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Nos chers Présidents de la Republique : discussion

Oss
Oss le 18/03/2016 à 17h43


Les vies de nos Présidents de la République, de la Vème, le moins que l’on puisse dire, sont tout de même des vies mouvementées. A part le Général de Gaulle et de son épouse Yvonne, tous ceux qui lui ont succédé ont fait le bonheur des journaux à scandale. Parfois certaines anecdotes sont vraies et vérifiées, d’autres furent des manœuvres bassement politiques. Mais, de Georges Pompidou et de sa femme, qui furent en leur temps accusés de participer à des soirées douteuses (ce qui fut démenti par la suite mais le mal a été fait), de Valéry Giscard d’Estaing a qui l’on a prêté quelques maîtresses fameuses, François Mitterrand et sa fille Mazarine, sans compter ses maîtresses plus ou moins avouées, (Anne Pingeot, Catherine Langeais, Dalida etc…), Jacques Chirac qui ne fut pas en restes, Nicolas Zarcozy divorcé d’une épouse « prise » à Jacques Martin puis remarié à Carla Bruni et enfin François Hollande séparé de Ségolène Royal, vivant en couple et affiché avec Valérie Trierweler et maintenant avec Julie Gayet.

En remontant le cours de l’histoire de nos Présidents, je me suis particulièrement intéressé à celle de Félix Faure, Président de la République de 1895 à 1899, et notamment....

Le 16 février 1899, la mort heureuse du Président Félix Faure.

Qu’a-t-on retenu de Félix Faure ? Pas grande chose… : une belle avenue à Paris, une station de métro et surtout une mort pas banale du tout et particulièrement… « originale »… Mais, par contre, son gouvernement avait dû faire face à la déroute de Fachoda contre les Anglais.

Wikipedia nous dit ceci : « La crise de Fachoda (en anglais the Fashoda incident) est un incident diplomatique sérieux qui opposa la France au Royaume-Uni en 1898 dans le poste militaire avancé de Fachoda au Soudan (aujourd’hui, Soudan du Sud). Son retentissement a été d’autant plus important que ces pays étaient alors agités par de forts courants nationalistes.
Dans l’imaginaire collectif français, la crise de Fachoda reste comme une profonde humiliation infligée par un Royaume-Uni triomphant, hautain et forcément de mauvaise foi. En somme, l’image même de la « perfide Albion » abondamment reprise par la presse et les caricaturistes de l’époque. Cet épisode reste comme l’un des événements fondateurs mais surtout représentatif de la Troisième République encore jeune et fragile, au même titre d’ailleurs que les scandales politiques et financiers qui ont émaillé le dernier quart du XIXe siècle en France.
Fachoda (aujourd'hui Kodok) est située à 650 km au sud de la capitale soudanaise Khartoum. Entre 1865 — date de sa création — et 1884 — année de son démantèlement —, Fachoda est un poste militaire égyptien destiné à lutter contre les trafiquants arabes. Bien que désertée, la place reste le principal point de contrôle du Bahr el-Ghazal. Depuis le départ des Britanniques après la révolte mahdiste de 1885, cette région du Soudan est convoitée par les principales puissances coloniales européennes : Royaume-Uni, France, Italie et Belgique. Ces dernières recherchent activement un débouché sur le Nil Blanc et, de la sorte, un point d’ancrage vers l’Égypte.
En effet, au-delà de l'intérêt stratégique de cette position, le vide créé par le départ britannique s’opère à un moment où le partage de l'Afrique est presque achevé et où les occasions d’acquisition de nouveaux territoires se font rares. Ainsi, les projets d’expansion français vers l’Est (pour relier l'Atlantique — Dakar — à la mer Rouge — Djibouti) et les projets britanniques d’extension du chemin de fer Le Cap - Le Caire, selon les vœux de Cecil Rhodes, se sont heurtés à Fachoda le 18 septembre 1898. L'incident s'est déroulé dans un contexte d’extrême ferveur nationaliste de part et d’autre, qui laisse à un moment craindre un conflit ouvert. Dans une certaine mesure, cet épisode anticipe le futur système d’alliances qui s’impose au début du XXe siècle. »

