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Et si on se faisait un petite histoire ? : discussion - Page 28

Oss
Oss 02/05/2020 à 17h54

18 h 30.
Jean Madec cala son vélo contre un arbre en prenant soin de le placer à l'abri des regards malgré la nuit tombante. Il n'en menait pas large. Il avait vu les gendarmes cet après midi dans la propriété de la maison d'Etienne Beauregard et il était certain que la maréchaussée s'activait dans la maison à la recherche d'indices.

Il n'eut aucune peine à pénétrer dans l'enceinte de la propriété, connaissant parfaitement l'endroit. Devant la maison, un long ruban rouge et blanc de la gendarmerie empêchait de pénétrer dans la maison. Il la contourna et s'arrêta devant un soupirail. A genoux, il réussit non sans mal à soulever la lucarne puis à pénétrer dans le local à charbon. Il se dirigea aussitôt vers la cave.

Il savait ce qu'il recherchait. Le ciboire en or dérobé dans une église de la région et mal protégée. Le ciboire était devant lui. Il le saisit entre ses mains tremblantes...
Ce magnifique objet du culte, pièce capitale pour laquelle il risquait la prison pour le restant de sa vie, était enfin entre ses mains.

Tremblant et chargé d'émotions, il rejoignit son vélo et ouvrit une sacoche. A l'intérieur, une vieille écharpe qui appartenait à son épouse défunte lui servira pour cacher ce trésor. Jean s'assit sur l'herbe et délicatement il enveloppa le ciboire et le plaça dans la sacoche.

Désormais, la nuit a jeté son lourd manteau sur la campagne. Les arbres se devinent, fantômes immobiles. Au loin, dans les trouées, quelques lumières de maison scintillaient, marquant ainsi leur présence de place en place. Dans un soupir, il enfourcha son vélo et sursauta lorsqu'un lapin traversa le chemin ; ce n'était pas le moment de braconner...

Un silence presque anormal le rendit mal à l'aise, il pédala de plus en plus vite, sans s'apercevoir que des perles de sueur humectaient son front malgré la fraîcheur. Au loin, des aboiements trouèrent la nuit comme si un mauvais présage s'annonçait. Jean n'était pas rassuré. Comment fera-t-il pour replacer ce ciboire dans l'église sans attirer l'attention ? Il pensa à le déposer derrière le tabernacle, dans un coin, à l'abri des regards. Beauregard avait eu un contact pour revendre cet objet sacré et unique. Il devait rencontrer un collectionneur étranger, à la brocante de Sarlat. Beauregard mort, il n'y avait plus de transaction possible. C'est en voyant le signe sur l'affiche qu'il prit la résolution de rendre le ciboire à l'église.

Arrivé devant le portail de sa maison, Jean mit un pied à terre, soulagé. Demain matin il ira à l'église avant l'office du matin et placera l'objet sacré là où il avait décidé de le déposer.

Fatigué mais heureux d'avoir réussi, il sortit son paquet de la sacoche. Dans un geste maladroit, il fit tomber le ciboire mal protégé par l'écharpe qui lui glissa des mains. Il s'en voulut et craignît de l'avoir abîmé. Dans sa peur et dans son empressement, il n'entendit pas la voiture qui venait de s'arrêter devant chez lui. Une porte claqua et des pas précipités crissèrent sur les graviers de l'allée. Jean se retourna. Malgré son chapeau, il reconnu le collectionneur qui leva une main chargée d'un marteau. Le coup fracassa la tête de Jean qui roula à terre. L'homme au chapeau se pencha sur Jean, ramassa le ciboire puis regagna sa voiture. Il démarra. Les phares de son véhicule disparurent dans la nuit. Jean Madec, dans un dernier souffle, prononça ses derniers mots : "je voulais simplement le rendre ..." Triste fin où le repentir n'a pas eu le dessus.

Dans le bureau de la Gendarmerie, c'est l'effervescence. Ce n'est pas tous les jours que les gendarmes soient confrontés à une situation comme celle-ci.

  • Ambassadeur
  • Smile

Oss
Oss 02/05/2020 à 17h55

Je mettrai demain ce texte à sa place. Si vous avez des remarques... Merci.

  • Ambassadeur
  • Smile

Bettyoups
Bettyoups 02/05/2020 à 19h05

Super ! Je préfère attendre demain que tu ais mis le texte à sa place et te dire .

  • Ambassadeur
  • Smile (1)

Oss
Oss 03/05/2020 à 14h44

La campagne s'éveillait lentement. Une légère brume se levait et s'étirait entre les noyers, déposant des gouttelettes de rosée sur les feuilles des arbres, participant ainsi à leur toilette matinale. Le silence, à peine troué par le cri de quelques corbeaux, ajouta à cette aube naissante une espèce de langueur de fin de nuit. Rien ne bougeait, tout etait figé comme si la nature retenait son souffle avant de s'éveiller et prendre vie sous le soleil d'automne.

Un chemin caillouteux et sablonneux serpentait entre les carrés de Poireaux et de plusieurs variétés de salades qu'un maraîcher cultivait pour le marché voisin et les supérettes du coin.

Étienne Beauregard au volant de son Kangoo coupa le moteur de son véhicule. Il appréciait ce moment privilégié de la journée où il se retrouvait seul dans la fraîcheur du matin. Plusieurs matins par semaine, il venait ici pour ramasser les noix tombées sur le chemin. Il savait parfaitement qu'il avait le droit de le faire car les noix étaient tombées sur le domaine communal et non privé. Quelquefois, il osait tendre la main sur le sol privé pour chiper quelques noix qui ne lui appartiennaient pas.

Homme retraité de l'armée, chasseur de sanglier, veuf, taciturne toutefois, Étienne Beauregard ne se connaîssait pas d'amis. Ce n'était pas un ours ni un ermite mais il préfèrait vivre reclus dans sa propriété située en bordure de la Dordogne.

Il ouvrit la portière de son véhicule, posa les pieds bottés sur le sol et entreprit le ramassage des noix en se courbant, les jambes légèrement pliées. Dans un sac tiré de la poche de son manteau, il plaça les noix d'un geste machinal et calculé.

Il n'entendit pas le froissement des buissons derrière lui. Lorsqu'il se redressa et se retourna pour changer de position, il reçu la première balle en pleine poitrine qui lui fit faire un saut en arrière. Il entrevit à peine le visage de son assassin. Le cri d'étonnement qu'il poussa fut étouffé par la deuxième balle qui l'acheva.

C'est au milieu de la journée que le major Durieux commença son enquête.

Qui pouvait en vouloir à cet homme d'apparence tranquille…..

C'est ce que le major se devait de découvrir ; le major d'apparence ronde , lunettes d'une autre époque ainsi qu'une moustache broussailleuse n'etait pas à franchement parler une personne sur qui on se retournait. Non, plutôt quelqu'un qui passait totalement inaperçu, ce qui jouait énormément en sa faveur pour son métier car, sous son aspect quelconque, se cachait un redoutable limier...

- Je veux tout savoir sur lui.

Le major Durieux a réuni dans son bureau, les 3 hommes et les 2 femmes de sa brigade. Sur un tableau blanc mural, il avait fixé la photo de l'homme tué avec, comme légende écrite au feutre rouge : E. Beauregard suivi d'un gros ?

- je veux tout savoir de lui, ses comptes en banque, son casier judiciaire s'il en a un, sa famille, ses fréquentations, ses loisirs, ses courses, ce qu'il mange, ses maladie, comment il fait l'amour, je veux tout savoir ! Mettez vous en route et fissa !
- Major ?
- Oui Michel.
- Nous savons que c'est un sous off de la Légion. Il était stationné à Aubagne d'où il a pris sa retraite.
- Bien, je vais demander une commission rogatoire au juge et tu fonces à Aubagne. Prends Sarah avec toi. Je vais prévenir le commandant de la Légion de ton arrivée.
- A-t-on le compte rendu de l'autopsie ?
- Dans une heure Major.
- Quand penses tu Jean Pierre ?

