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Et si on se faisait un petite histoire ? : discussion - Page 10

Dany80
Dany80 18/02/2018 à 10h49

ils partent donc sur le chemin qui mène au bord du ruisseau, Francky jubile car il sait que Bruno a peur de l'eau et ne s'en approche jamais...il le sait car lors d'un devoir collectif, il avait parlé de sa grande phobie, Francky s'amuse à bousculer Bruno quand il se baisse pour ramasser des branchages, Tom et Mathéo ont trouvé de la ficelle, qui facilitera la confection de la cabane.....

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Oss
Oss 18/02/2018 à 15h49

Bruno ne trouve pas le sommeil. Sa maman l’a couché tôt pourtant. Mais il ne dort pas. Il triture depuis un long moment son lapin doudou, comme il le fait chaque soir pour s’endormir mais ce soir c’est difficile. L’image de ce garçon dans la cour qui l’a giflé lui revient sans cesse. Se défendre lorsque l’on a huit ans, ce n’est pas facile. Des larmes inondent ses yeux. Il voudrait tant dire son malheur à sa mère mais à quoi cela servirait-il puisse qu’il sait que l’autre recommencera même s’il est puni. C’est ce que pense Bruno. Il ferme les yeux et les larmes inondent l’oreiller. Dans un soupir il se dit : « Maman, écoute moi, je ne veux pas aller demain à l’école… ». Demain…c'est ce qu'il dira à sa maman...

Qu'a t'il donc fait pour mériter cela ? Il ne demandait rien, juste de se faire plein d'amis dans cette nouvelle école ! Dés le premier jour il a senti sur lui tous les regards se tourner et il s'est dit : « c'est normal je suis nouveau, oui nouveau et.....roux.... »

- As-tu bien dormi mon chéri ?
- Un peu bien, dit-il en évitant le regard de sa mère.
- On ne dit pas "un peu bien" mais un peu ou alors oui j'ai bien dormi, lui dit-elle en souriant.
- Maman ?
- Oui mon chéri.
- A l'école, les garçons m'appellent Poil de Carotte et un autre me dit que je suis roupette ! C'est quoi ça maman, roupette ?
- Oh mon chéri, ne prête pas attention à ce que l'on peut te dire. Ce n'est pas gentil de leur part et ne leur parle pas, évite les. D'accord ?

A la récréation, Bruno est assis le dos contre un arbre. Une brandille à la main, il joue avec les fourmis qui sortent d'un trou. Le garçon qui l'avait giflé la veille s'approche de lui.

- Et alors Roupette ? Tu te sens seul ? Tu veux te faire des amis ? Lui demande-t-il. Bruno, regarde étonné Franck surnommé Francky.
- Euh....oui, oui bien sûr !
- Pas de problème, répond l'autre garçon, demain après-midi rendez-vous au Bois Joli à 15h , on fera des cabanes , ok ?

Bruno très content lui fait un grand sourire.

- Oh c'est chouette, j'y serai!

Et c'est tout guilleret qu'il rentre en classe sans se retourner ...il aurait dû se méfier de cet excès de gentillesse à son égard et ne pas accepter d'aller au Bois joli car Francky le regarde s'éloigner avec un rictus qui en dit grand sur le piège qu'il a échafaudé. Il en sauterait presque joie ! Mais non, Francky, lui le caïd, doit se contenir, il a un rang à tenir, celui de chef de bande et c'est d'un pas chaloupé en roulant des épaules qu'il sort de l'école. Pas question de rentrer en classe, il a quelque chose à faire d'important, prévenir tous ces amis de venir le rejoindre demain à 15 h....et pas pour faire des cabanes comme il l'a proposé, mais pour attirer Bruno dans le bois, pour le ridiculiser un peu plus...

Le père de Bruno, Louis, commercial de métier, s’est absenté pendant quelques jours et il est heureux de revenir chez lui. Sa femme et son garçon lui ont terriblement manqué. Comme à chaque fois, il revient avec un cadeau pour sa femme et un pour Bruno. Le moment du souper resserre les liens familiaux.

- Alors Bruno, tout va bien mon chéri ?
- Oh papa, tu sais quoi ?
- Non, dis-le moi !
- Eh bien j’ai un nouveau copain. Il s’appelle Francky et il m’a invité demain au Bois Joli pour me présenter d’autres amis.
- Francky ? Ce n’est pas ce garçon qui avait été exclu trois jours de l’école ? C’était pour quelle raison déjà ? dit le père en fronçant les sourcils.
- Il avait insulté la maîtresse, répondit Bruno en chuchotant.

Louis jette un coup d'oeil à Emmanuelle, sa femme...

- Je ne veux absolument pas que tu ailles dans le bois avec ce gars là !
- Mais papa !
- je te dis que non et je ne reviendrai pas sur cette décision !

Bruno jette un coup d'oeil à sa mère mais celle-ci étrangement baisse la tête, lui toujours très complice avec cette dernière sent qu'il y a quelque chose et que son père s’il lui interdit de voir Bruno c'est qu'elle sait quelque chose qu'elle ne peut lui confier... Bruno, désemparé, part en courant dans sa chambre. Il a compris que ce n'était pas un garçon convenable et qu'il y avait un sérieux problème. Ses parents ne lui pardonneraient pas s'il désobéissait pour aller rejoindre ce garçon dans les bois.

Seuls dans le salon, Louis s’approche d’Emmanuelle. Face à face, les yeux dans les yeux, il lui dit d’une voix douce mais ferme :

- Encore une fois, l’histoire nous rattrape, non ? Pourquoi n’as-tu pas voulu que l’on déménage une bonne fois pour toute ?
- Je ne sais pas dit Emmanuelle en baissant la tête d’une voix devenue lasse, des larmes dans les yeux.
- Tu vois où nous en sommes désormais ?

Il n’y a pas de la colère dans l’attitude de Louis. Ses épaules affaissées trahissent une fatalité et un épuisement moral qui couve depuis des années.

- Nous allons revoir ce déménagement. Je ne veux plus de cette situation. Je tiens à ce que la vie de Bruno, notre fils, soit préservée. Nous allons mettre de la distance entre ce garçon et lui.

Après une longue hésitation, il rajouta :

- Et puis comme cela nous mettrons également de la distance entre ce gamin et toi !...

Emmanuelle laisse couler des larmes...quelquefois la vie ne fait pas de cadeau ou alors si, mais à quel prix ! Se ressaisissant, elle essuie furtivement ses larmes, larmes que son mari n'a pas vues ou tout du moins, feint d'ignorer. Bruno est déchiré par la tristesse de sa femme, il l'aime, oh oui comme il l'aime ! Et c'est justement pour ça qu'il veut la préserver, elle et Bruno, leur fils adoré ...... S'étant caché en haut de l'escalier, Bruno a tout entendu et a compris qu'il s'était passé quelque chose de très grave....

Le lendemain…

- Tu crois que l’on pourra ?
- T’inquiète !
- Faudra pas lui faire de mal, d’accord ?
- On verra !

Florian et Francky le méchant se dirigent vers le Bois Joli.

- T’as pris les cigarettes et les allumettes ? demanda Luc à Florian.
- Tiens, j’en ai trois.
- Ok c’est bien mon pote !
- Francky, tu me promets que tu ne lui feras pas de mal !
- Tu m’agaces et si tu n’es pas content, tu dégages !

Les deux garçons préparent leur mauvais coup. Bruno viendra tout naturellement. Francky sait pertinemment que Bruno aimerait être leur copain. Il faudra, pour cela, qu’il passe l’épreuve du feu. Ce qui n’est pas gagné. Francky est l’aîné de deux ans de Bruno et depuis quelques mois, il s’est juré d’avoir sa peau, de lui faire mal, comme lui-même a mal… Il a donné rendez-vous à son souffre douleur à 10 h. C’est dans 15 minutes. Il a largement le temps de préparer la cérémonie.