Dans l’ensemble, Félix Faure était loin de la politique et de la vie politique : il était surtout inquiet de son apparence et s’accommodait fort bien de la fonction de représentation. Surnommé le président « soleil », rien n’était trop beau : redingote, haut de forme, habits bien coupés, calèche à six chevaux, précédée et suivie de pelotons de cuirassiers. Quant à son épouse, Berthe Faure, guère autorisée à suivre son mari dans ses somptueuses parades, Félix Faure l’obligeait à marcher vingt pas derrière lui lorsqu’elle l’accompagnait dans ses déplacements.

Malgré tout, le président bénéficie d’une popularité certaine qu’il entretient grâce à des exercices physiques « médiatisés » (courses à cheval matinales, chasses, promenades en montagne). Le président « Soleil » reçoit en grande pompe, le 7 octobre 1896 le Tsar Nicolas II pour la construction du pont Alexandre III. Il se rendra en Russie, l’année suivante.

Bref, il aime bien ne pas faire grand chose...Il est surtout connu pour être opposé à la révision du procès de Dreyfus condamné à quatre ans auparavant (1894) pour espionnage. C’est à lui qu’était adressée la fameuse diatribe « j’accuse ! » de Zola, publiée le 13 janvier 1898, soit un an auparavant, dans le journal L’aurore de Clemenceau.

Mais voilà, Félix Faure est un « homme à femmes ». En 1897, il fait la connaissance à Chamonix de Marguerite Steinheil, épouse volage du peintre Adolphe Steinheil. Marguerite dite « Meg » devint rapidement sa maîtresse. Il la voit régulièrement soit dans la maison du peintre, soit dans le « salon bleu » du palais de l’Elysée. Le peintre de mari, lui aussi volage (décidemment…), laisse faire d’autant plus que le Président lui commande un grand tableau officiel. Ben voyons, tout le monde s’y retrouve…

Alors, entrons dans l’Histoire et dans cette fameuse journée du 16 février 1899.

Félix Faure pris soudainement d’une folle envie de « détente », téléphone à « Meg » afin qu’elle passe vers 17 h à l’Elysée. Meg doit, bien sûr, venir discrètement car madame Faure et ses deux filles résident, elles aussi, à l’Elysée. La journée du Président est chargée : mais comme il a « une grosse envie », il expédie son conseil des ministres qui traite d’un sujet léger : l’affaire Dreyfus. Il a ensuite un rendez-vous, vers 16 h, avec l’archevêque de Paris, François Richard et Albert 1er de Monaco, sur le même sujet.

Félix Faure est énervé de sa journée, ses affaires ont pris du retard, rein de va comme il le souhaiterait. Avant de voir sa maîtresse, il prend une forte dose d’aphrodisiaques "pour tenir le coup !" L’huissier fait entrer la ravissante Madame de Steinheil. Il n’y a pas de temps à perdre. Devant son amant, elle ouvre son corsage pour lui offrir une magnifique poitrine. Précisons que Félix Faure a 58 ans en 1899 et Meg a 30 ans. Monsieur ne veut donc pas être en panne… D’autant que Meg est une pro de la turlutte ! Marguerite va droit au but. Elle s’agenouille, reste silencieuse tandis qu’elle besogne. Soudain la main de son amant se crispe sur sa tête. Il se met à crier : « J’étouffe ! J’étouffe ! Je n’y vois plus ! ». Elle le libère, le voit s’effondrer et s’affole.

Marguerite se met à crier. Les collaborateurs de Félix Faure accourent et trouvent le Président nu, suffoquant, les mains crispées sur la chevelure en désordre de sa maîtresse. Cette dernière, les seins à l’air, continue d’appeler à l’aide : il faut finalement lui couper les cheveux pour la libérer de la main de son amant. La jeune femme se rhabille à une vitesse telle qu’elle oublie son corset à l’Elysée… Les huissiers font sortir Meg de l’Elysée par un escalier dérobé qui donne sur la rue Marigny. Un fiacre la reconduit chez son mari.

