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Et si on se faisait un petite histoire ? : discussion - Page 4

Johan404
Johan404 08/06/2015 à 10h29

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Magalie, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lanier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

  • Elite
  • Smile

Mababe
Mababe 08/06/2015 à 10h35

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Magalie, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lanier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

  • Équipe Justacoté
  • Smile

Oss
Oss 08/06/2015 à 16h32

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Magalie, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lanier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

  • Ambassadeur
  • Smile

Johan404
Johan404 08/06/2015 à 16h48

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Magalie, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lanier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

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Bettyoups
Bettyoups 08/06/2015 à 21h59

Johan404
Message par Johan404, 08/06/2015 à 16:48
Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lanier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!!

  • Ambassadeur
  • Smile

Oss
Oss 09/06/2015 à 18h00

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à taire pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...

  • Ambassadeur
  • Smile

Bettyoups
Bettyoups 09/06/2015 à 20h02

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à taire pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

  • Ambassadeur
  • Smile

Mababe
Mababe 10/06/2015 à 10h01

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

  • Équipe Justacoté
  • Smile

Johan404
Johan404 10/06/2015 à 10h12

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

  • Elite
  • Smile

Oss
Oss 11/06/2015 à 07h50

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

  • Ambassadeur
  • Smile

Mababe
Mababe 11/06/2015 à 09h44

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une équipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

  • Équipe Justacoté
  • Smile

Johan404
Johan404 11/06/2015 à 09h45

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

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Bettyoups
Bettyoups 15/06/2015 à 20h03

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

  • Ambassadeur
  • Smile

Oss
Oss 17/06/2015 à 13h26

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

- Bonjour Paul.
Paul dévisage son frère. Une barre marque le haut de ses sourcils tant la surprise le stupéfie.
- Je sais Paul. Cela fait longtemps. Mais j'ai besoin de toi.
- Entre.
Marcel s'installe dans un fauteuil
- Je t'écoute
- Aurore est en danger de mort. Charles veut la tuer. Tu te rappelles bien de Charles non ? C'était ton meilleur ami...

  • Ambassadeur
  • Smile

Johan404
Johan404 17/06/2015 à 14h28

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

- Bonjour Paul.
Paul dévisage son frère. Une barre marque le haut de ses sourcils tant la surprise le stupéfie.
- Je sais Paul. Cela fait longtemps. Mais j'ai besoin de toi.
- Entre.
Marcel s'installe dans un fauteuil
- Je t'écoute
- Aurore est en danger de mort. Charles veut la tuer. Tu te rappelles bien de Charles non ? C'était ton meilleur ami...

-Et maintenant mon pire ennemi.
-Aide moi à le stopper. Pour moi, pour notre famille.
-Cela fait longtemps que je ne fais plus de cette famille Marcel...
-Tu sais bien que tu seras toujours un Lantier. Vas tu m'aider ?
-Je suppose que oui.

Ni une ni deux, les deux hommes se dirigent vers la voiture garée devant l'entrée pour se diriger vers le lieu de rendez vous.

"C'est parti." dit Paul

  • Elite
  • Smile

Mababe
Mababe 18/06/2015 à 10h11

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

- Bonjour Paul.
Paul dévisage son frère. Une barre marque le haut de ses sourcils tant la surprise le stupéfie.
- Je sais Paul. Cela fait longtemps. Mais j'ai besoin de toi.
- Entre.
Marcel s'installe dans un fauteuil
- Je t'écoute
- Aurore est en danger de mort. Charles veut la tuer. Tu te rappelles bien de Charles non ? C'était ton meilleur ami...

-Et maintenant mon pire ennemi.
-Aide moi à le stopper. Pour moi, pour notre famille.
-Cela fait longtemps que je ne fais plus partie de cette famille Marcel...
-Tu sais bien que tu seras toujours un Lantier. Vas tu m'aider ?
-Je suppose que oui.

Ni une ni deux, les deux hommes se dirigent vers la voiture garée devant l'entrée pour se diriger vers le lieu de rendez vous.