Jean Pierre est le second du Major. Il prit son menton dans sa main, caressa un instant une barbe naissante et dit :

- Il a été tiré avec un calibre 12, à bout portant. Il n'a eu aucune chance. Une boucherie. Cette arme est courante parmi nos chasseurs.
- On a retrouvé les douilles ?
- Non, il les a ramassées, ce qui montre qu'il n'a rien laissé au hasard.
- Des traces ?
- Il a plu il y a deux jours et le chemin comporte plusieurs traces de roues ce qui est normal en cette saison de ramassage des noix. Des traces de pas, elles sont nombreuses et pratiquement inexploitables et, autour du cadavre, il y a bien des traces mais c'est comme si on avait marché avec des chaussures enveloppées dans des sacs.
- Bon, continue tes recherches, moi, je vais au bistrot faire un tour. C'est là que tout se raconte sur la vie de la commune. Paul, viens avec moi !

Le café des amis portait bien son nom. Bondé à midi et bondé dès la fin de l'après midi. Le silence s'installa lorsque le Major et son adjoint pénétrèrent dans le bar.

- Salut les gars !
- On sait rien !
- J'vous ai demandé quelque chose ?
- Non mais on sait pourquoi vous êtes là !
- Ah bon ? Tu es devin maintenant Martin ?
- Les nouvelles vont vite chef !
- Major, Martin, pas chef !

Le major avisa un homme assis au fond de la salle, un verre de vin blanc à la main. Il se dirigea vers lui, saisit une chaise et s'assit,

- Bonjour Jean, je t'écoute.

- Qu'est ce qui te fais croire que j'ai quelque chose à te dire ?
- tssss Jean, ne me prends pas pour un bleu, je te connais depuis ....quoi, bientôt 30 ans ? Alors si je viens directement vers toi, c'est que tu es le seul qui ne me racontera pas de bobards tout bourru que tu es ! Alors, vas y , je t'écoute .
- Moi, je n'ai rien à dire et ça n'est pas parce que l'on se connaît depuis longtemps que nous sommes amis !

Jean but une lente rasade de son vin, regarda son verre avant de le poser. Son regard se posa sur une affiche récemment collée sur le mur face à lui. L'affiche signalait une brocante à Sarlat, le dimanche prochain. Il leva un sourcil interrogateur en lisant l'affiche. Le major poursuivit.

- Ecoute, il est vrai que nous ne sommes pas amis mais nous sommes de la même famille, nous avons été beau frère et depuis le décès de ma sœur, il y a 5 ans, tu t'es éloigné de moi, mais j'ai toujours apprécié ton honnêteté.

Jean poursuivit sa lecture sans répondre. L'affiche l'accaparait.

- Bon, poursuivit le Major en se levant, tu sais où est mon bureau, si quelque chose te revient, n'hésite pas.

De retour à la gendarmerie,il appela son adjoint.

- Jean Pierre, tu savais qu'il y aura une brocante à Sarlat dimanche prochain ?
- Oui je le sais.
- Trouve moi l'affiche s'il te plait.

Quelques instant plus tard, le second donna un rouleau de papier au Major.

- Voilà l'affiche Major.

Il la déroula sur le bureau, le second à ses côtés.

- alors voyons voir ce qu'il y a sur cette affiche ....
- je ne vois rien de spécial, chef. Et au fait, quel est le lien avec notre affaire ?
- le lien ? ...justement il y en a un et Jean , même si il n'a rien voulu me dire m'a indiqué d'un regard cette affiche !

Jean-Pierre éplucha cette affiche avec un regard inquisiteur, on peut lire qu'il y aura un vide grenier, une brocante avec de l'outillage agricole, des stands de restauration, ainsi que la vente de noix, et en bas de l'affiche il est écrit que cette brocante est organisée par l'association des chasseurs de Sarlat et que les bénéfices iront au profit de cette association….

- alors JP cette affiche , elle te parle ?
- si elle me parle ? Mais enfin chef, si une affiche parlerait ça se saurait ! .....euh....pardon...
Et sous l'œil noir du major, JP se pencha à nouveau sur l'affiche.
- ça y est ! J'ai trouvé ! L'association de chasse ! Il faut aller voir le président et lui...
- stop ! Non, non , nous irons à cette brocante incognito....enfin autant que nous pourrions l'être, tu commenceras par un bout et moi de l'autre et nous ferons comme si nous nous retrouvions par hasard .
- mais chef , dimanche c'est demain !
- oui et alors ?
- c'est que....Carine voulait aller danser et que..
- qui l'en empêche ? Personne ! Donc, demain rendez-vous à 10 h sur la brocante , oui 10 h c'est la bonne heure pour se mélanger à la foule et surtout ouvre bien tes oreilles !

La sonnerie du portable du Major retentit.

- Oui Claude !
- ...
- Ah bon ? Ok on arrive.

Il regarda son second et dit d'une voix grave.

- Ils ont commencé de fouiller la maison et ils se sont aperçus que la dalle en béton de la cave n'était pas si vieille que cela.

La maison d'Etienne Beauregard était bâtie sur un aplomb en bordure de la Dordogne. Magnifique demeure du XIXeme, avec un jardin arboré entièrement clos, un bassin alimenté avec l'eau du fleuve. Maison cossue, riche, très convoitée. Lorsqu'ils passèrent le lourd portail de fer forgé, le Major s'exclama.

- Purée va !

Ils rejoignirent l'équipe dans la cave. Le gendarme Claude Riberac et la gendarmette Catherine Mollard les accueillirent.

- Regardez Major. Il y a des tâches plus claires, bien sèches et d'autres très humides.
- C'est sûrement des remontées d'eau non ?
- Et regardez cette pioche, elle a encore de la terre et sous l'appentis il y a une bétonnière qui a servi il n'y a pas si longtemps.
- Bon, je vais voir le juge. J'aimerais bien creuser cette dalle...
- Jean-Pierre c'est foutu pour demain, on se consacre sur la cave. Fouillez partout !

Le gendarme et la gendarmette, équipés d'une grosse lampe commencèrent à inspecter cette grande cave, une cave bien entretenue, avec de nombreux casiers où sèchaient des noix et qui en premier lieu n'apportait pas d'indice sur ce qui aurait pu se passer dans cet endroit où regnait une odeur d'humidité.

Jean-Pierre eut un petit sourire satisfait, demain il pourra aller danser avec Carine, à moins que ...du bout du doigt, JP sentit sur le mur un léger ' mou' . Il appuya plus fortement et derrière ce mur qui n'en était pas un, découvrit une autre pièce.
- chef ! Chef ! Venez voir !
- Qu'est ce que.. eh bien ! Cela sent le marché noir à plein nez !

Car en effet, se trouvait devant lui une vraie caverne d'Ali baba faite de tableaux, sculptures, marbres, verreries ainsi que de nombreux objets appartenant à l'église !

- Mazette chef ! Notre homme pouvait être discret, oui ! Ah il cachait bien son jeu !
- oui, oui peut-être ....
- comment ça peut-être, chef ? Nous sommes bien chez lui, l'affaire ne fait aucun doute et...
- veux-tu un instant te taire et en profiter pour réfléchir ? Des terrassiers vont venir cet après-midi pour casser la dalle, poursuivit le Major, nous serons ainsi fixé.

Il saisit sur une étagère un ciboire en or massif incrusté de pierreries précieuses provenant sûrement d'une église ou cathédrale de la région. Il se tourna vers son second.

- C'est bien le parquet de Perigueux qui avait enquêté l'année dernière sur des vols d'objets du culte non ?
- Oui Major, c'est ça et vous pensez qu'il y a un rapport ?
- Je le pense, oui.

Il fixa le ciboire un long moment, les yeux en mouvement trahissant une réflexion soutenue.

- Purée va ! Viens on retourne à la brigade. Tu vas me mettre en place un service de garde jour et nuit avec la police municipale et nous allons revoir cette affiche.