Un peu plus loin de la scène, un peu en retrait, un homme est assis sur un banc, un journal le dissimulant…C'est Louis, le père de Bruno...
Il regarde les deux garçons et se doute qu'avec leurs mines de conspirateurs, ils sont entrain de monter un mauvais coup ... Francky, ce gamin ...cette ombre au tableau de son bonheur...et Bruno qui est attiré comme un aimant, il ne pourra pas le protéger tout le temps ! Tout à coup, perdu dans ses pensées, il ne s'est pas aperçu que les garçons étaient partis ! Une sourde angoisse lui étreint la gorge, de quel côté sont ils partis ? Il regarde autour de lui et n'est pas rassuré de les avoir vu comploter. Sans trop savoir l'endroit où Bruno va les rejoindre, il se dirige vers le bois joli...

Cela fait 8 ans qu’Emmanuelle et Louis sont mariés. Bruno est arrivé très vite pour le bonheur de ses parents, couple sans histoire. Sauf que… Sauf que la vie ne préserve pas toujours une union, aussi sincère soit-elle. Emmanuelle avait connu un autre homme avant Louis. Rien de plus banal en soi. Cet homme, connu un soir, dans un bal. Elle était belle est fraîche, lui bel homme, sportif, jovial. Ils se sont plus, se sont aimés, se sont donnés l’un à l’autre. Un enfant est né, un garçon. Très rapidement, le père s’est accaparé son fils, laissant très peu de place à la mère dans l’éducation de l’enfant. Un jour, en revenant de son travail, Emmanuelle trouva la maison vide de tout occupant. Elle a longuement cherché son compagnon et son fils. Recherches vaines ! Une lettre posée sur le coin d’une table précisait : « Je pars et j’emmène mon fils ! Adieu ! ». Le père d’Emmanuelle lui avait lancé à la figure ces mots terribles : « Voilà ce que c’est que d’aimer un étranger ! Tu vois où cela te mène ? »…

Louis retrouve les enfants et les observe. Francky tient Bruno par les épaules comme le ferait un grand frère. Il lui parle mais Louis n’arrive pas à comprendre ce qu’ils se disent. Soudain, Francky se retourne, Louis a juste le temps de se baisser dans un buisson. Francky s'est retourné pour voir si ces deux acolytes arrivent et il les voit s'approcher l'air de rien. Bruno tout à coup sent une sourde angoisse lui serrer la gorge. Que font là Tom et Mathéo ? Mais les deux garçons approchent en souriant ce qui rassure Bruno et c'est sur un ton enjoué que Francky propose :

- Et si nous allions faire une cabane au bord du ruisseau ?

Les deux complices de Francky répondent à l'unisson qu'ils sont d'accord et Bruno rassuré par leur enthousiasme acquiesce à son tour. Ils partent donc sur le chemin qui mène au bord du ruisseau, Francky jubile car il sait que Bruno a peur de l'eau et ne s'en approche jamais. Il le sait car lors d'un devoir collectif, il avait parlé de sa grande phobie. Francky s'amuse à bousculer Bruno quand il se baisse pour ramasser des branchages. Tom et Mathéo ont trouvé de la ficelle ce qui facilitera la confection de la cabane.

- Ma mère ne veut pas que je prenne un couteau et même des ciseaux ! En as-tu un de couteau ? demande Bruno à Francky.
- Tiens regarde un peu !

Francky sort de sa poche un couteau à cran d’arrêt. Il appuie sur le levier, la lame sort dans un clac caractéristique. Bruno ne détache pas son regard de la lame qui luit sous le soleil, lançant des éclairs d’argent.

- Je peux le prendre ?
- Tu sais au moins t’en servir ?
- Ben non ! Je t’ai dit que je n’en avais jamais touché de ma vie. Un jour, alors que maman épluchait des légumes dans la cuisine, j’en ai pris un. Elle a hurlé et m’a puni.
- Ah bon ? Tu as été puni pour cela ?
- Ben oui, dit Bruno tristement en se remémorant la scène.
- Ben oui, ben non ! dit Mathéo en riant. Tu ne sais pas dire autre chose ?

Ignorant la réplique de Mathéo, Bruno poursuivit en se saisissant du couteau de Francky.

- Un soir, j’ai entendu mes parents qui parlaient à voix basse, dit-il en ne détachant pas les yeux de la lame luisante. J’ai compris qu’elle avait été blessée par un couteau ou qu’elle avait été poignardée, je crois.


Les enfants s'arretèrent de macher en regardant Bruno avec de grands yeux.

- Ah bon dit Tom ?
- Pas possible dit Mathéo, tu nous mens !

Francky se taisait...

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Bettyoups
Bettyoups 19/02/2018 à 07h56

- non non c'est la vérité mais je ne sais pas si je peux en parler...en plus ça remonte à 10 ans et...
- ça sufit maintenant avec tes salades , lui assène Francky en se dandinant !
- mais ce ne sont pas...
Bruno est arrêté net dans sa phrase par un uppercut de la part de Francky qui l'envoi à terre .
- mais mais ça ne va pas, non ? Qu'est ce qu'il te prend, lui crie Bruno ?
Les deux copains de Francky se regardent étonnés, ça n'était pas ça le plan ...

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Dany80
Dany80 19/02/2018 à 09h44

Bruno est allongé par terre, la tête lui tourne, et il a du mal à se relever, il se demande pourquoi Francky a eu cette réaction, pour l'empêcher de parler ou parce que Francky voulait être le chef...et que sa conversation ne devait pas susciter d'intérêt auprés des autres.... les autres sont cloués sur place car en effet ce n'était pas le plan, et ils ont peur...peur que ça tourne mal....

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Bettyoups
Bettyoups 21/02/2018 à 06h51

Coucou, le mataf qui a du taf ! OSS !!

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Oss
Oss 21/02/2018 à 07h22

Bonjour chenapan ! Cet apm ML

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Bettyoups
Bettyoups 23/02/2018 à 08h16

On est le surlendemain de l'après-midi en question, OSS

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Oss
Oss 23/02/2018 à 08h21

J'ai oublié ! J'vais m'y mettre !

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Oss
Oss 23/02/2018 à 16h49

Bruno ne trouve pas le sommeil. Sa maman l’a couché tôt pourtant. Mais il ne dort pas. Il triture depuis un long moment son lapin doudou, comme il le fait chaque soir pour s’endormir mais ce soir c’est difficile. L’image de ce garçon dans la cour qui l’a giflé lui revient sans cesse. Se défendre lorsque l’on a huit ans, ce n’est pas facile. Des larmes inondent ses yeux. Il voudrait tant dire son malheur à sa mère mais à quoi cela servirait-il puisse qu’il sait que l’autre recommencera même s’il est puni. C’est ce que pense Bruno. Il ferme les yeux et les larmes inondent l’oreiller. Dans un soupir il se dit : « Maman, écoute moi, je ne veux pas aller demain à l’école… ». Demain…c'est ce qu'il dira à sa maman...

Qu'a-t-il donc fait pour mériter cela ? Il ne demandait rien, juste de se faire plein d'amis dans cette nouvelle école ! Dés le premier jour il a senti sur lui tous les regards se tourner et il s'est dit : « c'est normal je suis nouveau, oui nouveau et.....roux.... »

- As-tu bien dormi mon chéri ?
- Un peu bien, dit-il en évitant le regard de sa mère.
- On ne dit pas "un peu bien" mais un peu ou alors oui j'ai bien dormi, lui dit-elle en souriant.
- Maman ?
- Oui mon chéri.
- A l'école, les garçons m'appellent Poil de Carotte et un autre me dit que je suis roupette ! C'est quoi ça maman, roupette ?
- Oh mon chéri, ne prête pas attention à ce que l'on peut te dire. Ce n'est pas gentil de leur part et ne leur parle pas, évite les. D'accord ?

A la récréation, Bruno est assis le dos contre un arbre. Une brandille à la main, il joue avec les fourmis qui sortent d'un trou. Le garçon qui l'avait giflé la veille s'approche de lui.

- Et alors Roupette ? Tu te sens seul ? Tu veux te faire des amis ? Lui demande-t-il. Bruno, regarde étonné Franck surnommé Francky.
- Euh....oui, oui bien sûr !
- Pas de problème, répond l'autre garçon, demain après-midi rendez-vous au Bois Joli à 15h , on fera des cabanes , ok ?

