Sur le fond, je suis assez d'accord avec toi.
Sur la forme, j'avoue craindre les abus...de nos jours, certains enfants (grands), lorgnant l'héritage, auraient vite fait d'invoquer une fin de vie "douce" pour un proche malade ne pouvant s'exprimer en son âme et conscience concernant sa mort programmée...
J'entends des trucs sordides de ce type assez régulièrement lorsque je me rends dans des maisons de retraites. Ca fait flipper.
L'idéal serait d'imposer à tout patient atteint d'une grave maladie incurable pouvant l'amener à un état inconscient, la rédaction de ses "directives anticipées".
Une loi autorise ce genre de "testament de vie" qui indique les souhaits de la personne relatifs à sa fin de vie concernant les conditions de la limitation ou l'arrêt de traitement. Elles sont révocables à tout moment.
Cependant il faut qu'elles soient établies moins de trois ans avant l'état d'inconscience de la personne, le médecin en tient compte pour toute décision d'investigation, d'intervention ou de traitement la concernant.
J'avoue aussi que je suis parfois abasourdie de voir des personnes extrêmement malades, inconscientes, ayant perdu toute autonomie que l'on maintient en vie au nom d'un sacro-saint serment d'Hypocrate...
pas un sujet facile zebulone. Je souhaite ne jamais être confrontée à une telle situation. Ni moi, ni les autres d'ailleurs !
Tout à fait d'accord avec vous 2 Zebulone et Dan.
Je n'ai pas vu l'émission dont tu parles Zebulone, mais je connais le problème.
Comme toi Dan je crains les abus.
Mais il y a autre chose de curieux : on exprime ses volontés à un certain moment et le moment venu, bien que conscient on n'en parle plus...?
Je dis cela parce que je l'ai vécu avec un proche et, si sa femme le savait, j'étais aussi sensée le savoir, mais ne le savais pas, bref à aucun moment il ne m'en a fait la demande...
Il a beaucoup souffert, beaucoup plus que la décence ne le permet, mais les médecins arrivaient à le convaincre d'accepter encore et encore de nouveaux traitements, examens, radios...
Je trouve qu'en France ce sont les médecins qui sont fautifs de trop d'acharnement. Quand on sait que c'est fini, ce sont les médecins qui devraient proposer...libre au malade ou à la famille d'accepter ou de refuser, ils le font mais beaucoup trop tard.
Comme toi Dan je ne voudrais PLUS être confrontée à une telle situation et pourtant ...
Les médecins , avec tout le respect que je leur dois , ont apparemment un protocole a suivre et peu n'en démorde; pour une amie qui est atteinte d'un cancer du colon, ( sa mère est décédée de cela ) au début, elle a demandé de faire directement les analyses et de traiter tout de suite sa maladie, mais non, il a fallut passer par toutes sortes d'étapes . Pour en revenir a la question,je pense que je n'hésiterai pas a partir en suisse si il le fallait et trouve dommage de ne pouvoir choisir de mourir chez soi .
Sujet bien délicat effectivement... Et tout comme Julie je l'ai vécu récemment pour ma maman.... Déjà diminuée à cause d'une hémiplégique suite d'un AVC, après son opération d'un cancer du colon mal cicatrisé (je passe les détails..), une septicémie et sa première crises de fièvre à 40, maman voulait qu'on la laisse partir, elle a supplié le chirurgien, et nous a supplié...
Mais nous avions l'espoir, et le médecin aussi, alors nous lui avons demandé de lutter, envers ses horribles souffrances... Quel égoïsme quand j'y repense!
Elle a lutté 6 mois pour sa famille. Mais je crois bien que les médecins n'auraient pas accepté de faire quoi que ce soit si nous l'avions souhaité...
Je ne sais pas comment je réagirais si j'étais confrontée à ma propre mort, je dis sans cesse à mes enfants qu'il faudra "faire quelque chose" si je deviens ainsi, mais le jour venu, n'a t-on pas toujours l'espoir de guérir ? La mort fait peur !
Jusqu'à quel point la souffrance est-elle acceptable?
Oui, il faut savoir que quand on est confronté à la situation, que l'on soit directement concerné ou qu'il s'agisse d'un proche, on est tous en situation de faiblesse.
Et donc ce sont les médecins qui devraient nous aider mais pas en nous "forçant" à accepter de souffrir encore et encore !
Pour moi, vivre la souffrance est atroce, et peut-être plus encore quand il s'agit de mes proches que de moi-même.
Bonjour à tout le monde !