De retour à son bureau, il déroula l'affiche, la regarda longuement. Il avait mémorisait un détail la première fous, sans s'en rendre compte.

- Que vois tu Jean Pierre ?
- Ben pareil que tout à l'heure !
- Mais bon sang, regarde mieux !
- J'avoue je ne vois rien d'autre rien, dit le second au bout d'un moment.
- Tu ne seras jamais Major mon pauvre gars ! Regarde bien le mot Association et le premier O !
- Mon Dieu, je ne l'avais pas vu !
- Moi non plus ! C'est bien le dessin en tout petit d'un ciboire, à l'intérieur du O, non ?
- Exact !
- Donc c'est un signe, un avertissement ou un appel !
- Sans doute, ça veut dire que c'est disponible à la revente dit le second non sans fierté.
- Bon, inutile d'aller perdre son temps à Sarlat, va me chercher Jean !

  • Ambassadeur
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Oss
Oss 03/05/2020 à 14h53

Page - 2 -

18 h 30.
Jean Madec cala son vélo contre un arbre en prenant soin de le placer à l'abri des regards malgré la nuit tombante. Il n'en menait pas large. Il avait vu les gendarmes cet après midi dans la propriété de la maison d'Etienne Beauregard et il était certain que la maréchaussée s'activait dans la maison à la recherche d'indices.

Il n'eut aucune peine à pénétrer dans l'enceinte de la propriété, connaissant parfaitement l'endroit. Devant la maison, un long ruban rouge et blanc de la gendarmerie empêchait de pénétrer dans la maison. Il la contourna et s'arrêta devant un soupirail. A genoux, il réussit non sans mal à soulever la lucarne puis à pénétrer dans le local à charbon. Il se dirigea aussitôt vers la cave.

Il savait ce qu'il recherchait. Le ciboire en or dérobé dans une église de la région et mal protégée. Le ciboire était devant lui. Il le saisit entre ses mains tremblantes...
Ce magnifique objet du culte, pièce capitale pour laquelle il risquait la prison pour le restant de sa vie, était enfin entre ses mains.

Tremblant et chargé d'émotions, il rejoignit son vélo et ouvrit une sacoche. A l'intérieur, une vieille écharpe qui appartenait à son épouse défunte lui servira pour cacher ce trésor. Jean s'assit sur l'herbe et délicatement il enveloppa le ciboire et le plaça dans la sacoche.

Désormais, la nuit a jeté son lourd manteau sur la campagne. Les arbres se devinent, fantômes immobiles. Au loin, dans les trouées, quelques lumières de maison scintillaient, marquant ainsi leur présence de place en place. Dans un soupir, il enfourcha son vélo et sursauta lorsqu'un lapin traversa le chemin ; ce n'était pas le moment de braconner...

Un silence presque anormal le rendit mal à l'aise, il pédala de plus en plus vite, sans s'apercevoir que des perles de sueur humectaient son front malgré la fraîcheur. Au loin, des aboiements trouèrent la nuit comme si un mauvais présage s'annonçait. Jean n'était pas rassuré. Comment fera-t-il pour replacer ce ciboire dans l'église sans attirer l'attention ? Il pensa à le déposer derrière le tabernacle, dans un coin, à l'abri des regards. Beauregard avait eu un contact pour revendre cet objet sacré et unique. Il devait rencontrer un collectionneur étranger, à la brocante de Sarlat. Beauregard mort, il n'y avait plus de transaction possible. C'est en voyant le signe sur l'affiche qu'il prit la résolution de rendre le ciboire à l'église.

Arrivé devant le portail de sa maison, Jean mit un pied à terre, soulagé. Demain matin il ira à l'église avant l'office du matin et placera l'objet sacré là où il avait décidé de le déposer.

Fatigué mais heureux d'avoir réussi, il sortit son paquet de la sacoche. Dans un geste maladroit, il fit tomber le ciboire mal protégé par l'écharpe qui lui glissa des mains. Il s'en voulut et craignît de l'avoir abîmé. Dans sa peur et dans son empressement, il n'entendit pas la voiture qui venait de s'arrêter devant chez lui. Une porte claqua et des pas précipités crissèrent sur les graviers de l'allée. Jean se retourna. Malgré son chapeau, il reconnu le collectionneur qui leva une main chargée d'un marteau. Le coup fracassa la tête de Jean qui roula à terre. L'homme au chapeau se pencha sur Jean, ramassa le ciboire puis regagna sa voiture. Il démarra. Les phares de son véhicule disparurent dans la nuit. Jean Madec, dans un dernier souffle, prononça ses derniers mots : "je voulais simplement le rendre ..." Triste fin où le repentir n'a pas eu le dessus.

Dans le bureau de la Gendarmerie, c'était l'effervescence. Ce n'était pas tous les jours que les gendarmes étaient confrontés à une situation comme celle-ci.

Autour du Major, l'équipe faisait le point.

- Nous avons un cadavre, Etienne Beauregard, retraité de la Légion, résidant dans une riche propriété, dans laquelle ont découvre un véritable trésor, semble-t-il le produit de plusieurs casses. Il est abattu de deux cartouches de 12. Remarque : une seule balle aurait suffit, d'autant plus qu'il a été abattu à bout portant. Autre remarque : la deuxième balle ne l'a pas achevé car il était déjà mort avec la première. Donc, on peut conclure que l'assassin s'est acharné sur la victime, non pas pour un coup de grâce, mais une froide colère vengeresse. Le trésor : pourquoi ? Était il collectionneur, receleur, voleur à la manière d'Arsene Lupin ? Qu'en faisait il, à qui étaient destinées toutes ces pièces volées ?

Le Major se déplaça vers le tableau d'affichage.

- Entre en scène un autre personnage, Jean Madec qui ne veut rien me dire sur la victime mais se trahit par une affiche épinglée au mur du bar. Nous découvrons un signe sur cette affiche, un ciboire que Jean Madec a vu également.

- Michel ton rapport sur ta visite au camp de la Légion d'Aubagne !

- oui tout de suite, mais ce rapport date d'un mois, attendez chef il n'est pas encore rangé je vous l'apporte…

Michel était mal à l'aise car ce rapport était très complexe, il avait dû interroger plusieurs militaires suspectés d'avoir fait des vols dans la région, et rien n'est ressorti de concret, pas de preuve. Il tendit le rapport d'une main hésitante..

- alors tu me le donnes ce rapport ?

Le major commença à lire et s'arrêta en regardant Michel d'un air furieux .
- qu'est ce que c'est que ce rapport ? ...rien il n'y a rien !
- je sais chef, et pourtant ça n'est pas faute d'avoir questionné ....
- questionné ? Et qui as tu donc questionné ? Tu n'as rien, pas une once d'information !!
- j'aurai dû envoyer quelqu'un d'autre ! Georges, Pascal ou Paolo , tiens oui Paolo ! Il n'y a pas mieux qu'un corse pour enquêter discrètement .

Michel, penaud, se retourna pour sortir quand le major le rappelle.

- mais où vas tu ? Je n'en ai pas fini avec toi, tu vas contacter Paolo et lui dire que je veux le voir ce soir à 22h à l'angle de la rue du peuple.

Le Major regarda une nouvelle fois sa montre. Dans quelques minutes, il sera 22 h. Assis au chaud dans sa voiture, il se repassa les derniers événements et il en était arrivé à ne rien savoir de son enquête. Enfin presque. Dehors, une pluie fine d'automne faisait reluire les pavés. Il sursauta. La porte côté passager s'ouvrit et Paolo s'installa à côté du Major. Salut ! dit-il simplement. Paolo était son indicateur. Il le renseignait souvent sur des délits mineurs commis dans la région. Mais là, il s'agissait d'autre chose et le policier attendait beaucoup de son homme.