"C'est parti." dit Paul

Mais un espion surveille la scène.....

  • Équipe Justacoté
  • Smile

Bettyoups
Bettyoups 19/06/2015 à 23h02

Mababe
Message par Mababe, 18/06/2015 à 10:11
Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

- Bonjour Paul.
Paul dévisage son frère. Une barre marque le haut de ses sourcils tant la surprise le stupéfie.
- Je sais Paul. Cela fait longtemps. Mais j'ai besoin de toi.
- Entre.
Marcel s'installe dans un fauteuil
- Je t'écoute
- Aurore est en danger de mort. Charles veut la tuer. Tu te rappelles bien de Charles non ? C'était ton meilleur ami...

-Et maintenant mon pire ennemi.
-Aide moi à le stopper. Pour moi, pour notre famille.
-Cela fait longtemps que je ne fais plus partie de cette famille Marcel...
-Tu sais bien que tu seras toujours un Lantier. Vas tu m'aider ?
-Je suppose que oui.

Ni une ni deux, les deux hommes se dirigent vers la voiture garée devant l'entrée pour se diriger vers le lieu de rendez vous.

"C'est parti." dit Paul

Mais un espion surveille la scène.....qui démarre et se met à suivre discrètement les deux frères qui dans la voiture n'échange pas un mot jusqu'à ce que Paul, n'y tenant plus assène à son frère en donnant un coup sur son volant
- cinq ans que je n'ai pas de nouvelles ! Cinq années ou je me suis demandé ce que j'avais bien pu faire pour être traité comme un pestiféré !! Alors ? ....Marcel reste silencieux
- Vas tu me répondre ?

  • Ambassadeur
  • Smile

Oss
Oss 20/06/2015 à 07h57

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

- Bonjour Paul.
Paul dévisage son frère. Une barre marque le haut de ses sourcils tant la surprise le stupéfie.
- Je sais Paul. Cela fait longtemps. Mais j'ai besoin de toi.
- Entre.
Marcel s'installe dans un fauteuil
- Je t'écoute
- Aurore est en danger de mort. Charles veut la tuer. Tu te rappelles bien de Charles non ? C'était ton meilleur ami...

-Et maintenant mon pire ennemi.
-Aide moi à le stopper. Pour moi, pour notre famille.
-Cela fait longtemps que je ne fais plus partie de cette famille Marcel...
-Tu sais bien que tu seras toujours un Lantier. Vas tu m'aider ?
-Je suppose que oui.

Ni une ni deux, les deux hommes se dirigent vers la voiture garée devant l'entrée pour se diriger vers le lieu de rendez vous.

"C'est parti." dit Paul

Mais un espion surveille la scène.....qui démarre et se met à suivre discrètement les deux frères qui dans la voiture n'échange pas un mot jusqu'à ce que Paul, n'y tenant plus assène à son frère en donnant un coup sur son volant.
- cinq ans que je n'ai pas de nouvelles ! Cinq années où je me suis demandé ce que j'avais bien pu faire pour être traité comme un pestiféré !! Alors ? ....Marcel reste silencieux
- Vas tu me répondre ?
- C'est malheureux que tu aies la mémoire si courte. Il y a cinq ans lorsque maman t'as mis à la porte parcequ'elle en avait plus qu'assez de te voir te droguer, elle était malade et n'en pouvait plus, alors elle a fait ce qu'une mère ne peut faire à son enfant, elle t'a renié et toi, toi, toi tu l'as traitée de salope, de garce de mère.
Paul se tait puis au bout d'un moment, les yeux pleins de larmes il se tourne vers Marcel en lui disant.
- Tu ne sais pas l'enfer que j'ai vécu et c'est Charles qui me fournissait en drogues et de plus en plus fortes, sans rien me demander en échange. mais maintenant je commence à comprendre...