Sujet délicat en effet, travaillant dans le domaine médical depuis des années, y compris en maisons de retraite, je suis d'accord avec Dan sur le fait que certaines personnes malintentionnées pourraient abuser de ce système pour leur profit personnel. Et c'est peut-être la raison pour laquelle dans notre Pays nous sommes encore un peu "fermés" sur ce sujet.
Par ailleurs, j'ai déjà travaillé auprès de notaires, et vous seriez surpris(es) de savoir à quel point certains "proches" peuvent être très scrupuleux dès qu'il s'agit d'argent et surtout d'héritage.
Alors autant vous dire que si cela touche une personne en fin de vie qui ne peut plus du tout s'exprimer librement... On ne peut même pas imaginer jusqu'où peuvent aller les tréfonds de l'âme humaine dans ces cas là.
Je pense que le mot sordide n'est même pas assez fort pour qualifier cela.
En revanche, il est vrai que c'est terrible de "partir" dans des souffrances atroces alors que l'on sait que la fin est inévitable. Le pire est de partir "seul", sans aucune dignité humaine... et c'est profondément injuste.
Je n'ose même pas imaginer qu'il puisse exister des gens si peu scrupuleux, c'est atroce...
De toute façon dès qu'il y a de l'argent il y a spéculations, disputes, etc...
Impensable......
Je ne comprend pas , si le patient décide de sa propre fin , pourquoi au nom de Dieu sait quoi, on ne respecte pas son souhait !
Et pour l'entourage aimant de ce patient , ça doit être terrible !
C'est vicieux Zebulone, on nous fait croire qu'il y a de l'espoir, mais surtout que c'est pour qu'il souffre moins !!!
Oui c'est terrible.
Mababe : oui il y a beaucoup de personnes qui n'ont rien compris à la "vraie valeur de la vie"... car elle est inestimable.
Beaucoup tueraient Père et Mère pour arriver à leur fin. D'autres tuent leur propre progéniture pour de l'argent (c'est un autre débat mais c'est pourtant véridique) ; j'ai entendu des choses abominables sur ce sujet.
Lorsque l'on bosse dans le domaine juridique et médical, nous sommes souvent confrontés à ce genre "d"histoires familiales". Perso, cela me choque encore beaucoup aujourd'hui, de savoir que "l'esprit humain" peut être si cupide et si "étroit"...
Pour le droit de mourir : je me souviens d'une histoire terrible qui m'a marquée : une dame ayant une grave tumeur des yeux. Elle était passée à la TV. J'ai trouvé qu'elle avait beaucoup de courage pour s'exprimer comme elle l'a fait puisqu'à cause de sa maladie incurable, elle était vraiment défigurée. Cette dame a même demandé à Sarkozy (Président à l'époque) d'avoir le droit de partir dans la douceur et la dignité, auprès de sa famille. Il a catégoriquement refusé ! résultat : elle est décédée dans d'atroces souffrances, et SEULE !! et c'est profondément injuste. Même un animal ne meurt pas ainsi... à part ça, notre "belle" devise française est "liberté égalité fraternité ???" mais de qui se moque t-on au juste ??
Oui la loi c'est la loi, et la loi a de très nombreuses lacunes...
Beaucoup trop d'injustices à mon goût... hélas !!!
Je me souviens de ce reportage , mais ne me souvenais pas de cette terrible injustice !! Cyndel !!
Zebulone : En fait, cela m'a marquée, car le sujet a été ouvert aux infos...
Et comme je me suis souvenue de cette dame... de sa détresse, son désespoir... lorsque l'on sait qu'on va mourir, que c'est fini mais qu'en + on va partir dans la souffrance... non ce n'est pas juste d'en finir avec la vie de cette façon là !!! et surtout dans la solitude... C'est ce qui m'a fait le + de peine pour elle... (paix à son âme).
Pour le reportage que j'ai vu a la TSR , Tv Suisse , j'ai été très touchée par le courage de ce monsieur qui avait décidé de partir sans plus de souffrance , sa famille était présente , un peu sous le choc , malgré que sa décision avait été prise en discutant longuement avec eux , c'était très spéciale car il les a tous embrassé et est parti avec sa femme dans la chambre a côté ou les attendait une accompagnatrice, comme ils appellent ça , pour lui administrer la piqure qui le fera s'endormir jusqu'à la fin ; beaucoup de courage aussi pour sa femme , mais elle a pu le voir partir tranquillement. J'en suis restée longtemps émue et je me suis dis que si il le fallait , j'aimerai avoir ce choix.
C'est horrible de prendre une telle décision..... Mais tellement légitime !
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