- Tu connais les nouvelles ? dit il sans regarder Paolo.
- Oui chef !
- Alors je t'écoute et tu as intérêt à te bouger les fesses si tu veux revoir tes enfants.
- Je les verrai quand ?
- Cela dépend de toi. Allez dépêche toi, j'ai autre chose à faire !

Paolo tritura ses mains moites et parla.

- Beauregard, c'est un fils de pute. Pas toujours régulier et il jouait sur plusieurs tableaux à la fois. Bandit et receleur, c'est ça sa carte de visite. Mais ce n'est pas ça qui l'a tué.
- Que veux tu dire ?
- Il allait souvent à Marseille voir une femme, une Martiniquaise. Il l'avait aidée financièrement quant il était à la Légion. Il lui avait même acheté un bar et elle avait des hôtesses qu'elle faisait travailler. C'est comme qui dirait un remboursement d'un prêt.
- Et alors ?
- Il avait mis le nez dans la gamelle des proxénètes arabes et ça ne leur a plus du tout de marcher sur leurs trottoirs. Alors, une première fois il a été averti, la deuxième son bar a pris feu et maintenant la noire, elle a disparu. C'est tout ce que je sais chef !
- Ok, tu peux partir.
- Et pour mon dossier ? Je veux voir mes gosses moi, chef !
- Il avance ton dossier. Il vient juste de changer de pile !

Malgré l'heure tardive, le Major retourna à la gendarmerie avec qu'une seule idée en tête : voir ce que la dalle livrera demain. La sonnerie de son portable le tira de ses réflexions.

- Oui Jean-Pierre !

Son subordonné lui apprit la mort de son ami. Merde ! Dit-il dans soupir de tristesse et de lassitude. Cette enquête commençait à lui peser...

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Bettyoups
Bettyoups 03/05/2020 à 15h29

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Oss
Oss 03/05/2020 à 15h35

Page - 3 -

Quatre ouvriers habillés d'une combinaison d'un orange fluo, pourvus de gants imposants commencèrent à casser la dalle. Un boucan assourdissant retentit comme dans une caisse de résonnance. On pouvait voir le Major et toute la gendarmerie rassemblée, ainsi que le Maire et un peu plus loin beaucoup de badauds….

Qu'allaient ils trouver, un corps ? des corps ? des objets et papiers compromettants ? un passage secret ? A part le bruit que faisaient les ouvriers….on aurait pu entendre une mouche voler...

Voilà qu'apparaît au milieu des gravats un bout de métal. Le major se pencha et s'écria :

- Stop ! Arrêtez ! Il faut déblayer autour de ce bout de fer !

Ce que s'empressèrent de faire les ouvriers. Et c'est une poignée qui apparut, non, même deux .

- reculez vous et Michel amène moi une torche, ordonna le Major .
- voilà chef et un pied de biche .
- eh bien Michel, voilà que tu progresses ! passe moi les gants .
- les gants ?...euh oui oui je vais les chercher !
Le major soupira et en attendant commença à gratter avec la barre à mine et une pointe apparut.

Le dessus d'une cantine militaire, en bon état, se devina. Ils la dégagèrent à trois hommes et la déposèrent tout à côté du trou béant.

Le Major se pencha et dirigea le faisceau de sa lampe danse la cavité. Il distingua parfaitement un corps enveloppé dans un plastique transparent. Le médecin légiste présent sur les lieux, s'agenouilla près du gradé.

- Je ne vois pas autre chose, remonter-le et déposer-le sur la dalle.

Les gendarmes s'exécutèrent.

- Il n'y a rien d'apparent sur le plastique, dit-il d'une voix douce. J'ouvre l'enveloppe, poursuivit-il. Le corps est entré en décomposition. La peau est noire, il s'agit d'une femme. Pas de lésions ni de nécroses sur les membres. Le visage ne montre rien non plus. Le cou laisse entrevoir des marques profondes dues sans doute à une lanière. Il doit s'agir d'une mort par strangulation. L'autopsie en dira plus, dit-il en se relevant.
- La mort remonterait à quand, docteur ?
- Une quinzaine de jours, trois semaines tout au plus. Je vous le confirmerai.
- Merci docteur.
- Bon les gars, voyons cette cantine fit le Major En se retournant vers son équipe.

Le cadenas fut rapidement retiré grâce à une pince coupante. La tige métallique fut enlevée et la malle livra ses secrets.

Un camion frigorifique mortuaire fut appelé afin d' enlever le corps et le déposer à la morgu. Les badauds non loin de là étaient sous le choc et ne comprenaient pas ce qu'il avait pu se passer,

La malle était là, ouverte, une grande malle de campagne militaire, verte, de grande dimension, avec des casiers dans le couvercle, où de nombreux documents, photos, étaient rangés,

- Oh mais il y a un double fond ......

Le major se pencha un peu plus .

- Oui, un double fond, dit il intrigué .
- Nous allons la soulever doucement pour l'examiner.

Les hommes prirent des sangles et la remontèrent pour la poser un peu plus loin. Mais le major préfèra l'emmener au laboratoire directement.

- Michel, va à la morgue pour le rapport de l'autopsie et bouge le légiste s'il n'a pas commencé et rejoins moi au labo ensuite.
- Pourquoi moi, chef ?
- Pourquoi toi ? C'est que je n'ai personne d'autre sous le coude et que j'ai besoin d'avoir l'information rapidement, alors ne traîne pas !

Outre quelques tenues militaires, la malle contenait des livres sur les guerres d'Indochine et d'Algerie, un gros album de photos, prises de vues en noir et blanc et couleurs, toujours sur le sujet de ces guerres ainsi qu'une grande enveloppe de papier kraft. Le Major l'entrouvrit, jeta un œil distrait à l'intérieur et la posa à côté des vêtements.

Le double fond n'apporta rien, simplement une forte odeur caractéristique.

- De la drogue, il y avait de la drogue là dedans : Haschich et sûrement cocaïne, dit il. On emmène tout au bureau. On y va.

A la gendarmerie, il fit l'inventaire du contenu de l'enveloppe : quelques factures sans intérêt, des photos sûrement de cette femme retrouvée morte, un carnet d'adresses, un livret militaire, une lettre manuscrite d'un certain Rachid. Au bas de la lettre était dessinée une tête ensanglantée, ornée d'une petite tâche brunâtre, sûrement une tâche de sang.

On frappa à la porte du bureau du Major.

- Entrez !

Le médecin légiste suivi du gendarme Michel entrèrent.

- J'ai préféré venir vous faire un bilan, Major dit-il en préambule. Vous aurez le rapport demain matin.
- Je vous remercie. Alors ?
- C'est bien une strangulation qu'elle a subie mais ce n'est pas ce qui a causé sa mort.
- Ah bon ?
- J'ai relevé d'importantes traces de brûlures sous les pieds et les mains, sur sa poitrine, sans doute faites avec un chalumeau. Mais surtout, j'ai relevé une très forte dose de cocaïne dans son sang qui aurait pu tuer un cheval. Elle est morte de cette overdose.
- Mais pourquoi cette mascarade de l'étranglement ?
- Sans doute que le ou les tortionnaires voulaient l'égorger et qu'en faisant mine de l'étrangler ils ne signèrent pas leur crime, vous voyez ce que je veux vous dire...

Le Major se pencha sur son bureau et saisit la lettre de ce Rachid.

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Bettyoups
Bettyoups 03/05/2020 à 15h54

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  • Ambassadeur
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Oss
Oss 03/05/2020 à 15h55

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Dany80
Dany80 03/05/2020 à 16h06

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  • Ambassadeur
  • Smile

Oss
Oss 03/05/2020 à 16h11

dany80 enleve ton texte ci dessus et n'écris plus rien sur cette rubrique. Merci

  • Ambassadeur
  • Smile

Oss
Oss 03/05/2020 à 16h15

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A la gendarmerie, il fit l'inventaire du contenu de l'enveloppe : quelques factures sans intérêt, des photos sûrement de cette femme retrouvée morte, un carnet d'adresses, un livret militaire, une lettre manuscrite d'un certain Rachid. Au bas de la lettre était dessinée une tête ensanglantée, ornée d'une petite tâche brunâtre, sûrement une tâche de sang.