Bruno très content lui fait un grand sourire.

- Oh c'est chouette, j'y serai!

Et c'est tout guilleret qu'il rentre en classe sans se retourner ...il aurait dû se méfier de cet excès de gentillesse à son égard et ne pas accepter d'aller au Bois joli car Francky le regarde s'éloigner avec un rictus qui en dit grand sur le piège qu'il a échafaudé. Il en sauterait presque joie ! Mais non, Francky, lui le caïd, doit se contenir, il a un rang à tenir, celui de chef de bande et c'est d'un pas chaloupé en roulant des épaules qu'il sort de l'école. Pas question de rentrer en classe, il a quelque chose à faire d'important, prévenir tous ces amis de venir le rejoindre demain à 15 h....et pas pour faire des cabanes comme il l'a proposé, mais pour attirer Bruno dans le bois, pour le ridiculiser un peu plus...

Le père de Bruno, Louis, commercial de métier, s’est absenté pendant quelques jours et il est heureux de revenir chez lui. Sa femme et son garçon lui ont terriblement manqué. Comme à chaque fois, il revient avec un cadeau pour sa femme et un pour Bruno. Le moment du souper resserre les liens familiaux.

- Alors Bruno, tout va bien mon chéri ?
- Oh papa, tu sais quoi ?
- Non, dis-le moi !
- Eh bien j’ai un nouveau copain. Il s’appelle Francky et il m’a invité demain au Bois Joli pour me présenter d’autres amis.
- Francky ? Ce n’est pas ce garçon qui avait été exclu trois jours de l’école ? C’était pour quelle raison déjà ? dit le père en fronçant les sourcils.
- Il avait insulté la maîtresse, répondit Bruno en chuchotant.

Louis jette un coup d'oeil à Emmanuelle, sa femme...

- Je ne veux absolument pas que tu ailles dans le bois avec ce gars là !
- Mais papa !
- je te dis que non et je ne reviendrai pas sur cette décision !

Bruno jette un coup d'oeil à sa mère mais celle-ci étrangement baisse la tête, lui toujours très complice avec cette dernière sent qu'il y a quelque chose et que son père s’il lui interdit de voir Bruno c'est qu'elle sait quelque chose qu'elle ne peut lui confier... Bruno, désemparé, part en courant dans sa chambre. Il a compris que ce n'était pas un garçon convenable et qu'il y avait un sérieux problème. Ses parents ne lui pardonneraient pas s'il désobéissait pour aller rejoindre ce garçon dans les bois.

Seuls dans le salon, Louis s’approche d’Emmanuelle. Face à face, les yeux dans les yeux, il lui dit d’une voix douce mais ferme :

- Encore une fois, l’histoire nous rattrape, non ? Pourquoi n’as-tu pas voulu que l’on déménage une bonne fois pour toute ?
- Je ne sais pas dit Emmanuelle en baissant la tête d’une voix devenue lasse, des larmes dans les yeux.
- Tu vois où nous en sommes désormais ?

Il n’y a pas de la colère dans l’attitude de Louis. Ses épaules affaissées trahissent une fatalité et un épuisement moral qui couve depuis des années.

- Nous allons revoir ce déménagement. Je ne veux plus de cette situation. Je tiens à ce que la vie de Bruno, notre fils, soit préservée. Nous allons mettre de la distance entre ce garçon et lui.

Après une longue hésitation, il rajouta :

- Et puis comme cela nous mettrons également de la distance entre ce gamin et toi !...

Emmanuelle laisse couler des larmes...quelquefois la vie ne fait pas de cadeau ou alors si, mais à quel prix ! Se ressaisissant, elle essuie furtivement ses larmes, larmes que son mari n'a pas vues ou tout du moins, feint d'ignorer. Bruno est déchiré par la tristesse de sa femme, il l'aime, oh oui comme il l'aime ! Et c'est justement pour ça qu'il veut la préserver, elle et Bruno, leur fils adoré ...... S'étant caché en haut de l'escalier, Bruno a tout entendu et a compris qu'il s'était passé quelque chose de très grave....

Le lendemain…

- Tu crois que l’on pourra ?
- T’inquiète !
- Faudra pas lui faire de mal, d’accord ?
- On verra !

Florian et Francky le méchant se dirigent vers le Bois Joli.

- T’as pris les cigarettes et les allumettes ? demanda Luc à Florian.
- Tiens, j’en ai trois.
- Ok c’est bien mon pote !
- Francky, tu me promets que tu ne lui feras pas de mal !
- Tu m’agaces et si tu n’es pas content, tu dégages !

Les deux garçons préparent leur mauvais coup. Bruno viendra tout naturellement. Francky sait pertinemment que Bruno aimerait être leur copain. Il faudra, pour cela, qu’il passe l’épreuve du feu. Ce qui n’est pas gagné. Francky est l’aîné de deux ans de Bruno et depuis quelques mois, il s’est juré d’avoir sa peau, de lui faire mal, comme lui-même a mal… Il a donné rendez-vous à son souffre douleur à 10 h. C’est dans 15 minutes. Il a largement le temps de préparer la cérémonie.

Un peu plus loin de la scène, un peu en retrait, un homme est assis sur un banc, un journal le dissimulant…C'est Louis, le père de Bruno...
Il regarde les deux garçons et se doute qu'avec leurs mines de conspirateurs, ils sont entrain de monter un mauvais coup ... Francky, ce gamin ...cette ombre au tableau de son bonheur...et Bruno qui est attiré comme un aimant, il ne pourra pas le protéger tout le temps ! Tout à coup, perdu dans ses pensées, il ne s'est pas aperçu que les garçons étaient partis ! Une sourde angoisse lui étreint la gorge, de quel côté sont ils partis ? Il regarde autour de lui et n'est pas rassuré de les avoir vu comploter. Sans trop savoir l'endroit où Bruno va les rejoindre, il se dirige vers le bois joli...

Cela fait 8 ans qu’Emmanuelle et Louis sont mariés. Bruno est arrivé très vite pour le bonheur de ses parents, couple sans histoire. Sauf que… Sauf que la vie ne préserve pas toujours une union, aussi sincère soit-elle. Emmanuelle avait connu un autre homme avant Louis. Rien de plus banal en soi. Cet homme, connu un soir, dans un bal. Elle était belle est fraîche, lui bel homme, sportif, jovial. Ils se sont plus, se sont aimés, se sont donnés l’un à l’autre. Un enfant est né, un garçon. Très rapidement, le père s’est accaparé son fils, laissant très peu de place à la mère dans l’éducation de l’enfant. Un jour, en revenant de son travail, Emmanuelle trouva la maison vide de tout occupant. Elle a longuement cherché son compagnon et son fils. Recherches vaines ! Une lettre posée sur le coin d’une table précisait : « Je pars et j’emmène mon fils ! Adieu ! ». Le père d’Emmanuelle lui avait lancé à la figure ces mots terribles : « Voilà ce que c’est que d’aimer un étranger ! Tu vois où cela te mène ? »…

Louis retrouve les enfants et les observe. Francky tient Bruno par les épaules comme le ferait un grand frère. Il lui parle mais Louis n’arrive pas à comprendre ce qu’ils se disent. Soudain, Francky se retourne, Louis a juste le temps de se baisser dans un buisson. Francky s'est retourné pour voir si ces deux acolytes arrivent et il les voit s'approcher l'air de rien. Bruno tout à coup sent une sourde angoisse lui serrer la gorge. Que font là Tom et Mathéo ? Mais les deux garçons approchent en souriant ce qui rassure Bruno et c'est sur un ton enjoué que Francky propose :

- Et si nous allions faire une cabane au bord du ruisseau ?

Les deux complices de Francky répondent à l'unisson qu'ils sont d'accord et Bruno rassuré par leur enthousiasme acquiesce à son tour. Ils partent donc sur le chemin qui mène au bord du ruisseau, Francky jubile car il sait que Bruno a peur de l'eau et ne s'en approche jamais. Il le sait car lors d'un devoir collectif, il avait parlé de sa grande phobie. Francky s'amuse à bousculer Bruno quand il se baisse pour ramasser des branchages. Tom et Mathéo ont trouvé de la ficelle ce qui facilitera la confection de la cabane.