  • Ambassadeur
  • Smile

Bettyoups
Bettyoups 21/06/2015 à 09h01

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

- Bonjour Paul.
Paul dévisage son frère. Une barre marque le haut de ses sourcils tant la surprise le stupéfie.
- Je sais Paul. Cela fait longtemps. Mais j'ai besoin de toi.
- Entre.
Marcel s'installe dans un fauteuil
- Je t'écoute
- Aurore est en danger de mort. Charles veut la tuer. Tu te rappelles bien de Charles non ? C'était ton meilleur ami...

-Et maintenant mon pire ennemi.
-Aide moi à le stopper. Pour moi, pour notre famille.
-Cela fait longtemps que je ne fais plus partie de cette famille Marcel...
-Tu sais bien que tu seras toujours un Lantier. Vas tu m'aider ?
-Je suppose que oui.

Ni une ni deux, les deux hommes se dirigent vers la voiture garée devant l'entrée pour se diriger vers le lieu de rendez vous.

"C'est parti." dit Paul

Mais un espion surveille la scène.....qui démarre et se met à suivre discrètement les deux frères qui dans la voiture n'échange pas un mot jusqu'à ce que Paul, n'y tenant plus assène à son frère en donnant un coup sur son volant.
- cinq ans que je n'ai pas de nouvelles ! Cinq années où je me suis demandé ce que j'avais bien pu faire pour être traité comme un pestiféré !! Alors ? ....Marcel reste silencieux
- Vas tu me répondre ?
- C'est malheureux que tu aies la mémoire si courte. Il y a cinq ans lorsque maman t'as mis à la porte parcequ'elle en avait plus qu'assez de te voir te droguer, elle était malade et n'en pouvait plus, alors elle a fait ce qu'une mère ne peut faire à son enfant, elle t'a renié et toi, toi, toi tu l'as traitée de salope, de garce de mère.
Paul se tait puis au bout d'un moment, les yeux pleins de larmes il se tourne vers Marcel en lui disant.
- Tu ne sais pas l'enfer que j'ai vécu et c'est Charles qui me fournissait en drogues et de plus en plus fortes, sans rien me demander en échange. mais maintenant je commence à comprendre..
-Que dis-tu ? .....Charles? Ce même Charles qui a mis ta soeur dans cet état ? ..
- Oui, ce Charles, le fils de Madame de Fontenelle qui l'adule et qui n'a rien voulu savoir à l'époque....
- Comment ça ? ....elle savait ?.... J'ai du mal à le croire !!

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Johan404
Johan404 22/06/2015 à 10h01

Nous sommes en octobre, les dockers sur le quai s'arrêtent de travailler pour voir émerger du brouillard le navire tant redouté.... Marcel Lantier, le contremaître, proche de la retraite, se dit qu'il se serait bien passé d'avoir à s'occuper de ce foutu cargo. Après tout, ses petits enfants l'attendent à la maison. Il n'a que quelques jours pour en profiter avant que sa fille, Aurore, retourne chez elle, à 600km de son domicile.

Marcel Lantier est un homme pragmatique, il ne laisse rien au hasard et il compte bien demander des comptes à l'armateur propriétaire de ce navire.