On frappa à la porte du bureau du Major.



- Entrez !

 Le médecin légiste suivi du gendarme Michel entrèrent.


- J'ai préféré venir vous faire un bilan, Major dit-il en préambule. Vous aurez le rapport demain matin.

- Je vous remercie. Alors ?

- C'est bien une strangulation qu'elle a subie mais ce n'est pas ce qui a causé sa mort.

- Ah bon ?

- J'ai relevé d'importantes traces de brûlures sous les pieds et les mains, sur sa poitrine, sans doute faites avec un chalumeau. Mais surtout, j'ai relevé une très forte dose de cocaïne dans son sang qui aurait pu tuer un cheval. Elle est morte de cette overdose.

- Mais pourquoi cette mascarade de l'étranglement ?
- Sans doute que le ou les tortionnaires voulaient l'égorger et qu'en faisant mine de l'étrangler ils ne signèrent pas leur crime, vous voyez ce que je veux vous dire...



Le Major se pencha sur son bureau et saisit la lettre de ce Rachid. Il ajusta ses lunettes et commença la lecture de cette lettre qui comportait des menaces envers la femme noire, mais aussi envers Mr Beauregard, les propos étaient cruels et dans l'écriture on pouvait deviner que la femme subirait des sévices corporels pour les fautes qu'elle avait fait, qu'il la torturerait jusqu'à temps qu'elle livre son secret, il choisirait son moment pour la faire avouer……..



Le médecin légiste prit congé. Le gendarme Michel, toujours prêt à blaguer dit au Major.


- Vous ne le savez pas encore, chef, mais le toubib a cru au départ que l'étranglement avait été fait à l'aide d'un collier de chien, vous savez les colliers avec des clous.

- Oui et alors ?

- Alors et bien figurez vous qu'il a rajouté que la dame aimait sûrement se promener.

- Je ne comprends pas

- Enfin major, le collier, le chien, on promène bien les chiens non ? Et on les tient en laisse fixée à un collier, non chef ? Et même qu'il a dit qu'elle devait aimer les clubs d'échangisme.

- Bon, gendarme Michel reprenez votre sérieux.

- C'est le toubib qui l'a dit, c'est pas moi !

- STOP ! Hurla le patron.

- Major ?

- Qu'y a-t-il encore Stéphanie ?

- Major, j'ai épluché le carnet de Beauregard et il y a un nom qui revient souvent, celui de Chardi. Beauregard le rencontrait souvent, pratiquement tous les samedis soirs et quelquefois en plus la semaine. J'ai regardé dans notre fichier, Chardi a été plusieurs fois condamné pour vol, proxénétisme, trafic de drogue. Il a eu un retrait de permis pour conduite en état d'ivresse. Il tient actuellement un cabaret à Sarlat.

- Joli coco en effet. Beau travail Stéphanie. Michel et toi, allez me le chercher.



Chardi se demandait ce qu'il faisait ici, devant le Major. La cinquantaine bien sonnée, le cheveu rare sur le dessus du crâne, petit et bedonnant, le regard torve, il regardait autour de lui pour essayer de comprendre.



- Connaissez vous Etienne Beauregard ?

- Oui, dit Chardi sans hésiter.

- Comment l'avez vous connu ?

- A Marseille.

- Vous pouvez m'en dire un peu plus ?

- A Marseille, c'est tout, dans un bar. On a fait connaissance un soir lors d'une partie de poker.

- Et ?

- Et puis, on a joué souvent et on est devenu potes.

- Et ?

- Il m'a rendu des services et moi j'ai rendu service aussi.

- Quels genres de services ?

- Ben des services quoi ! Je sais pas moi, des services comme tout le monde.

- Quels services insista le Major.

- Ben il m'a emmené plusieurs fois à Marseille vu qu'on m'avait retiré mon permis et puis, je connaissais quelques filles, alors je le fournissais.



La porte du bureau s'ouvrit. La gendarmette Stéphanie fit un signe à son chef. Il la rejoignit dans son bureau.



- Major, je ne sais pas si c'est un hasard mais Chardi c'est l'anagramme de Rachid. J'aime bien jouer au Scrabble et...

- Purée va !



Le Major retourna s'asseoir, fixa Chardi dans les yeux, longuement et lui dit en détachant bien les syllabes de ses mots :



- Que faisiez vous mercredi dernier entre 6 heures et 7 heures du matin ?
- Comment ça ce que je faisais mercredi dernier, comment voulez vous que je me souviennes de ce que j'ai fait il y a une semaine ? et à cette heure là, comme chaque jour, je prenais mon petit déjeuner avec mon chien...
- Et vous étiez seul ?
- Non puisque je viens de vous dire que j'étais avec mon chien !
 Le major dans un soupir
- Vous m'avez très bien compris, donc je répète ma question, étiez-vous seul avec votre chien ou si vous préférez, y avait-il une autre personne avec vous ?
- Non non, seul je vous dis !
- Pas un coup de fil ?
- non plus , en même temps, il était tôt et puis vous savez je suis un solitaire, moi alors la compagnie, je ne l'aime pas trop, à part bien sûr celle des jolies dames, n'est-ce pas Major, vous voyez ce que je veux dire ?

Et regardant fixement le Major, il lui dit



- des jolies dames il n'y en a pas beaucoup dans le coin, et celles que l'on peut croiser sont déjà accompagnées, pourtant Il y en avait bien une qui était intéressante, mais elle a disparu, et c'est dommage car elle me faisait parfois la conversation, et je l'aimais bien. Et pour répondre à votre question, après le petit déjeuner je me ballade chaque jour dans la campagne avec mon chien, je connais tous les coins et recoins, et je ne rencontre pas grand monde...
-Que faisiez vous le matin du meurtre au lieu-dit "Les Charmilles", lieu du crime ?
-Mais bon sang je vous dis que je me baladais près de chez moi ! Comme chaque matin !


Le Major pris une feuille d'un dossier. Il regarda Chardi et lui dit d'une voix tout à fait détachée et neutre.

- Nous avons exploité les données de votre portable. Il a borné plusieurs fois chez Beauregard. La dernière fois la veille au soir de son assassinat.

Chardi allait répondre, le Major, d'un geste de la main lui intima l'ordre de se taire.

- Je n'ai pas fini. Nous avons le relevé de vos appels téléphoniques. La veille au soir du meurtre, vous avez appelé plusieurs fois Beauregard. Seize appels de quelques secondes et un dernier d'une durée de vingt six minutes. Puis il poursuivit et leva à nouveau la main pour faire taire Chardi. L'avant veille puis la veille vous avez aussi appeler plusieurs fois un dénommé Jean Madec. Une bonne dizaine d'appels et j'ai noté que certains d'entre eux duraient une demi-heure au moins. Alors ?
- C'est vrai, j'avais appelé Beauregard plusieurs fois et il ne répondait pas à mes messages. Il me devait une somme d'argent et...
- Combien ?
- 350 000 euros.
- Motif ?
- Il m'avait emprunté cette somme pour son bar à Marseille et...
- Soyez plus précis !
- Il avait fait des travaux pour le mettre aux normes et puis il avait l'idée de faire une maison de passe. Alors il a investi dans la deco.
- Et Madec ?
- Madec ? Lui, c'est les brocantes qu'il aime et ils se sont rencontrés sur celle de Sarlat et ils ont commencé à faire des affaires ensemble, mais c'était bizarre cette association.
- et pourquoi bizarre ?
- ben ..c'était pas des gens du même monde ces deux là et Beauregard avec ces grands airs lui tapait sur le système à Madec, mais ils ont quand même fait de bons coups même si ça n'était pas bien catholique....catholique, ah ah c'est le cas de le dire !
- Comment ça, qu'est ce que vous essayez de me dire ? que Beauregard et Madec ont fait de bons coups pas très 'honnêtes" ? et vous, pourquoi avez vous appelé Madec plusieurs fois la veille du meurtre, j'exige des réponses et attention à ce que vous allez me dire, car les communications de Beauregard étaient sur écoute depuis déjà plusieurs mois et on peut recouper très facilement vos conversations avec lui, et ce n'est pas la peine de me raconter des entourloupettes…Beauregard a été tué sauvagement, par plusieurs coups de fusils, à bout portant, et je veux savoir pourquoi on l'a tué et pourquoi on a retrouvé le corps de son amie sous la dalle de sa cave...et je peux vous dire que vous ne dormirez pas chez vous ce soir……...