- Ma mère ne veut pas que je prenne un couteau et même des ciseaux ! En as-tu un de couteau ? demande Bruno à Francky.
- Tiens regarde un peu !

Francky sort de sa poche un couteau à cran d’arrêt. Il appuie sur le levier, la lame sort dans un clac caractéristique. Bruno ne détache pas son regard de la lame qui luit sous le soleil, lançant des éclairs d’argent.

- Je peux le prendre ?
- Tu sais au moins t’en servir ?
- Ben non ! Je t’ai dit que je n’en avais jamais touché de ma vie. Un jour, alors que maman épluchait des légumes dans la cuisine, j’en ai pris un. Elle a hurlé et m’a puni.
- Ah bon ? Tu as été puni pour cela ?
- Ben oui, dit Bruno tristement en se remémorant la scène.
- Ben oui, ben non ! dit Mathéo en riant. Tu ne sais pas dire autre chose ?

Ignorant la réplique de Mathéo, Bruno poursuivit en se saisissant du couteau de Francky.

- Un soir, j’ai entendu mes parents qui parlaient à voix basse, dit-il en ne détachant pas les yeux de la lame luisante. J’ai compris qu’elle avait été blessée par un couteau ou qu’elle avait été poignardée, je crois.


Les enfants s'arrêtèrent de marcher en regardant Bruno avec de grands yeux.

- Ah bon dit Tom ?
- Pas possible dit Mathéo, tu nous mens !

Francky se taisait...
- Non, non c'est la vérité mais je ne sais pas si je peux en parler...en plus ça remonte à 10 ans et...
- Ca suffit maintenant avec tes salades , lui assène Francky en se dandinant !
- Mais ce ne sont pas...

Bruno est arrêté net dans sa phrase par un uppercut de la part de Francky qui l'envoi à terre .

- Mais, mais ça ne va pas, non ? Qu'est ce qu'il te prend, lui crie Bruno ?

Les deux copains de Francky se regardent étonnés, ça n'était pas ça le plan ...

Bruno est allongé par terre, la tête lui tourne, et il a du mal à se relever, il se demande pourquoi Francky a eu cette réaction, pour l'empêcher de parler ou parce que Francky voulait être le chef...et que sa conversation ne devait pas susciter d'intérêt auprès des autres.... les autres sont cloués sur place car en effet ce n'était pas le plan, et ils ont peur...peur que ça tourne mal....

Louis a vu son fils recevoir un coup et chuter à terre. Il a failli surgir de sa cachette et aller au devant des enfants et corriger Francky pour le geste qu’il a eu. Il se ravise et reste cacher. Son fils se relève avec l’aide d’un de ses camarades. Louis ne veut pas que son fils apprenne que… Non, il chasse cette idée qui vient de germer en lui. Ce n’est pas possible qu’il se souvienne. Il était trop petit. Et puis Francky, cela ne fait que deux années à peine qu’il est revenu dans le quartier. Comment Bruno pourrait-il savoir que ce Francky et lui, sont ?... Ses pensées cessent de suite. Bruno pleure…

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Bettyoups
Bettyoups 23/02/2018 à 18h46

..et ose jeter un coup d'oeil à Francky
- mais qu'est ce qu'il te prend ? Begaye-t-il
- tu la ferme, t'as compris , lui crie Francky .
- tais toi lui conseille, Tom qui l'a aidé à se relever car ce dernier devant la fureur de Francky sent qu'il ne va pas en rester là , mais à son grand étonnement, Francky se retourne et leur crie :
- bon, vous venez ou quoi ?
Bruno ne sait plus quoi faire, doit-t'il venir ? Il hésite quand d'une bourrade amicale de Tom lui indique le chemin et Bruno se décide à les suivre...

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Dany80
Dany80 25/02/2018 à 13h55

le chemin est sinueux, et il est difficile d'éviter les branches qui s'entremêlent devant eux, des gouttes de pluie commencent à tomber, au loin le tonnerre gronde, Bruno commence à regretter d'avoir accepté de suivre Francky, Tom marche nerveusement les mains au fond de ses poches, personne ne parle...et Mathéo emboîte son pas dans celui de Francky, qui marche en faisant des gestes démesurés...alors vous vous grouillez....

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Bettyoups
Bettyoups 26/02/2018 à 14h55

OSS !!

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Oss
Oss 26/02/2018 à 19h06

Bruno ne trouve pas le sommeil. Sa maman l’a couché tôt pourtant. Mais il ne dort pas. Il triture depuis un long moment son lapin doudou, comme il le fait chaque soir pour s’endormir mais ce soir c’est difficile. L’image de ce garçon dans la cour qui l’a giflé lui revient sans cesse. Se défendre lorsque l’on a huit ans, ce n’est pas facile. Des larmes inondent ses yeux. Il voudrait tant dire son malheur à sa mère mais à quoi cela servirait-il puisse qu’il sait que l’autre recommencera même s’il est puni. C’est ce que pense Bruno. Il ferme les yeux et les larmes inondent l’oreiller. Dans un soupir il se dit : « Maman, écoute moi, je ne veux pas aller demain à l’école… ». Demain…c'est ce qu'il dira à sa maman...

Qu'a-t-il donc fait pour mériter cela ? Il ne demandait rien, juste de se faire plein d'amis dans cette nouvelle école ! Dés le premier jour il a senti sur lui tous les regards se tourner et il s'est dit : « c'est normal je suis nouveau, oui nouveau et.....roux.... »

- As-tu bien dormi mon chéri ?
- Un peu bien, dit-il en évitant le regard de sa mère.
- On ne dit pas "un peu bien" mais un peu ou alors oui j'ai bien dormi, lui dit-elle en souriant.
- Maman ?
- Oui mon chéri.
- A l'école, les garçons m'appellent Poil de Carotte et un autre me dit que je suis roupette ! C'est quoi ça maman, roupette ?
- Oh mon chéri, ne prête pas attention à ce que l'on peut te dire. Ce n'est pas gentil de leur part et ne leur parle pas, évite les. D'accord ?

A la récréation, Bruno est assis le dos contre un arbre. Une brandille à la main, il joue avec les fourmis qui sortent d'un trou. Le garçon qui l'avait giflé la veille s'approche de lui.

- Et alors Roupette ? Tu te sens seul ? Tu veux te faire des amis ? Lui demande-t-il. Bruno, regarde étonné Franck surnommé Francky.
- Euh....oui, oui bien sûr !
- Pas de problème, répond l'autre garçon, demain après-midi rendez-vous au Bois Joli à 15h , on fera des cabanes , ok ?

Bruno très content lui fait un grand sourire.

- Oh c'est chouette, j'y serai!

Et c'est tout guilleret qu'il rentre en classe sans se retourner ...il aurait dû se méfier de cet excès de gentillesse à son égard et ne pas accepter d'aller au Bois joli car Francky le regarde s'éloigner avec un rictus qui en dit grand sur le piège qu'il a échafaudé. Il en sauterait presque joie ! Mais non, Francky, lui le caïd, doit se contenir, il a un rang à tenir, celui de chef de bande et c'est d'un pas chaloupé en roulant des épaules qu'il sort de l'école. Pas question de rentrer en classe, il a quelque chose à faire d'important, prévenir tous ces amis de venir le rejoindre demain à 15 h....et pas pour faire des cabanes comme il l'a proposé, mais pour attirer Bruno dans le bois, pour le ridiculiser un peu plus...

Le père de Bruno, Louis, commercial de métier, s’est absenté pendant quelques jours et il est heureux de revenir chez lui. Sa femme et son garçon lui ont terriblement manqué. Comme à chaque fois, il revient avec un cadeau pour sa femme et un pour Bruno. Le moment du souper resserre les liens familiaux.

