent que de quelques kilomètres, nous allons dans un autre pays ! Et c’est d’autant plus vrai qu’inconsciemment nous allons vers un « autre monde », insulaire, tellement médiatisé mais que l’on sait avoir gardé intact son authenticité.
Le péage, en haute saison, coûte 16 € l’aller et retour. Première grimace !
De 5 voies, nous passons rapidement à 3 puis 1 voie où les voitures s’emboîtent, un coup toi, un coup moi… Et nous glissons sur le pont. Il est de forme courbe, s’élève puis redescend et en haut de ce «sommet », nous découvrons les premières plages du village de Rivedoux. Sable blanc, eaux turquoise et bleu foncé.
Derrière nous, nous venons de laisser le port de La Pallice, port de commerce de La Rochelle. Le contraste est saisissant car nous quittons une zone industrielle et en quelques secondes nous sommes dans le dépaysement. C’est cela la magie de l’île de Ré !
Premier arrêt à Rivedoux, le long de la plage d’où l’on aperçoit le pont, dentelle horizontale et courbe sur la mer. Photos, selfie, commentaires, extase de mes enfants. « C’est beau ! » dit l’un, c’est « magnifaïque ! » dit l’autre à la manière de Christina Cordula, « on va se baigner ? » demande le plus petit. Non ! Il faut continuer car nous avons beaucoup de choses à voir.
Nous quittons Rivedoux. Le temps est magnifique et les couleurs d’une rare beauté. Nous filons entre les pinèdes et je demande à ma fille de me rapporter la prochaine fois, un couple de cigale. Je pense qu’elles se plairont sur l’île !... La route est sinueuse est le fléau (pour moi), ce sont les cyclistes. Il y en a partout !!! Et je pense que cela doit être infernal en pleine saison ! Ces cyclistes sont également des conducteurs, ils possèdent une voiture ! Mais dans la peau du cycliste, dans leur petite tête ils pensent qu’ils sont les maîtres de l’asphalte et que tout leur est dû. Des pistes cyclables ont bien été aménagées, très confortables, avec STOP et priorités à laisser, mais NON ! Alors, je redouble de prudence. Sauf qu’en traversant en village, j’ai failli embrocher deux jeunes sur un skate bord pour prenaient la rue pour une piste qui leur était dédiée !!!
L’insouciance est partout sur l’île. Comme si le fait d’avoir passé un pont et plongé dans un autre monde, faisait en sorte que tout était permis !
Nous abordons le village de la Flotte en Ré. Village de pêcheurs, désert l’hiver et multiplié par quatre l’été. Les maisons de l’île sont toute de la même couleur : blanche. Les volets sont de couleur pastel : bleu clair, vert clair ou foncé, gris clair et ces couleurs sont imposées par le conseil général. Les toits sont très peu pentus. Généralement les maisons sont basses, avec un étage ou une tour, tout au plus. Ce que j’ai remarqué également, c’est qu’elles sont pratiquement toutes enfermées. De hauts murs les cachent jalousement aux regards.
On ne s’attarde pas à la Flotte en Ré et notre chemin nous mène à Saint Martin de Ré, ville fortifiée par Vauban. Saint Martin cache en son sein un magnifique port, très enclavé, autour duquel les quais sont l’apanage des bars, restaurant, boutiques de souvenirs et autres. A Saint Martin, on ne peut pas y pénétrer en voiture. Des plots amovibles empêchent toute circulation. Il faut laisser son véhicule sur un vaste parking qui ne peut contenir toutes les voitures qui souhaiteraient s’y garer. A cette période de l’année, c’est infernal. Alors, il faut arriver très tôt le matin pour espérer une place.
Cette volonté d’empêcher les véhicules de circuler en centre ville est judicieuse. Je me souviens, il y a quelques années, des bouchons noirs, des heures de colère à attendre un passage. Désormais, les parkings extérieurs, encore à la capacité insuffisante, sont une aide…
Saint Martin de Ré est célèbre car c’est depuis la citadelle qu’embarquaient les bagnards pour la Nouvelle Calédonie puis la Guyane. De nos jours, la citadelle est transformée en prison d’état.
Nous quittons Saint Martin de Ré pour Ars en Ré, deuxième port de l’île. L’île a été frappée durement par les coups et les assauts de la tempête Cynthia. La mer a envahi l’île, la coupant pratiquement en deux. Entre Saint Martin et Ars, l’île se rétrécit en un bras de terre d’un kilomètre de large environ. Pour éviter les prochaines tempêtes et les grandes marées, une longue et haute digue a été construite, protégeant ainsi ce bras de terre. La digue est bordée par une magnifique plage de sable fin.
Ars en Ré. Nous débouchons sur le port et une place de parking est libre. J’avise un horodateur : Deuxième grimace ! 30,50 € l’heure et demie de stationnement. Je demande à mes enfants d’aller se promener autour du port, restant pour ma part près de mon véhicule car je ne tiens pas à payer un seul centime !
Le port de Ars ressemble en tout point à celui ce Saint Martin. Mes enfants reviennent enchantés et ce qu’il leur a plu, c’est de lire sur les ardoises de menus proposés par les restaurants, combien les prix sont plus qu’honorables : frites moules à volonté pour 14,50 € par exemple.
Nous continuons notre périple car je tiens à les emmener au bois de Trousse Chemise, cher à Charles Aznavour. Ce bois ce situe à la pointe extrême de l’île, tout près des marais salants. Lorsque je parle de bois, je dirais plutôt une pinède, pas très large, flanquée d’un coté par la route départementale et de l’autre par la plage, très célèbre et très prisée. Et là encore, impossible de se garer. Tout autour, ce ne sont que des maisons, toujours enfermées dans leurs murailles avec comme voitures, de grosses cylindrées allemandes, Ferrari etc… Le coin est très recherché et la vente de maison demeure exceptionnelle.
Dans les années 80, l’île a été découverte par l’intelligentsia parisienne : chanteurs, politiques, acteurs etc… délaissant ainsi la Côte d’Azur. De ce fait, le prix des terrains et de l’immobilier a été multiplié par cinq ! Les petits propriétaires de l’île qui possédaient un bien venant de leurs parents et grands parents pour certains, qui possédaient bien souvent une maison construite en bois, n’ayant pas de revenus conséquents, se sont retrouvés du jour au lendemain à devoir payer l’ISF car leurs biens venaient d’être revalorisés. Alors, ils ont dû vendre ! Certes, avec une plue value honorable pour eux mais beaucoup se sont fait « avoir » et ont vendu des biens bien en deçà de leur valeur revue à la hausse ! C’est ainsi. Mais de nos jours il n’y a plus de projets immobiliers d’envisagés. L’île est protégée et c’est parfait !
Nous délaissons le bois et son village, les Portes en Ré, où réside Jospin et sa famille, pour nous rendre au phare des Baleines. Je vous en parle dans un avis.
Nous avons passé une demi journée sur l’île et il est temps pour nous de rentrer d’autant plus que je sais qu’il va nous falloir affronter un embouteillage aux abords du pont.
Voilà, j’espère avoir pu vous donner un aperçu de cette très belle île qui a gardé son air sauvage qui mérite vraiment que l’on vienne la découvrir et l’apprécier. Personnellement, je l’ai découverte alors que le pont n’existait pas, il fallait emprunter un bac et ses heures d’attente… je l’ai découverte au cours de manœuvres militaires que j’ai fait avec mes élèves à la batterie allemande de Karola (terrain militaire). Je l’ai vue se transformer et, lorsque le pont fut ouvert, les rétais (ou réthais ou encore rhétas), disaient qu’il en était fini pour eux !
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