Chardi fut décontenancé par ce qu'il venait d'apprendre.
Le Major décida de changer de stratégie. Il prit la lettre écrite par Rachid et retrouvée dans la malle, il l'a relue machinalement et lui donna la feuille.

- Tenez, lisez.

Chardi lut lentement à vois basse. Pas un moindre tressaillement sur son visage ne laissait entrevoir sa surprise.

- Oui, c'est terrible ça., dit-il au bout d'un moment.
- Relisez encore.

Chardi recommença. Puis, en reposant la feuille sur le bureau, il déclara :

- Et alors, vous croyez quoi ? Que c'est moi qui ai rédigé cette bafouille ?
- Vous auriez très bien plus le faire, répondit le Major en se penchant sur le bureau pour se rapprocher de Chardi et pour mieux le regarder droit dans les yeux. Et je vais même vous donner une information. Vous avez écrit cette lettre et vous avez utilisé le prénom Rachid qui est l'anagramme parfait de votre nom. Alors ?
- Vous vous trompez ! Je vous dis que je l'ai pas tué Beauregard et puis je veux un avocat, je ne dirai plus rien.
- Chardi, dit le Major en se levant, il est 15 h 36 et vous êtes placé en garde à vue à compter de ce jour. Emmenez le !

Stéphanie la gendarmette s'approcha du Major.

- Major !
- Oui Stéphanie ?
- J'ai une information à vous communiquer.
- Je vous écoute.
- Il s'agit du maire.
- Le maire ?
- Oui Major. Je me suis rendue chez les municipaux pour visionner les bandes des des caméras de surveillance depuis le jour du meurtre. Le matin du meurtre, on voit le maire se diriger vers son véhicule. Puis on le voit prendre la route qui mène à l'endroit où le meurtre a été commis et..
- Et quoi ? Mais bon sang Stéphanie, allez droit au but !
- Ben voilà Major, les deux bandes que j'avais récupérées ont été effacées, je n'ai pu voir que le début.

Le Major retourna s'asseoir.

- Purée va ! Qu'est ce que c'est encore que ce bordel ?

Puis il se remémora le soir où il avait parlé avec Marcel, le maire. Sur le moment, il avait été surpris de le voir ce soir là dehors, en léger état d'ébriété. Le maire avait tenu des propos incohérents. Il avait parlé de Beauregard mais dans le langage de cet ivrogne du moment, le dialogue avait été assez pénible. Il lui avait parlé de Jean, il s'en souvient fort bien, Jean qui faisait des travaux occasionnels chez Beauregard. Ensuite, il se souvint que le maire avait soulevé la présence de cette martiniquaise, qu'elle avait était battue. Puis Jean Madec lui avait dit qu'elle était partie.

Le Major, tout en réfléchissant, prenait des notes sous le regard poli de Stéphanie.

- Ma chère Stéphanie, nous venons de faire un grand pas. Je veux connaître les aller et venue du maire depuis le jour du meurtre. Je veux que vous alliez au cadastre, mais discrètement pour le bornage exact de la propriété de Beauregard. Il doit y avoir des conflits d'intérêts sur cette bâtisse et son terrain. Allez voir également l'étude notariale de Sarlat. Prenez rendez vous de suite. Gardez moi au chaud le sieur Chardi. Je vous laisse jusqu'à demain pour enquêter. Attendez ! Dites aussi à Michel qu'il fasse remplir n'importe quel document qu'il trouvera à Chardi. Puis qu'il fasse parvenir ce document avec la lettre de Rachid au graphologue qui travaille pour nous. Je veux son compte rendu pour ce soir !

Le Major se frotta les mains de satisfaction. Il venait d'entrevoir l'issue de cette enquête et de ses trois directions.....

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Oss
Oss 03/05/2020 à 16h58

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A la gendarmerie, il fit l'inventaire du contenu de l'enveloppe : quelques factures sans intérêt, des photos sûrement de cette femme retrouvée morte, un carnet d'adresses, un livret militaire, une lettre manuscrite d'un certain Rachid. Au bas de la lettre était dessinée une tête ensanglantée, ornée d'une petite tâche brunâtre, sûrement une tâche de sang.

On frappa à la porte du bureau du Major.



- Entrez !

 Le médecin légiste suivi du gendarme Michel entrèrent.


- J'ai préféré venir vous faire un bilan, Major dit-il en préambule. Vous aurez le rapport demain matin.

- Je vous remercie. Alors ?

- C'est bien une strangulation qu'elle a subie mais ce n'est pas ce qui a causé sa mort.

- Ah bon ?

- J'ai relevé d'importantes traces de brûlures sous les pieds et les mains, sur sa poitrine, sans doute faites avec un chalumeau. Mais surtout, j'ai relevé une très forte dose de cocaïne dans son sang qui aurait pu tuer un cheval. Elle est morte de cette overdose.

- Mais pourquoi cette mascarade de l'étranglement ?
- Sans doute que le ou les tortionnaires voulaient l'égorger et qu'en faisant mine de l'étrangler ils ne signèrent pas leur crime, vous voyez ce que je veux vous dire...



Le Major se pencha sur son bureau et saisit la lettre de ce Rachid. Il ajusta ses lunettes et commença la lecture de cette lettre qui comportait des menaces envers la femme noire, mais aussi envers Mr Beauregard, les propos étaient cruels et dans l'écriture on pouvait deviner que la femme subirait des sévices corporels pour les fautes qu'elle avait fait, qu'il la torturerait jusqu'à temps qu'elle livre son secret, il choisirait son moment pour la faire avouer……..



Le médecin légiste prit congé. Le gendarme Michel, toujours prêt à blaguer dit au Major.


- Vous ne le savez pas encore, chef, mais le toubib a cru au départ que l'étranglement avait été fait à l'aide d'un collier de chien, vous savez les colliers avec des clous.

- Oui et alors ?

- Alors et bien figurez vous qu'il a rajouté que la dame aimait sûrement se promener.

- Je ne comprends pas

- Enfin major, le collier, le chien, on promène bien les chiens non ? Et on les tient en laisse fixée à un collier, non chef ? Et même qu'il a dit qu'elle devait aimer les clubs d'échangisme.

- Bon, gendarme Michel reprenez votre sérieux.

- C'est le toubib qui l'a dit, c'est pas moi !

- STOP ! Hurla le patron.

- Major ?

- Qu'y a-t-il encore Stéphanie ?

- Major, j'ai épluché le carnet de Beauregard et il y a un nom qui revient souvent, celui de Chardi. Beauregard le rencontrait souvent, pratiquement tous les samedis soirs et quelquefois en plus la semaine. J'ai regardé dans notre fichier, Chardi a été plusieurs fois condamné pour vol, proxénétisme, trafic de drogue. Il a eu un retrait de permis pour conduite en état d'ivresse. Il tient actuellement un cabaret à Sarlat.

- Joli coco en effet. Beau travail Stéphanie. Michel et toi, allez me le chercher.



Chardi se demandait ce qu'il faisait ici, devant le Major. La cinquantaine bien sonnée, le cheveu rare sur le dessus du crâne, petit et bedonnant, le regard torve, il regardait autour de lui pour essayer de comprendre.



- Connaissez vous Etienne Beauregard ?

- Oui, dit Chardi sans hésiter.