- Alors Bruno, tout va bien mon chéri ?
- Oh papa, tu sais quoi ?
- Non, dis-le moi !
- Eh bien j’ai un nouveau copain. Il s’appelle Francky et il m’a invité demain au Bois Joli pour me présenter d’autres amis.
- Francky ? Ce n’est pas ce garçon qui avait été exclu trois jours de l’école ? C’était pour quelle raison déjà ? dit le père en fronçant les sourcils.
- Il avait insulté la maîtresse, répondit Bruno en chuchotant.

Louis jette un coup d'oeil à Emmanuelle, sa femme...

- Je ne veux absolument pas que tu ailles dans le bois avec ce gars là !
- Mais papa !
- je te dis que non et je ne reviendrai pas sur cette décision !

Bruno jette un coup d'oeil à sa mère mais celle-ci étrangement baisse la tête, lui toujours très complice avec cette dernière sent qu'il y a quelque chose et que son père s’il lui interdit de voir Bruno c'est qu'elle sait quelque chose qu'elle ne peut lui confier... Bruno, désemparé, part en courant dans sa chambre. Il a compris que ce n'était pas un garçon convenable et qu'il y avait un sérieux problème. Ses parents ne lui pardonneraient pas s'il désobéissait pour aller rejoindre ce garçon dans les bois.

Seuls dans le salon, Louis s’approche d’Emmanuelle. Face à face, les yeux dans les yeux, il lui dit d’une voix douce mais ferme :

- Encore une fois, l’histoire nous rattrape, non ? Pourquoi n’as-tu pas voulu que l’on déménage une bonne fois pour toute ?
- Je ne sais pas dit Emmanuelle en baissant la tête d’une voix devenue lasse, des larmes dans les yeux.
- Tu vois où nous en sommes désormais ?

Il n’y a pas de la colère dans l’attitude de Louis. Ses épaules affaissées trahissent une fatalité et un épuisement moral qui couve depuis des années.

- Nous allons revoir ce déménagement. Je ne veux plus de cette situation. Je tiens à ce que la vie de Bruno, notre fils, soit préservée. Nous allons mettre de la distance entre ce garçon et lui.

Après une longue hésitation, il rajouta :

- Et puis comme cela nous mettrons également de la distance entre ce gamin et toi !...

Emmanuelle laisse couler des larmes...quelquefois la vie ne fait pas de cadeau ou alors si, mais à quel prix ! Se ressaisissant, elle essuie furtivement ses larmes, larmes que son mari n'a pas vues ou tout du moins, feint d'ignorer. Bruno est déchiré par la tristesse de sa femme, il l'aime, oh oui comme il l'aime ! Et c'est justement pour ça qu'il veut la préserver, elle et Bruno, leur fils adoré ...... S'étant caché en haut de l'escalier, Bruno a tout entendu et a compris qu'il s'était passé quelque chose de très grave....

Le lendemain…

- Tu crois que l’on pourra ?
- T’inquiète !
- Faudra pas lui faire de mal, d’accord ?
- On verra !

Florian et Francky le méchant se dirigent vers le Bois Joli.

- T’as pris les cigarettes et les allumettes ? demanda Luc à Florian.
- Tiens, j’en ai trois.
- Ok c’est bien mon pote !
- Francky, tu me promets que tu ne lui feras pas de mal !
- Tu m’agaces et si tu n’es pas content, tu dégages !

Les deux garçons préparent leur mauvais coup. Bruno viendra tout naturellement. Francky sait pertinemment que Bruno aimerait être leur copain. Il faudra, pour cela, qu’il passe l’épreuve du feu. Ce qui n’est pas gagné. Francky est l’aîné de deux ans de Bruno et depuis quelques mois, il s’est juré d’avoir sa peau, de lui faire mal, comme lui-même a mal… Il a donné rendez-vous à son souffre douleur à 10 h. C’est dans 15 minutes. Il a largement le temps de préparer la cérémonie.

Un peu plus loin de la scène, un peu en retrait, un homme est assis sur un banc, un journal le dissimulant…C'est Louis, le père de Bruno...
Il regarde les deux garçons et se doute qu'avec leurs mines de conspirateurs, ils sont entrain de monter un mauvais coup ... Francky, ce gamin ...cette ombre au tableau de son bonheur...et Bruno qui est attiré comme un aimant, il ne pourra pas le protéger tout le temps ! Tout à coup, perdu dans ses pensées, il ne s'est pas aperçu que les garçons étaient partis ! Une sourde angoisse lui étreint la gorge, de quel côté sont ils partis ? Il regarde autour de lui et n'est pas rassuré de les avoir vu comploter. Sans trop savoir l'endroit où Bruno va les rejoindre, il se dirige vers le bois joli...

Cela fait 8 ans qu’Emmanuelle et Louis sont mariés. Bruno est arrivé très vite pour le bonheur de ses parents, couple sans histoire. Sauf que… Sauf que la vie ne préserve pas toujours une union, aussi sincère soit-elle. Emmanuelle avait connu un autre homme avant Louis. Rien de plus banal en soi. Cet homme, connu un soir, dans un bal. Elle était belle est fraîche, lui bel homme, sportif, jovial. Ils se sont plus, se sont aimés, se sont donnés l’un à l’autre. Un enfant est né, un garçon. Très rapidement, le père s’est accaparé son fils, laissant très peu de place à la mère dans l’éducation de l’enfant. Un jour, en revenant de son travail, Emmanuelle trouva la maison vide de tout occupant. Elle a longuement cherché son compagnon et son fils. Recherches vaines ! Une lettre posée sur le coin d’une table précisait : « Je pars et j’emmène mon fils ! Adieu ! ». Le père d’Emmanuelle lui avait lancé à la figure ces mots terribles : « Voilà ce que c’est que d’aimer un étranger ! Tu vois où cela te mène ? »…

Louis retrouve les enfants et les observe. Francky tient Bruno par les épaules comme le ferait un grand frère. Il lui parle mais Louis n’arrive pas à comprendre ce qu’ils se disent. Soudain, Francky se retourne, Louis a juste le temps de se baisser dans un buisson. Francky s'est retourné pour voir si ces deux acolytes arrivent et il les voit s'approcher l'air de rien. Bruno tout à coup sent une sourde angoisse lui serrer la gorge. Que font là Tom et Mathéo ? Mais les deux garçons approchent en souriant ce qui rassure Bruno et c'est sur un ton enjoué que Francky propose :

- Et si nous allions faire une cabane au bord du ruisseau ?

Les deux complices de Francky répondent à l'unisson qu'ils sont d'accord et Bruno rassuré par leur enthousiasme acquiesce à son tour. Ils partent donc sur le chemin qui mène au bord du ruisseau, Francky jubile car il sait que Bruno a peur de l'eau et ne s'en approche jamais. Il le sait car lors d'un devoir collectif, il avait parlé de sa grande phobie. Francky s'amuse à bousculer Bruno quand il se baisse pour ramasser des branchages. Tom et Mathéo ont trouvé de la ficelle ce qui facilitera la confection de la cabane.

- Ma mère ne veut pas que je prenne un couteau et même des ciseaux ! En as-tu un de couteau ? demande Bruno à Francky.
- Tiens regarde un peu !

Francky sort de sa poche un couteau à cran d’arrêt. Il appuie sur le levier, la lame sort dans un clac caractéristique. Bruno ne détache pas son regard de la lame qui luit sous le soleil, lançant des éclairs d’argent.

- Je peux le prendre ?
- Tu sais au moins t’en servir ?
- Ben non ! Je t’ai dit que je n’en avais jamais touché de ma vie. Un jour, alors que maman épluchait des légumes dans la cuisine, j’en ai pris un. Elle a hurlé et m’a puni.
- Ah bon ? Tu as été puni pour cela ?
- Ben oui, dit Bruno tristement en se remémorant la scène.
- Ben oui, ben non ! dit Mathéo en riant. Tu ne sais pas dire autre chose ?

Ignorant la réplique de Mathéo, Bruno poursuivit en se saisissant du couteau de Francky.

- Un soir, j’ai entendu mes parents qui parlaient à voix basse, dit-il en ne détachant pas les yeux de la lame luisante. J’ai compris qu’elle avait été blessée par un couteau ou qu’elle avait été poignardée, je crois.


Les enfants s'arrêtèrent de marcher en regardant Bruno avec de grands yeux.