Une fois amarré, il se précipite à sa rencontre, se rend dans sa cabine étriquée et lui dis : "Lestic, on ne peut pas dire que la joie m'étouffe quand je te vois. Tu ramènes encore ta carlingue pourrie dans mon port ! Je m'épuise à te raconter la même chose et la fatigue, ça me rend nerveux. Quand est ce que tu vas te décider à me prévenir 24h à l'avance ?!".
"C'est important Marcel, il faut que tu vois ça, tu ne vas pas en croire des yeux." rétorqua le vieux monsieur barbu.
Interloqué, Marcel suivit son ami jusque dans le cale. Ce qu'il vit le marqua à jamais. Au début, une forme indéfinissable, un animal ?..un être humain ?
L'épaisse crinière qui dépassait de la couverture ne permettait pas d'en juger, pas plus que les formes de sa silhouette répandue sur le sol. Marcel se raidit quand son portable sonna. Un rapide coup d'oeil sur l'écran. Numéro inconnu. Normalement il ne répond jamais à ce genre d'appel. Mais, mû par un instinct qu'il ne comprit pas, il appuya sur la touche pour entrer en communication.
- Marcel Lantier ? dit une voix sans timbre, monocorde.
- Oui c'est moi !
- Vous avez vu ?
- vu quoi?......mais qui êtes vous, d'abord ?
- Vous avez la mémoire courte monsieur Lantier
-allez-vous me dire enfin qui vous êtes ?
- Bientôt, monsieur Lantier, bientôt, vous avez vu ce dont je suis capable de faire ?
- Mais quoi'? Qu'avez vous fait ? Et à qui ???
- Allez voir dans la cale sous la bache, vous aurez un aperçu de mon pouvoir
-mais j'y suis et....Lantier se tait car c'est à cet instant que la forme commence à se mouvoir et, dans le mouvement, la toile glisse, seul le visage a un aspect humain, il reconnait sa fille disparue quelques mois plus tôt. Il s'élance en hurlant le prénom de sa fille , Aurore !!!!

Sa fille belle et sauvageonne, attirée par le grand large, avait disparu du domicile familial depuis qu'elle s'était sauvée avec le fils du capitaine du port. Une lettre, laissée à Lantier, lui apprenait que les deux jeunes embarquaient clandestinement à bord d'un navire : voir d'autres horizons concluait la missive...
- Aurore !!! Mais....laisse moi, laisse moi passer, cria Lantier à son ami qui l'empêchait d'avancer vers sa fille adorée

Aurore avait gardé son beau visage, ses yeux verts, sa chevelure blonde mais son corps était enfermé dans une espèce de gangue adipeuse, un cocon graisseux...

Elle était belle, son visage était encore intact et son expression faciale semblait paisible. Comment cet horrible personnage l'avait il tué ?
Marcel Lantier fut pris d'une crise de panique qui le tétanisa, puis fit un malaise.
Il se réveilla quelques heures plus tard à un endroit radicalement différent.
Autour de lui, des oiseaux, d'immenses arbres et des cris......de singes !!! Mais où suis-je, se demanda t'il ? Sur la droite, au travers des branches d'un pandanus, une cascade, dont les volutes d'eau tombaient comme un voile de mariée flottant au vent, l'invitait à venir se rafraîchir.

C'est alors qu'il eut une vision ahurissante, se demandant s'il était dans un rêve ou bel et bien dans la réalité.
Les minutes lui paraissait des heures, le temps était si long ici. Il sentait l'angoisse le parcourir mais ressentait paradoxalement un bonheur immense au fond de lui. Cet endroit l'apaisait
- Laurence, s'exclama t'il !! Non,c'est impossible et pourtant c'est bien elle !! ....car Laurence , sa femme n'est plus de ce monde depuis deux ans...

- Marc il faut que tu m'écoutes attentivement, je vais me faire enlever d'ici quelques jours en allant faire des courses, et tu as la possibilité de faire en sorte que ça n'arrive pas car tu peux voyager dans l'espace temps.
-Mais...que ? Comment est ce possible ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Dans quelques secondes tu reviendras plusieurs mois en arrière et je serai avec toi, à la maison.
- Quoi? Que dis tu ? Est ce vraiment toi ? .....non non, attends, attends !!!!
30 secondes plus tard, sa femme disparut....