- Comment l'avez vous connu ?

- A Marseille.

- Vous pouvez m'en dire un peu plus ?

- A Marseille, c'est tout, dans un bar. On a fait connaissance un soir lors d'une partie de poker.

- Et ?

- Et puis, on a joué souvent et on est devenu potes.

- Et ?

- Il m'a rendu des services et moi j'ai rendu service aussi.

- Quels genres de services ?

- Ben des services quoi ! Je sais pas moi, des services comme tout le monde.

- Quels services insista le Major.

- Ben il m'a emmené plusieurs fois à Marseille vu qu'on m'avait retiré mon permis et puis, je connaissais quelques filles, alors je le fournissais.



La porte du bureau s'ouvrit. La gendarmette Stéphanie fit un signe à son chef. Il la rejoignit dans son bureau.



- Major, je ne sais pas si c'est un hasard mais Chardi c'est l'anagramme de Rachid. J'aime bien jouer au Scrabble et...

- Purée va !



Le Major retourna s'asseoir, fixa Chardi dans les yeux, longuement et lui dit en détachant bien les syllabes de ses mots :



- Que faisiez vous mercredi dernier entre 6 heures et 7 heures du matin ?
- Comment ça ce que je faisais mercredi dernier, comment voulez vous que je me souviennes de ce que j'ai fait il y a une semaine ? et à cette heure là, comme chaque jour, je prenais mon petit déjeuner avec mon chien...
- Et vous étiez seul ?
- Non puisque je viens de vous dire que j'étais avec mon chien !
 Le major dans un soupir
- Vous m'avez très bien compris, donc je répète ma question, étiez-vous seul avec votre chien ou si vous préférez, y avait-il une autre personne avec vous ?
- Non non, seul je vous dis !
- Pas un coup de fil ?
- non plus , en même temps, il était tôt et puis vous savez je suis un solitaire, moi alors la compagnie, je ne l'aime pas trop, à part bien sûr celle des jolies dames, n'est-ce pas Major, vous voyez ce que je veux dire ?

Et regardant fixement le Major, il lui dit



- des jolies dames il n'y en a pas beaucoup dans le coin, et celles que l'on peut croiser sont déjà accompagnées, pourtant Il y en avait bien une qui était intéressante, mais elle a disparu, et c'est dommage car elle me faisait parfois la conversation, et je l'aimais bien. Et pour répondre à votre question, après le petit déjeuner je me ballade chaque jour dans la campagne avec mon chien, je connais tous les coins et recoins, et je ne rencontre pas grand monde...
-Que faisiez vous le matin du meurtre au lieu-dit "Les Charmilles", lieu du crime ?
-Mais bon sang je vous dis que je me baladais près de chez moi ! Comme chaque matin !


Le Major pris une feuille d'un dossier. Il regarda Chardi et lui dit d'une voix tout à fait détachée et neutre.

- Nous avons exploité les données de votre portable. Il a borné plusieurs fois chez Beauregard. La dernière fois la veille au soir de son assassinat.

Chardi allait répondre, le Major, d'un geste de la main lui intima l'ordre de se taire.

- Je n'ai pas fini. Nous avons le relevé de vos appels téléphoniques. La veille au soir du meurtre, vous avez appelé plusieurs fois Beauregard. Seize appels de quelques secondes et un dernier d'une durée de vingt six minutes. Puis il poursuivit et leva à nouveau la main pour faire taire Chardi. L'avant veille puis la veille vous avez aussi appeler plusieurs fois un dénommé Jean Madec. Une bonne dizaine d'appels et j'ai noté que certains d'entre eux duraient une demi-heure au moins. Alors ?
- C'est vrai, j'avais appelé Beauregard plusieurs fois et il ne répondait pas à mes messages. Il me devait une somme d'argent et...
- Combien ?
- 350 000 euros.
- Motif ?
- Il m'avait emprunté cette somme pour son bar à Marseille et...
- Soyez plus précis !
- Il avait fait des travaux pour le mettre aux normes et puis il avait l'idée de faire une maison de passe. Alors il a investi dans la deco.
- Et Madec ?
- Madec ? Lui, c'est les brocantes qu'il aime et ils se sont rencontrés sur celle de Sarlat et ils ont commencé à faire des affaires ensemble, mais c'était bizarre cette association.
- et pourquoi bizarre ?
- ben ..c'était pas des gens du même monde ces deux là et Beauregard avec ces grands airs lui tapait sur le système à Madec, mais ils ont quand même fait de bons coups même si ça n'était pas bien catholique....catholique, ah ah c'est le cas de le dire !
- Comment ça, qu'est ce que vous essayez de me dire ? que Beauregard et Madec ont fait de bons coups pas très 'honnêtes" ? et vous, pourquoi avez vous appelé Madec plusieurs fois la veille du meurtre, j'exige des réponses et attention à ce que vous allez me dire, car les communications de Beauregard étaient sur écoute depuis déjà plusieurs mois et on peut recouper très facilement vos conversations avec lui, et ce n'est pas la peine de me raconter des entourloupettes…Beauregard a été tué sauvagement, par plusieurs coups de fusils, à bout portant, et je veux savoir pourquoi on l'a tué et pourquoi on a retrouvé le corps de son amie sous la dalle de sa cave...et je peux vous dire que vous ne dormirez pas chez vous ce soir……...

Chardi fut décontenancé par ce qu'il venait d'apprendre.
Le Major décida de changer de stratégie. Il prit la lettre écrite par Rachid et retrouvée dans la malle, il l'a relue machinalement et lui donna la feuille.

- Tenez, lisez.

Chardi lut lentement à vois basse. Pas un moindre tressaillement sur son visage ne laissait entrevoir sa surprise.

- Oui, c'est terrible ça., dit-il au bout d'un moment.
- Relisez encore.

Chardi recommença. Puis, en reposant la feuille sur le bureau, il déclara :

- Et alors, vous croyez quoi ? Que c'est moi qui ai rédigé cette bafouille ?
- Vous auriez très bien plus le faire, répondit le Major en se penchant sur le bureau pour se rapprocher de Chardi et pour mieux le regarder droit dans les yeux. Et je vais même vous donner une information. Vous avez écrit cette lettre et vous avez utilisé le prénom Rachid qui est l'anagramme parfait de votre nom. Alors ?
- Vous vous trompez ! Je vous dis que je l'ai pas tué Beauregard et puis je veux un avocat, je ne dirai plus rien.
- Chardi, dit le Major en se levant, il est 15 h 36 et vous êtes placé en garde à vue à compter de ce jour. Emmenez le !

Stéphanie la gendarmette s'approcha du Major.

- Major !
- Oui Stéphanie ?
- J'ai une information à vous communiquer.
- Je vous écoute.
- Il s'agit du maire.
- Le maire ?
- Oui Major. Je me suis rendue chez les municipaux pour visionner les bandes des des caméras de surveillance depuis le jour du meurtre. Le matin du meurtre, on voit le maire se diriger vers son véhicule. Puis on le voit prendre la route qui mène à l'endroit où le meurtre a été commis et..
- Et quoi ? Mais bon sang Stéphanie, allez droit au but !
- Ben voilà Major, les deux bandes que j'avais récupérées ont été effacées, je n'ai pu voir que le début.

Le Major retourna s'asseoir.

- Purée va ! Qu'est ce que c'est encore que ce bordel ?

Puis il se remémora le soir où il avait parlé avec Marcel, le maire. Sur le moment, il avait été surpris de le voir ce soir là dehors, en léger état d'ébriété. Le maire avait tenu des propos incohérents. Il avait parlé de Beauregard mais dans le langage de cet ivrogne du moment, le dialogue avait été assez pénible. Il lui avait parlé de Jean, il s'en souvient fort bien, Jean qui faisait des travaux occasionnels chez Beauregard. Ensuite, il se souvint que le maire avait soulevé la présence de cette martiniquaise, qu'elle avait était battue. Puis Jean Madec lui avait dit qu'elle était partie.