- Ah bon dit Tom ?
- Pas possible dit Mathéo, tu nous mens !

Francky se taisait...
- Non, non c'est la vérité mais je ne sais pas si je peux en parler...en plus ça remonte à 10 ans et...
- Ca suffit maintenant avec tes salades , lui assène Francky en se dandinant !
- Mais ce ne sont pas...

Bruno est arrêté net dans sa phrase par un uppercut de la part de Francky qui l'envoi à terre .

- Mais, mais ça ne va pas, non ? Qu'est ce qu'il te prend, lui crie Bruno ?

Les deux copains de Francky se regardent étonnés, ça n'était pas ça le plan ...

Bruno est allongé par terre, la tête lui tourne, et il a du mal à se relever, il se demande pourquoi Francky a eu cette réaction, pour l'empêcher de parler ou parce que Francky voulait être le chef...et que sa conversation ne devait pas susciter d'intérêt auprès des autres.... les autres sont cloués sur place car en effet ce n'était pas le plan, et ils ont peur...peur que ça tourne mal....

Louis a vu son fils recevoir un coup et chuter à terre. Il a failli surgir de sa cachette et aller au devant des enfants et corriger Francky pour le geste qu’il a eu. Il se ravise et reste cacher. Son fils se relève avec l’aide d’un de ses camarades. Louis ne veut pas que son fils apprenne que… Non, il chasse cette idée qui vient de germer en lui. Ce n’est pas possible qu’il se souvienne. Il était trop petit. Et puis Francky, cela ne fait que deux années à peine qu’il est revenu dans le quartier. Comment Bruno pourrait-il savoir que ce Francky et lui, sont ?... Ses pensées cessent de suite. Bruno pleure et ose jeter un coup d'oeil à Francky

- Mais qu'est ce qu'il te prend ? Bégaye-t-il
- Tu la fermes, t'as compris, lui crie Francky.
- Tais toi lui conseille Tom qui l'a aidé à se relever car ce dernier devant la fureur de Francky sent qu'il ne va pas en rester là , mais à son grand étonnement Francky se retourne et leur crie :
- Bon, vous venez ou quoi ?

Bruno ne sait plus quoi faire, doit-t-il venir ? Il hésite quand d'une bourrade amicale de Tom lui indique le chemin et Bruno se décide à les suivre...

Le chemin est sinueux et il est difficile d'éviter les branches qui s'entremêlent devant eux, des gouttes de pluie commencent à tomber. Au loin le tonnerre gronde. Bruno commence à regretter d'avoir accepté de suivre Francky, Tom marche nerveusement les mains au fond de ses poches, personne ne parle. Mathéo emboîte son pas dans celui de Francky, qui marche en faisant des gestes démesurés

- Alors vous vous grouillez ?

Louis suit du regard les enfants et prend le même chemin qu’eux tout en se cachant. Son portable placé dans la poche intérieure de sa veste, sonne. Il le saisit. C’est Emmanuelle qui l’appelle. Sa voix trahit une forte émotion et elle ne peut s’empêcher de parler avec des sanglots.

- Oui chérie ?
- Louis, où est Bruno ?
- Avec ses copains, je les suis. Ne t’inquiète surtout pas chérie.

Elle marque un temps d’arrêt.

- Louis, ramène moi Bruno, je t’en supplie. Il se fait tard, l’orage gronde, revenez !
- Laisse moi du temps encore. Je vais te le ramener.
- Te rends-tu compte s’il apprenait de la bouche de ce garçon que c’est son…
- Emmanuelle, tu te fais du mal. Laisse moi faire. Je vais te le ramener. Attends-nous ma chérie.

Louis replace le téléphone dans sa poche. Il ne voit plus les enfants. Il presse le pas pour les rattraper. Emmanuelle a raison. Il ne faut pas que Bruno apprenne par la bouche de Francky qu’il est son frère…

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Bettyoups
Bettyoups 27/02/2018 à 10h06

Les quatres garçons sont arrivés au bord de la rivière et Francky donne la marche à suivre:
- Tom tu vas avec Bruno ramasser des branches et toi, Mathéo tu commences à rassembler des pierres .
- des pierres, lui demande celui-ci , étonné ?
- mais oui , ne discute pas , tu verra bien pourquoi !
Tom et Bruno s'éloignent et tout en ramassant les branches commencent à discuter :
- dis moi Tom, tu sais pourquoi Francky est comme ça avec moi ?
- non, non vraiment je ne vois pas mais lui aurais-tu fais quelque chose ?
- rien, non rien du tout , je ne le fréquente pas car mes parents me l'ont interdit ....

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Dany80
Dany80 27/02/2018 à 23h20

mais malgré qu'il soit pas toujours gentil avec moi, j'ai envie d'être son ami et je ne comprends pas pourquoi il s'est montré agressif avec moi tout à l'heure...

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Oss
Oss 02/03/2018 à 18h58

Bruno ne trouve pas le sommeil. Sa maman l’a couché tôt pourtant. Mais il ne dort pas. Il triture depuis un long moment son lapin doudou, comme il le fait chaque soir pour s’endormir mais ce soir c’est difficile. L’image de ce garçon dans la cour qui l’a giflé lui revient sans cesse. Se défendre lorsque l’on a huit ans, ce n’est pas facile. Des larmes inondent ses yeux. Il voudrait tant dire son malheur à sa mère mais à quoi cela servirait-il puisse qu’il sait que l’autre recommencera même s’il est puni. C’est ce que pense Bruno. Il ferme les yeux et les larmes inondent l’oreiller. Dans un soupir il se dit : « Maman, écoute moi, je ne veux pas aller demain à l’école… ». Demain…c'est ce qu'il dira à sa maman...

Qu'a-t-il donc fait pour mériter cela ? Il ne demandait rien, juste de se faire plein d'amis dans cette nouvelle école ! Dés le premier jour il a senti sur lui tous les regards se tourner et il s'est dit : « c'est normal je suis nouveau, oui nouveau et.....roux.... »

- As-tu bien dormi mon chéri ?
- Un peu bien, dit-il en évitant le regard de sa mère.
- On ne dit pas "un peu bien" mais un peu ou alors oui j'ai bien dormi, lui dit-elle en souriant.
- Maman ?
- Oui mon chéri.
- A l'école, les garçons m'appellent Poil de Carotte et un autre me dit que je suis roupette ! C'est quoi ça maman, roupette ?
- Oh mon chéri, ne prête pas attention à ce que l'on peut te dire. Ce n'est pas gentil de leur part et ne leur parle pas, évite les. D'accord ?

A la récréation, Bruno est assis le dos contre un arbre. Une brandille à la main, il joue avec les fourmis qui sortent d'un trou. Le garçon qui l'avait giflé la veille s'approche de lui.

- Et alors Roupette ? Tu te sens seul ? Tu veux te faire des amis ? Lui demande-t-il. Bruno, regarde étonné Franck surnommé Francky.
- Euh....oui, oui bien sûr !
- Pas de problème, répond l'autre garçon, demain après-midi rendez-vous au Bois Joli à 15h , on fera des cabanes , ok ?

Bruno très content lui fait un grand sourire.

- Oh c'est chouette, j'y serai!

Et c'est tout guilleret qu'il rentre en classe sans se retourner ...il aurait dû se méfier de cet excès de gentillesse à son égard et ne pas accepter d'aller au Bois joli car Francky le regarde s'éloigner avec un rictus qui en dit grand sur le piège qu'il a échafaudé. Il en sauterait presque joie ! Mais non, Francky, lui le caïd, doit se contenir, il a un rang à tenir, celui de chef de bande et c'est d'un pas chaloupé en roulant des épaules qu'il sort de l'école. Pas question de rentrer en classe, il a quelque chose à faire d'important, prévenir tous ces amis de venir le rejoindre demain à 15 h....et pas pour faire des cabanes comme il l'a proposé, mais pour attirer Bruno dans le bois, pour le ridiculiser un peu plus...

Le père de Bruno, Louis, commercial de métier, s’est absenté pendant quelques jours et il est heureux de revenir chez lui. Sa femme et son garçon lui ont terriblement manqué. Comme à chaque fois, il revient avec un cadeau pour sa femme et un pour Bruno. Le moment du souper resserre les liens familiaux.