L'image de sa femme s'estompa. Petit à petit il repris ses esprits. Lentement, le brouillard dans lequel il baignait s'effaça. Les formes, les lieux dans lesquels ils se trouvait désormais lui apparurent et lui devinrent familiers. Il se vit assis à la table de la cuisine, dans sa maison. Laurence, occupée à ranger de la vaisselle lui dit :
"Ça va chéri ?"
Lantier balbutia quelques mots maladroits...
"Je...euh...Laurence ?
-Assieds toi quelques minutes, tu as l'air tout palot !"
-Laurence? C'est bien toi ?
-Mais évidemment que c'est moi ! Qui veux-tu que ce soit ?
- Toi, bien évidemment !
- Non, Marcel, je dois aller chez madame de Fontenelle pour lui tenir compagnie comme je le fais chaque mercredi. Peux-tu t'occuper de la reparation de la machine à laver ?
- Oui ma chérie. Tu comptes aller comment chez cette dame ?
- A pied, comme d'habitude
- Attends, je vais t'accompagner.
Lantier se souvient du "rêve "
- Mais , quelle drôle d'idée , tu n'as jamais voulu m'y accompagner ! ...d'ailleurs je te trouve un peu bizarre, aujourd'hui !
- Tout va bien ma chérie, crois moi, seulement, une fois n'est pas coutume, je veux t'accompagner, faire quelques pas à tes côtés .
- Bon ....si tu insistes, mais je te préviens , Charles, le fils de madame de Fontenelle sera
présent et je sais que tu ne l'apprécie guère depuis son escapade avec Aurore !

Le couple se mit alors en route. Sur le chemin, il ne la lâchait pas du regard. Il la dévorait. Il semblait embrasser chaque seconde supplémentaire passée avec l'amour de sa vie, cette femme qui l'avait rendu si heureux, son repère.
Et soudain... Marcel trébucha sur une branche, comme posée là en travers de sa route...
- Oh Marcel !! Ça va, mon chéri ? ...mais que fait cette branche ici ?
- Oui, oui ça va....si je ne m'étais pas rattrapé à ton bras , j'aurai pu me faire très mal, regarde...un énorme clou dépasse de ia branche ....
- Mon Dieu, mais c'est dangereux, tu te rends compte un peu !
- Je me demande qui a bien pu faire une telle chose.
Lantier prit les branches et la grosse pointe, déposa le tout dans une benne. Il regarda sa femme, le visage blême.
- Viens chérie, reprenons notre marche.
Il ne leur reste que deux pâtés de maisons pour arriver à leur destination. Ils ne se sont pas aperçus qu'une voiture les suivait. Au carrefour, elle fonça sur eux.

Horrifié, Lantier poussa sa femme sur le bas côté, sans se soucier de ce 4x4 noir qui allait en une fraction de seconde le percuter.

A deux doigts d'une mort certaine, il cria en se protégeant le visage comme pour mieux se préparer à l'impact destructeur qu'il allait connaitre. Mais encore une fois, il perturba l'espace temps. La voiture se figea. Encore une fois, il prit conscience du potentiel de ses pouvoirs, sans vraiment les comprendre. Il acceptait juste que sa vie soit, pour une fois, à son avantage ! Et il compris de suite que ce 4x4 était bien le même, celui qui avait tué sa femme Laurence deux ans auparavent alors qu'elle se rendait, seule, chez madame de Fontenelle.

A cet instant précis, son seul objectif était de sauver sa femme bien aimé. Mais Lantier n'était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que sauver sa femme aurait des conséquences sur le futur de son entourage et le sien, et que sa vie serait peut être totalement différente quelques années plus tard. Mais le jeu en valait la chandelle.

Il ouvrit les yeux au son de la voix de Laurence..
-ça va ma chérie ? Tu n'as rien ?
- non non, rassure toi , tout va bien...mais tu te rends compte, quel imbécile celui-ci, et il ne s'est même pas arrêté !!!!!

Ce véhicule, il le connaissait. Il l'a déjà vu. Ils arrivèrent chez madame de Fontenelle qui les accueillit avec sa bonne humeur. En pénétrant dans la maison après les civilités d'usage, ils virent Charles, le fils , assis dans un fauteuil, lisant un magazine.

Non loin de là rode un 4x4 noir.... Derrière les épais feuillages des arbres au fond de l'immense jardin, quelqu'un regarde....