Le Major, tout en réfléchissant, prenait des notes sous le regard poli de Stéphanie.

- Ma chère Stéphanie, nous venons de faire un grand pas. Je veux connaître les aller et venue du maire depuis le jour du meurtre. Je veux que vous alliez au cadastre, mais discrètement pour le bornage exact de la propriété de Beauregard. Il doit y avoir des conflits d'intérêts sur cette bâtisse et son terrain. Allez voir également l'étude notariale de Sarlat. Prenez rendez vous de suite. Gardez moi au chaud le sieur Chardi. Je vous laisse jusqu'à demain pour enquêter. Attendez ! Dites aussi à Michel qu'il fasse remplir n'importe quel document qu'il trouvera à Chardi. Puis qu'il fasse parvenir ce document avec la lettre de Rachid au graphologue qui travaille pour nous. Je veux son compte rendu pour ce soir !

Le Major se frotta les mains de satisfaction. Il venait d'entrevoir l'issue de cette enquête et de ses trois directions.....

Le lendemain vers 17h, Michel rapporta le rapport du graphologue.

- voilà chef, le rapport du graphologue !
- et ?
- eh bien Chardi est mouillé jusqu'au cou , chef car c'est bien son écriture !
- très bien ramène le illico, on a enfin de quoi le confondre...et par la même occasion va me chercher le maire...

Le Maire a réuni le conseil municipal en séance extraordinaire, car en effet deux meurtres sur la même commune ont attisé les réflexions des élus, et c'est en pleine réunion que Michel fit irruption dans cette salle où régnait un silence glacial....

- Monsieur Le Maire, je vous prie de m'accompagner au poste et de remettre votre réunion à plus tard !
- comment ça, maintenant ? ça ne peut pas attendre ?

Un peu à l'écart afin de ne pas attirer l'attention, il reprit : non le Chef vous attend et c'est moi qui vous y amène. Prenez votre veste et vos papiers et n'oubliez pas votre téléphone !

Le Maire acquiesça sans rien dire puis, se retournant vers son conseil, il dit simplement : je reviens, je n'en ai pas pour longtemps.

A la gendarmerie régnait ce soir là, une certaine effervescence très palpable. Le Major avait réuni ses trois enquêteurs, Jean-Pierre, Stéphanie et Michel, pour définir la situation.

- Les avocats sont là ?
- Oui Major.
- Nous allons commencer avec le maire, Stéphanie m'assistera. J'espère que ce ne sera pas trop long. Puis nous continuerons avec Chardi. Attendez-vous à ce que ce soit plus coriace. Michel m'assistera. Stéphanie, faites-nous un topo rapide sur la matinée du maire.
- Sur la vidéo, on voit nettement le maire monter dans son véhicule et prendre la direction des Charmilles. Il a avec lui un fusil ou une carabine. Les images ne sont pas très nettes. Puis, plus d'images. Elles ont été effacées. Par contre, j'ai enquêté sur le voisinage immédiat du maire et la boulangère qui assure la tournée du matin, a bien croisé le maire sur la route des Charmilles. Il a été vu également par le cultivateur qui possède des champs de légumes non loin de la scène du crime.
- C'est mince comme preuve, maugréa le major. Ensuite ?
- Je suis passée au cadastre et chez le notaire. J'ai appris que la propriété avait été récemment frappée d'alignement par le maire. Une partie du mur d'enceinte qui rejoint la Dordogne devait être "rognée" et permettre à la mairie de récupérer des mètres carrés.
- Autrement dit, le maire voulait accaparer une partie du terrain de Beauregard, dit le Major.
- Oui, c'est ça, poursuivit Stéphanie et le maire avait fait à Beauregard une proposition d'achat de sa propriété.
- Preuve ?
- Cette lettre que nous avions retrouvée dans la cave de Beauregard et qui mentionne, entre autres, ceci : .... "pour mon offre, tu me diras rapidement ce que tu en penses. 250 000 euros pour l'ensemble de ta propriété, pas un sou de plus, sinon tu sais très bien ce qu'il t'attend."
- Elle en vaut bien le triple, non ?
- J'ai là une estimation de l'agence immobilière de Sarlat ; elle vaut sans les frais d'agence, 895 000 euros .
- Purée va ! S'exclama le Major, et du chantage par dessus le marché.
- Ce n'est pas tout major. Le fusil qui a tué Beauregard était caché dans une remise du jardin du maire. Il appartenait à Jean Madec.
- Tiens tiens... De l'amateurisme, de l'amateurisme tout simplement dit le major avec un air de dégoût.

Le maire, après une heure d'interrogation reconnut finalement les deux meurtres, celui de Beauregard et de Madec. Il craqua rapidement devant les preuves évidentes que les gendarmes avaient réunies. La convoitise pour posséder facilement cette magnifique propriété eut raison des rêves du maire.

- Michel, rappelle nous les conclusions du graphologue !
- Comme je vous l'avais dit chef, la lettre écrite par ce Rachid est bien de la main de Chardi.
- C'est mince comme preuve. Il nous faut autre chose.
- En perquisitionnant le domicile du prévenu, nous avons trouvé une photo. Tenez major.
- On voit la martiniquaise, un enfant d'une dizaine d'années et Chardi, tous les trois avec un large sourire.
- Ce ne sont pas les parents mais la mère de l'enfant. Ils ont vécu trois, quatre années ensembles. Ce fut l'époque où Beauregard est entré dans la vie du couple. Rapidement elle est devenue sa maîtresse. Beauregard avait besoin d'argent et le prêt de 350 000 euros consenti par Chardi est exact. Nous avons une reconnaissance de dettes trouvée à son domicile.
- La jalousie, la violence... Poursuivit le major
- Chardi était très violent. Nous avons auditionné le personnel de son night-club et c'est vrai qu'il s'emportait facilement. Il avait démontré également une certaine cruauté parfois.

Drame de la jalousie et de la convoitise facile. Chardi reconnu le meurtre de la femme martiniquaise et avait envisagé de vider la cave de la maison de Beauregard et revendre, avec Jean Madec, les produits des vols commis par Beauregard.

F I N

  • Ambassadeur
  • Smile

Oss
Oss 03/05/2020 à 17h05

Voilà chère bettyoups et chère dany80 notre roman "fleuve" est terminé. Il y a sans doute par ci par là quelques fautes ou alors des paragraphes qui mériteraient d'être développés. Si vous avez des remarques, ce sera avec plaisir. Merci.

bettyoups tu avais un titre à proposer ?

  • Ambassadeur
  • Smile (1)

Bettyoups
Bettyoups 03/05/2020 à 19h47

Merci Oss et à toi, Danynounette pour ce polar ! Un titre ? oui....Le ciboire parlera t'il un jour?

  • Ambassadeur
  • Smile (1)

Oss
Oss 03/05/2020 à 19h52

Ça me plaît ! Merci la puce. Voyons pour Dany80 ? Et merci à toi, ne t'oublie tout de même pas.

  • Ambassadeur
  • Smile (2)

Dany80
Dany80 03/05/2020 à 20h37

bonsoir, bettyoups, oss, le titre me va bien…

et j'ai été super contente d'avoir participé à notre roman fleuve….

bisous et merci oss pour l'avoir remis en ordre, tu as du passer beaucoup de temps, mais c'est génial ce beau roman…..

  • Ambassadeur
  • Smile (2)

Bettyoups
Bettyoups 03/05/2020 à 20h39

Oui du bon travail, surtout dans tes conditions matérielles ! OSS !

  • Ambassadeur
  • Smile (2)

Dany80
Dany80 05/05/2020 à 14h29

oss ça va ?

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Oss
Oss 05/05/2020 à 19h15

Oooohhhh merci mesdames pour vos délicates attentions ❤️❤️

Dès que j'aurai mon nouvel ordinateur, je vous ferai une copie reliée, comme la dernière fois et je vous l' enverrai. D'ac les puces ?

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