- Alors Bruno, tout va bien mon chéri ?
- Oh papa, tu sais quoi ?
- Non, dis-le moi !
- Eh bien j’ai un nouveau copain. Il s’appelle Francky et il m’a invité demain au Bois Joli pour me présenter d’autres amis.
- Francky ? Ce n’est pas ce garçon qui avait été exclu trois jours de l’école ? C’était pour quelle raison déjà ? dit le père en fronçant les sourcils.
- Il avait insulté la maîtresse, répondit Bruno en chuchotant.

Louis jette un coup d'oeil à Emmanuelle, sa femme...

- Je ne veux absolument pas que tu ailles dans le bois avec ce gars là !
- Mais papa !
- je te dis que non et je ne reviendrai pas sur cette décision !

Bruno jette un coup d'oeil à sa mère mais celle-ci étrangement baisse la tête, lui toujours très complice avec cette dernière sent qu'il y a quelque chose et que son père s’il lui interdit de voir Bruno c'est qu'elle sait quelque chose qu'elle ne peut lui confier... Bruno, désemparé, part en courant dans sa chambre. Il a compris que ce n'était pas un garçon convenable et qu'il y avait un sérieux problème. Ses parents ne lui pardonneraient pas s'il désobéissait pour aller rejoindre ce garçon dans les bois.

Seuls dans le salon, Louis s’approche d’Emmanuelle. Face à face, les yeux dans les yeux, il lui dit d’une voix douce mais ferme :

- Encore une fois, l’histoire nous rattrape, non ? Pourquoi n’as-tu pas voulu que l’on déménage une bonne fois pour toute ?
- Je ne sais pas dit Emmanuelle en baissant la tête d’une voix devenue lasse, des larmes dans les yeux.
- Tu vois où nous en sommes désormais ?

Il n’y a pas de la colère dans l’attitude de Louis. Ses épaules affaissées trahissent une fatalité et un épuisement moral qui couve depuis des années.

- Nous allons revoir ce déménagement. Je ne veux plus de cette situation. Je tiens à ce que la vie de Bruno, notre fils, soit préservée. Nous allons mettre de la distance entre ce garçon et lui.

Après une longue hésitation, il rajouta :

- Et puis comme cela nous mettrons également de la distance entre ce gamin et toi !...

Emmanuelle laisse couler des larmes...quelquefois la vie ne fait pas de cadeau ou alors si, mais à quel prix ! Se ressaisissant, elle essuie furtivement ses larmes, larmes que son mari n'a pas vues ou tout du moins, feint d'ignorer. Bruno est déchiré par la tristesse de sa femme, il l'aime, oh oui comme il l'aime ! Et c'est justement pour ça qu'il veut la préserver, elle et Bruno, leur fils adoré ...... S'étant caché en haut de l'escalier, Bruno a tout entendu et a compris qu'il s'était passé quelque chose de très grave....

Le lendemain…

- Tu crois que l’on pourra ?
- T’inquiète !
- Faudra pas lui faire de mal, d’accord ?
- On verra !

Florian et Francky le méchant se dirigent vers le Bois Joli.

- T’as pris les cigarettes et les allumettes ? demanda Luc à Florian.
- Tiens, j’en ai trois.
- Ok c’est bien mon pote !
- Francky, tu me promets que tu ne lui feras pas de mal !
- Tu m’agaces et si tu n’es pas content, tu dégages !

Les deux garçons préparent leur mauvais coup. Bruno viendra tout naturellement. Francky sait pertinemment que Bruno aimerait être leur copain. Il faudra, pour cela, qu’il passe l’épreuve du feu. Ce qui n’est pas gagné. Francky est l’aîné de deux ans de Bruno et depuis quelques mois, il s’est juré d’avoir sa peau, de lui faire mal, comme lui-même a mal… Il a donné rendez-vous à son souffre douleur à 10 h. C’est dans 15 minutes. Il a largement le temps de préparer la cérémonie.

Un peu plus loin de la scène, un peu en retrait, un homme est assis sur un banc, un journal le dissimulant…C'est Louis, le père de Bruno...
Il regarde les deux garçons et se doute qu'avec leurs mines de conspirateurs, ils sont entrain de monter un mauvais coup ... Francky, ce gamin ...cette ombre au tableau de son bonheur...et Bruno qui est attiré comme un aimant, il ne pourra pas le protéger tout le temps ! Tout à coup, perdu dans ses pensées, il ne s'est pas aperçu que les garçons étaient partis ! Une sourde angoisse lui étreint la gorge, de quel côté sont ils partis ? Il regarde autour de lui et n'est pas rassuré de les avoir vu comploter. Sans trop savoir l'endroit où Bruno va les rejoindre, il se dirige vers le bois joli...

Cela fait 8 ans qu’Emmanuelle et Louis sont mariés. Bruno est arrivé très vite pour le bonheur de ses parents, couple sans histoire. Sauf que… Sauf que la vie ne préserve pas toujours une union, aussi sincère soit-elle. Emmanuelle avait connu un autre homme avant Louis. Rien de plus banal en soi. Cet homme, connu un soir, dans un bal. Elle était belle est fraîche, lui bel homme, sportif, jovial. Ils se sont plus, se sont aimés, se sont donnés l’un à l’autre. Un enfant est né, un garçon. Très rapidement, le père s’est accaparé son fils, laissant très peu de place à la mère dans l’éducation de l’enfant. Un jour, en revenant de son travail, Emmanuelle trouva la maison vide de tout occupant. Elle a longuement cherché son compagnon et son fils. Recherches vaines ! Une lettre posée sur le coin d’une table précisait : « Je pars et j’emmène mon fils ! Adieu ! ». Le père d’Emmanuelle lui avait lancé à la figure ces mots terribles : « Voilà ce que c’est que d’aimer un étranger ! Tu vois où cela te mène ? »…

Louis retrouve les enfants et les observe. Francky tient Bruno par les épaules comme le ferait un grand frère. Il lui parle mais Louis n’arrive pas à comprendre ce qu’ils se disent. Soudain, Francky se retourne, Louis a juste le temps de se baisser dans un buisson. Francky s'est retourné pour voir si ces deux acolytes arrivent et il les voit s'approcher l'air de rien. Bruno tout à coup sent une sourde angoisse lui serrer la gorge. Que font là Tom et Mathéo ? Mais les deux garçons approchent en souriant ce qui rassure Bruno et c'est sur un ton enjoué que Francky propose :

- Et si nous allions faire une cabane au bord du ruisseau ?

Les deux complices de Francky répondent à l'unisson qu'ils sont d'accord et Bruno rassuré par leur enthousiasme acquiesce à son tour. Ils partent donc sur le chemin qui mène au bord du ruisseau, Francky jubile car il sait que Bruno a peur de l'eau et ne s'en approche jamais. Il le sait car lors d'un devoir collectif, il avait parlé de sa grande phobie. Francky s'amuse à bousculer Bruno quand il se baisse pour ramasser des branchages. Tom et Mathéo ont trouvé de la ficelle ce qui facilitera la confection de la cabane.

- Ma mère ne veut pas que je prenne un couteau et même des ciseaux ! En as-tu un de couteau ? demande Bruno à Francky.
- Tiens regarde un peu !

Francky sort de sa poche un couteau à cran d’arrêt. Il appuie sur le levier, la lame sort dans un clac caractéristique. Bruno ne détache pas son regard de la lame qui luit sous le soleil, lançant des éclairs d’argent.

- Je peux le prendre ?
- Tu sais au moins t’en servir ?
- Ben non ! Je t’ai dit que je n’en avais jamais touché de ma vie. Un jour, alors que maman épluchait des légumes dans la cuisine, j’en ai pris un. Elle a hurlé et m’a puni.
- Ah bon ? Tu as été puni pour cela ?
- Ben oui, dit Bruno tristement en se remémorant la scène.
- Ben oui, ben non ! dit Mathéo en riant. Tu ne sais pas dire autre chose ?