Lantier essuie une énième goutte de sueur sur son front, il est nerveux. Les passagers à bord du 4x4 ne sont pas là par hasard, ils ont un compte a régler.
"Une dette non réglée ? Non, ma femme n'a jamais eu d'ennemis, c'est impossible..." pensa t'il.
La voix de Madame de Fontenelle le sort de ses sombres pensées
- Vous prendrez bien un peu de thé, Marcel ?....Marcel ?
- oh, pardon lui répondit ce dernier....oui oui, merci !
- Je vous trouve un peu ailleurs, des soucis, peut-être ?
- Non, non tout va bien, je vous remercie
A ce moment là, son regard croisât celui de Charles ....et il compris que.....

Charles était sans doute pour quelque chose dans l'incident du 4 x 4. Marcel était intervenu dans la relation qu'avait eu Aurore avec Charles quelques mois plus tôt, relation difficile, tempêtueuse, violente à l'excès où Charles, jaloux, avait frappé Aurore : il n'était pas si ange que cela.
Ce dernier le regarda d'un œil glacial et détourna la tête avec un rictus qui lui déforma son beau visage, car effectivement, Charles aurait pu être beau si son âme n'avait pas été si noire....Marcel en frissonnât et se leva d'un bon......

Son cœur battait la chamade, et dans un élan de folie, il se leva et empoigna l'avant bras de femme pour l'entrainer vers la sortie.
"Marcel !!! Que fais tu, arrêtes, tu me fais mal !" cria elle soudainement.
Charles, qui fit un pas en avant comme s'il voulait s'interposer, s'arrêta brusquement lorsque Marcel sorti de sa poche un opinel flambant neuf.

Madame de Fontenelle poussa un cri d'horreur qui fendit le silence inquiétant qui régnait dans cette demeure. Personne n'a pu l'entendre, le voisinage étant ici quasiment inexistant.

Les deux hommes se mesurèrent du regard et dans le défi de leur regard, le renoncement n'avait pas sa place. Marcel lui dit :
- Vous avez voulu nous tuer ma femme et moi, vous ou la bande de tueurs qui travaillent pour vous. Je n'ai aucune aucune preuve de ce que j'avance mais je le sais. Ne vous mettez plus en travers de mon chemin. Il se tourna vers madame de Fontenelle.
- Pardon madame, il est préférable que nous prenions congé.
Ils sortirent. Il avait sauvé sa femme et se retrouvent maintenant dans le temps présent.

Marcel était un homme cultivé qui s’intéressait aux sciences. Et ce qu'il redoutait était arrivé. Son présent n'était plus le même que lorsque sa femme était décédée. Sa femme étant resté en vie, les choses étaient radicalement différentes.

La sonnerie de son portable le fit sursauter..car la dernière fois qu'il avait répondu c'était...mon Dieu, Aurore !!! Laissant son téléphone sonner,Il sortit de son bureau en courant et arriva sur le port où attendait Lestic et....Laurence !!! La bâche qui enveloppait sa fille n’avait pas bougée. Laurence prit la main de son mari et ils avancèrent vers le corps gisant sur le sol. Laurence frémit.
- Tu tiens le coup ma chérie ? Si tu veux, tu peux rester en arrière,
- Non, ça ira !
A quelques mètres de la forme ils s’arrêtèrent. Laurence mit un genou à terre pour être au plus près. Les yeux d’Aurore s’ouvrirent, fixèrent sa mère.
- Maman !
Laurence hurla :
- Mon bébé !
Le téléphone de Marcel sonna, il le prit et la même voix...
- alors Lantier ? ....ce petit voyage dans l'irréel ?
- quoi? Comment le savais vous ? ...
Cette voix ....il l'a déjà entendu, oui...mais pas au téléphone...cette voix c'est....
-Charles !! Espèce de fou ! Que nous voulez vous ?

Pendant ce temps, Aurore refermait les yeux et Laurence hurlait au désespoir de voir son bébé s'en aller à nouveau.

"Mon petit Lantier, sans ton opinel tu n'es rien, et je me ferais un plaisir de t'écraser. Qu'en dis tu ? Je te propose de me retrouver sur la route D6, borne 33 ce soir à 19h. Si tu refuses ou viens accompagné, je m'en prendrai à ta famille." rencherit il.

