Bonsoir,
Au petit matin, j’avais rédigé un txt pour vous relater ma soirée d’hier soir. Je l’avais fait sur ma tablette mais, d’une humeur récalcitrante, elle en a décidé autrement. Je vous livre donc mon txt.
C’est une ééeeeenorme envie de boire qui vient de me tirer de mon lit. Wouaaahhh qu’est-ce que j’ai soif ! Un grand verre d’eau au réveil est nécessaire avant de poursuivre avec un verre de jus de citron… pour nettoyer…
Quelle soirée ! Cela faisait quelques temps que je n’avais pas été le témoin de ce que j’appelle une belle soirée. Le cadre : St Trop by night et l’hôtel de Paris pour décor à notre soirée. Comment dire, le raffinement, oui c’est cela, le raffinement, l’attention portée aux convives. On ne parle pas, on chuchote. Les yeux s’ouvrent, découvrent et le ravissement vous prend, tout comme les fauteuils qui vous enveloppent comme pour vous dire : « je te garde et profite de l’instant ».
Dans ce salon où nous attendons nos invités, une coupe de champagne à la main, des toasts et encore des toasts, dans un coin, une chanteuse glamour nous distribue des notes de musique et des paroles de velours. Drapées dans une robe longue, noire, son épaule gauche dénudée, une chevelure d’ébène qui coule en volutes dans son dos, elle vous regarde et vous offre sa chanson.
Sur un pan de mur, un ascenseur panoramique, assure un ballet ascensionnel avec les personnes qui l’empruntent.
Nos invités arrivent. Nous nous présentons, sourire aux lèvres, paroles de courtoisie, correctes mais sans être empreintes de snobisme. Tout le monde se connait car ils se reçoivent souvent entre eux. Je suis « l’étranger »…
Ma soeur et mon beau frère me présentent. Ah le grand frère ! Depuis le temps que votre soeur nous parle de vous, enchanté, comment allez-vous ? etc… Nous serons 10. Des couples. Sauf que je suis seul ; donc, il y aura forcément une autre personne seule. Un homme, une femme ? Oss est dans l’expectative…
S’ensuit une conversation portant sur les prochaines vacances en montagne, certains optent pour Courchevel, d’autres pour Montgenèvre. Quelqu’un parle d’Annecy. Tiens, Annecy ! Et de suite les visages de Maliko, Mababe, Julie, Aurette m’accompagnent… Quelqu’un me demande où je réside. Pour faire simple, je dis La Rochelle puis je rectifie de suite ; tout près de Rochefort. On me questionne sur l’Hermione. Alors, étant intarissable sur le sujet, j’accapare l’attention et je me lance dans l’historique de l’épopée de ce navire. J’essaye de trouver les mots appropriés tant le niveau est haut. Un amiral en retraite me dit : « votre soeur me fait savoir que vous aviez fait une carrière dans la Marine, n’est-ce pas ? ». Je repars dans une description de mon « C.V. » entrecoupée de « l’avez-vous connu untel ? » « Ah vous êtes allé aux Gambiers ! » « Et les sous-marins nucléaires aussi ? ». Dans le lot, il y a un ingénieur du génie maritime qui a parfaitement connu un de mes supérieurs. Alors remonte en moi les souvenirs du passé…
Anne Vernon vient de faire son entrée…
Grande, élégante, raffinée, robe de cocktail unie, marron clair, légèrement plissée, pochette en bout de bras, sourire éclatant, simplicité mais allure imposante tout de même. Sur ses épaules, un châle marron également, imprimé, très chic. Je l’avais déjà vue en mai dernier chez ma soeur au cours d’un apéritif dinatoire mais, je l’avoue, sa présence m’avait en quelque sorte tétanisé et j’écoutais plus les conversations que d’y participer.
Voilà donc la dixième personne. Mais ce soir, je me suis promis de lui parler. Les hommes lui ont fait le baise main et j’ai retrouvé là une pratique que j’avais oubliée depuis fort longtemps. Elle a 91 ans, les porte allègrement, réside à Cogolin et, après le cinéma et le théâtre, elle se fait, désormais, un nom dans la peinture. Elle est très à l’aise, dit un petit mot à chacun. Elle vient vers moi me tend sa main. Je me romps au baise main. Me redressant, elle me regarde et me dit d’une voix chaude, calme, sans tremblement : « il me semble vous avoir déjà rencontré ! » Wouaaaah Oss est reconnu, elle ne l’a pas oublié !!! « C’est exact madame, j’ai eu le plaisir et l’honneur de faire votre connaissance chez ma soeur en mai dernier ». Elle ne répond pas et passe à l’invité suivant attirant avec elle tous les regards admirateurs que nous avons pour cette femme. A cet instant, jamais je ne pouvais imaginer qu’à l’âge de mes 17 ans j’aurais pu, aujourd’hui, baiser sa main et plonger dans son regard. Quelle expérience. Est-ce un hasard ?……….
Ma soeur a bien fait les choses, m’a placé à sa gauche à table. Donc Anne est placée à la droite de Oss !!!
Je lui ai parlé ! J’avais potassé sa filmographie. Et je lui dis tout de go, à table, profitant qu’elle fut libre de toute parole et qu’elle piquait avec sa fourchette un canapé de foie gras récalcitrant : « Pardon madame pour mon propos banal en soi, mais je dois vous dire que j’ai une immense admiration pour l’actrice et la femme qui est assise à mes côtés ». Elle suspend son geste, repose sa fourchette, me regarde avec un oeil interrogateur et me dit sans rire : « une actrice ? Où est elle, je ne la vois pas ! » Puis, devant ma surprise, elle poursuit en posant sa main sur mon avant bras : »pardon… oss…. je vous taquine ! »
ELLE A TOUCHE MON BRAS, MOI LE SPECTATEUR DE SES FILMS !!!! Alors, encouragé je lui dis : « Je réside à Rochefort là où fut tourné les « Demoiselles de Rochefort ». J’ai beaucoup aimé le film mais les « Parapluies de Cherbourg », j’ai adoré ! ». Ce fut son dernier film !
Aie, aie, aie Oss ! Touchée ! Elle m’a regardé à nouveau, m’a souri, m’a lancé un regard profond et m’a dit : « Merci, vous êtes adorable ! » et elle a rajouté : « votre soeur est charmante aussi»…Puis les conversations se sont poursuivies au gré des sujets. Parfaite convivialité.
Elle nous a quittés dès la fin du repas, son chauffeur venant la chercher. Quelle femme !
Au menu, après une salade composée, j’ai pris un civet de sanglier accompagné d’une poêlé de cèpes aux figues confites. Dessert : petite pièce montée qui m’a complètement démonté…
Voilà mes amis ma dernière soirée sur la Côte. Je reprends la route en fin d’apm pour Avignon retrouver mes chicoufs, coutifs, chouquifs, bref, je vais rejoindre mes monstres.
A bientôt et bon week e