Ignorant la réplique de Mathéo, Bruno poursuivit en se saisissant du couteau de Francky.

- Un soir, j’ai entendu mes parents qui parlaient à voix basse, dit-il en ne détachant pas les yeux de la lame luisante. J’ai compris qu’elle avait été blessée par un couteau ou qu’elle avait été poignardée, je crois.


Les enfants s'arrêtèrent de marcher en regardant Bruno avec de grands yeux.

- Ah bon dit Tom ?
- Pas possible dit Mathéo, tu nous mens !

Francky se taisait...
- Non, non c'est la vérité mais je ne sais pas si je peux en parler...en plus ça remonte à 10 ans et...
- Ca suffit maintenant avec tes salades , lui assène Francky en se dandinant !
- Mais ce ne sont pas...

Bruno est arrêté net dans sa phrase par un uppercut de la part de Francky qui l'envoi à terre .

- Mais, mais ça ne va pas, non ? Qu'est ce qu'il te prend, lui crie Bruno ?

Les deux copains de Francky se regardent étonnés, ça n'était pas ça le plan ...

Bruno est allongé par terre, la tête lui tourne, et il a du mal à se relever, il se demande pourquoi Francky a eu cette réaction, pour l'empêcher de parler ou parce que Francky voulait être le chef...et que sa conversation ne devait pas susciter d'intérêt auprès des autres.... les autres sont cloués sur place car en effet ce n'était pas le plan, et ils ont peur...peur que ça tourne mal....

Louis a vu son fils recevoir un coup et chuter à terre. Il a failli surgir de sa cachette et aller au devant des enfants et corriger Francky pour le geste qu’il a eu. Il se ravise et reste cacher. Son fils se relève avec l’aide d’un de ses camarades. Louis ne veut pas que son fils apprenne que… Non, il chasse cette idée qui vient de germer en lui. Ce n’est pas possible qu’il se souvienne. Il était trop petit. Et puis Francky, cela ne fait que deux années à peine qu’il est revenu dans le quartier. Comment Bruno pourrait-il savoir que ce Francky et lui, sont ?... Ses pensées cessent de suite. Bruno pleure et ose jeter un coup d'oeil à Francky

- Mais qu'est ce qu'il te prend ? Bégaye-t-il
- Tu la fermes, t'as compris, lui crie Francky.
- Tais toi lui conseille Tom qui l'a aidé à se relever car ce dernier devant la fureur de Francky sent qu'il ne va pas en rester là , mais à son grand étonnement Francky se retourne et leur crie :
- Bon, vous venez ou quoi ?

Bruno ne sait plus quoi faire, doit-t-il venir ? Il hésite quand d'une bourrade amicale de Tom lui indique le chemin et Bruno se décide à les suivre...

Le chemin est sinueux et il est difficile d'éviter les branches qui s'entremêlent devant eux, des gouttes de pluie commencent à tomber. Au loin le tonnerre gronde. Bruno commence à regretter d'avoir accepté de suivre Francky, Tom marche nerveusement les mains au fond de ses poches, personne ne parle. Mathéo emboîte son pas dans celui de Francky, qui marche en faisant des gestes démesurés

- Alors vous vous grouillez ?

Louis suit du regard les enfants et prend le même chemin qu’eux tout en se cachant. Son portable placé dans la poche intérieure de sa veste, sonne. Il le saisit. C’est Emmanuelle qui l’appelle. Sa voix trahit une forte émotion et elle ne peut s’empêcher de parler avec des sanglots.

- Oui chérie ?
- Louis, où est Bruno ?
- Avec ses copains, je les suis. Ne t’inquiète surtout pas chérie.

Elle marque un temps d’arrêt.

- Louis, ramène moi Bruno, je t’en supplie. Il se fait tard, l’orage gronde, revenez !
- Laisse moi du temps encore. Je vais te le ramener.
- Te rends-tu compte s’il apprenait de la bouche de ce garçon que c’est son…
- Emmanuelle, tu te fais du mal. Laisse moi faire. Je vais te le ramener. Attends-nous ma chérie.

Louis replace le téléphone dans sa poche. Il ne voit plus les enfants. Il presse le pas pour les rattraper. Emmanuelle a raison. Il ne faut pas que Bruno apprenne de la bouche de Francky qu’il est son frère…

Les quatre garçons sont arrivés au bord de la rivière. Francky donne la marche à suivre:

- Tom tu vas avec Bruno ramasser des branches et toi Mathéo, tu commences à rassembler des pierres.
- Des pierres ? lui demande celui-ci, étonné.
- Mais oui, ne discute pas, tu verras bien pourquoi !

Tom et Bruno s'éloignent et tout en ramassant les branches, commencent à discuter :

- Dis moi Tom, tu sais pourquoi Francky est comme ça avec moi ?
- Non, non vraiment je ne vois pas mais lui aurais-tu fais quelque chose ?
- Rien, non rien du tout, je ne le fréquente pas car mes parents me l'ont interdit. Mais malgré qu'il ne soit pas toujours gentil avec moi, j'ai envie d'être son ami et je ne comprends pas pourquoi il s'est montré agressif avec moi tout à l'heure...

- Bonsoir messieurs !

Louis vient de rejoindre les enfants par surprise. Il affiche un ton agréable et un large sourire.

- Je suis le papa de Bruno. Puis se tournant vers son fils, il poursuit :

- Bruno ? Maman s’inquiète. Il est temps de rentrer maintenant

Remis de sa surprise, Bruno fait face à son père.

- Mais papa, nous venons tout juste de commencer ! Nous devons faire une cabane !
- Ce sera pour une prochaine fois, mais il est tard et je ne veux pas que ta maman s’inquiète, tu comprends ? Allez, rentrons !
- Vous pourriez le laisser un peu avec nous, non ? dit soudainement Francky en regardant Louis dans les yeux, l’air assuré.
- Il n’en est pas question !

Louis saisit la main de son fils. Ils se retournent et rebroussent chemin.

- Oh quelle chocotte ce gosse !

Louis ignore la remarque.

- Eh Bruno, t’as encore besoin de ton petit papounet ? T’inquiètes pas, demain je te retrouverai à l’école, crois-moi ! cria-t-il en rigolant.

Louis et son fils continuent leur retour. Louis est mal à l’aise. Il pense qu’il aurait dû réagir aussitôt à l’impolitesse de ce garçon. Son instinct de papa lui a commandé de ne pas intervenir devant Bruno. De retour à l’appartement, Emmanuelle questionna son mari du regard, terriblement angoissée. Il comprit sa question et lui dit dans un souffle :

- Quelle histoire ! Demain nous allons régler ce problème. Nous irons voir la mère de Francky.

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Bettyoups
Bettyoups 02/03/2018 à 19h47

- es tu sûr qu'il faut aller la voir ? Demande Emmanuelle devenue toute pâle ...je ne crois pas que..
- écoute lui répond Louis, on ne peut pas rester comme si de rien n'était , Francky , je suis sûr voulait tendre un piège à Bruno et ..
- mais non papa tu te trompes , lui crie son fils, on voulait juste faire une cabane et par ta faute, demain je serais moqué par tous à l'école ! Et moi qui voulait me faire des amis, c'est loupé ! Bruno est furieux et même si il est surpris par la pâleur soudaine de sa mère, il ne peut se taire .
- j'en ai assez que vous ne me laissiez pas tranquille, vous êtes toujours entrain de me surveiller et Francky n'est pas celui que vous croyez et ..
- ça suffit ! Excuse toi auprès de ta mère et file dans ta chambre , lui intime son père !
- non, arrêtez tous les deux...il est grand temps que Bruno soit mis au courant dit Emmanuelle...

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Dany80
Dany80 02/03/2018 à 22h21

Bruno en bas de l'escalier qui monte à sa chambre, reste figé, et se demande pourquoi sa maman veut le mettre au courant de quelque chose....il a peur de ce qu'il va entendre....et le visage de son père est tellement sérieux, qu'il s'assoit sur la première marche pour écouter.....

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Bettyoups
Bettyoups 05/03/2018 à 07h12

OSS !

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Oss
Oss 05/03/2018 à 08h21

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