Lantier n'en veut pas de ce rendez vous. Bien au contraire, il échafaude un plan pour faire tomber Charles. Il se dirige vers sa femme.
- Laurence chérie, je vais devoir m'absenter. Pour l'heure nous allons nous occuper d'Aurore. Une equipe de médecins et la police arrivent. Occupe toi de cela, je reviens.
- Où vas-tu Marcel ?
- Je reviens...

Dix minutes plus tard une ambulance arriva accompagnée de la police, Aurore respirait péniblement mais elle était en vie.

Il quitta les lieux d'un pas décidé. Il empoigna son téléphone et passa un appel à ses deux amis les plus proches, Théo et Gregory.

"Les gars, j'ai besoin d'un service. Garez vous devant ma maison et faites en sorte que ma famille soit en sécurité, des gens leurs veulent du mal". Ni une ni deux, les deux amis de Marcel se mirent en route pour protéger les Lantier.

Vingt minutes plus tard il se garât devant un pavillon et sauta de sa voiture, il s'était pourtant juré de ne pas revenir vers son frère, ce frère tant aimé.....tant haït , mais Aurore avait besoin de lui.....sa famille avait besoin de lui !! Et rien ne l'empêcherait de tout faire pour sauver les siens !

- Bonjour Paul.
Paul dévisage son frère. Une barre marque le haut de ses sourcils tant la surprise le stupéfie.
- Je sais Paul. Cela fait longtemps. Mais j'ai besoin de toi.
- Entre.
Marcel s'installe dans un fauteuil
- Je t'écoute
- Aurore est en danger de mort. Charles veut la tuer. Tu te rappelles bien de Charles non ? C'était ton meilleur ami...

-Et maintenant mon pire ennemi.
-Aide moi à le stopper. Pour moi, pour notre famille.
-Cela fait longtemps que je ne fais plus partie de cette famille Marcel...
-Tu sais bien que tu seras toujours un Lantier. Vas tu m'aider ?
-Je suppose que oui.

Ni une ni deux, les deux hommes se dirigent vers la voiture garée devant l'entrée pour se diriger vers le lieu de rendez vous.

"C'est parti." dit Paul

Mais un espion surveille la scène.....qui démarre et se met à suivre discrètement les deux frères qui dans la voiture n'échange pas un mot jusqu'à ce que Paul, n'y tenant plus assène à son frère en donnant un coup sur son volant.
- cinq ans que je n'ai pas de nouvelles ! Cinq années où je me suis demandé ce que j'avais bien pu faire pour être traité comme un pestiféré !! Alors ? ....Marcel reste silencieux
- Vas tu me répondre ?
- C'est malheureux que tu aies la mémoire si courte. Il y a cinq ans lorsque maman t'as mis à la porte parcequ'elle en avait plus qu'assez de te voir te droguer, elle était malade et n'en pouvait plus, alors elle a fait ce qu'une mère ne peut faire à son enfant, elle t'a renié et toi, toi, toi tu l'as traitée de salope, de garce de mère.
Paul se tait puis au bout d'un moment, les yeux pleins de larmes il se tourne vers Marcel en lui disant.
- Tu ne sais pas l'enfer que j'ai vécu et c'est Charles qui me fournissait en drogues et de plus en plus fortes, sans rien me demander en échange. mais maintenant je commence à comprendre..
-Que dis-tu ? .....Charles? Ce même Charles qui a mis ta soeur dans cet état ? ..
- Oui, ce Charles, le fils de Madame de Fontenelle qui l'adule et qui n'a rien voulu savoir à l'époque....
- Comment ça ? ....elle savait ?.... J'ai du mal à le croire !!
-Oui... Tu comprends maintenant ?

Un long silence perdura dans l'habitacle du véhicule. Les deux frères, qui roulaient maintenant depuis plus d'une demi heure, arrivaient sur les lieux du rendez vous. Ils étaient nerveux.

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