Un médecin prescrit au Président de l’eau minérale et de l’alcool de menthe pour faire passer ce qu’il semble être : une banale indigestion. Mais l’était du Président empire. Un autre médecin est appelé qui diagnostique une congestion. Félix Faure est maintenant à l’article de la mort et demande un prêtre tandis que l’on appelle sa famille. Un majordome rencontre par hasard un curé devant le Palais présidentiel. La légende veut qu’en entrant au Palais, le prêtre ait demandé : « le Président a-t-il toujours sa connaissance ? » - « non, aurait répondu le majordome, elle est partie par l’escalier ! ». Le Président Félix Faure meurt... d'une belle mort., vive le Président !

La mort de Félix Faure se répand rapidement. Le journal du peuple écrit qu’il est mort d’avoir trop « sacrifié à Vénus ». Tout Paris comprend l’allusion. Les journalistes, apprenant que le Président est décédé durant une fellation prodiguée par sa maîtresse, surnomment celle-ci « La Pompe Funèbre ». (Tiens, un clin d’œil à l’article sur le croque mort…). Clemenceau qui n’aimait pas Félix Faure, tira sa fameuse répartie : « en entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui. »

Emile Loubet, dreyfusard inconditionnel, succède à Félix Faure.

Le 23 février 1899 ont lieu les obsèques du Président Félix Faure. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise (4ème division).

Qu’advint-il de Meg ?

Le 31 mai 1908, à 5 heures du matin, le domestique des Steinheil découvre la mère de Meg, madame Japy ainsi que le peintre Auguste Steinheil morts. Le mari a été étranglé au moyen d’une corde de rideau. Madame Japy a eu une crise cardiaque. Marguerite est retrouvée ligotée sur son lit… Elle est vivante. Elle donne des versions différentes aux policiers. Pour ces derniers, en effet, il faut privilégier la piste d’une simple histoire d’amant surpris par le mari et qui a mal tourné, provoquant la crise cardiaque de la belle mère, madame Japy. Acte maquillé par la suite en crime de rôdeurs. C’est tout de même une sacrée histoire, l’affaire Steinheil. Elle est incarcérée le 4 novembre 1908 à la prison Saint Lazare. Les journaux s’emparent de l’affaire et on apprend que Marguerite avait de nombreux soupirants et admirateurs. Le 14 novembre 1909, après une longue plaidoirie de plus de 7 heures de son avocat, elle est acquittée par les jurés.

Après le procès, Meg part vivre à Londres sous le nom de madame de Sérignac. Elle rédige ses mémoires, épouse Lord Robert Brooke Campbell Scarlet, 6ème baron Abinger et devient Lady Abinger. Elle s’éteint le 16 juillet 1924 dans une maison de repos située dans le comté de Sussex. D’aucuns y verront une allusion perfide…

Et madame veuve Berthe Faure ?

Bien évidemment, elle savait que son mari était un coureur de jupons. Elle fermait les yeux, par amour pour son Président de mari. Elle reçoit de nombreuses condoléances et elle répète souvent à qui veut bien l’entendre « c’était un si bon mari ! ». Elle termine sa vie dans l’indifférence comme bien des veuves de Présidents. Elle meure 21 ans après son mari, en 1920. Elle est inhumée aux côtés de son époux.

Georges Clemenceau eut ce bon mot (coutumier de la chose) : « Il a voulu vivre César et il est mort Pompée »…
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Bettyoups
Bettyoups 20/03/2016 à 09h05

Que dire,que penser. ..je ne sais plus en quoi ou qui croire. ...ne pas oublier que se sont des hommes avec leurs vies privées dont certains journaux à scandales se délectent. ..quant à leurs soifs de pouvoir et tous les abus ' co-organisés ' car n'oublions pas que l'on parle de celui-ci ou d'un autre, derrière eux une meute affamée les tiens dans le bon ou moins bon chemin , l'homme n'est-il pas fait ainsi ? Loin de moi de prendre leurs défenses car paraît-il que l'on entre en politique comme en religion et que l'histoire ainsi que le présent , malheureusement, nous montrent que l'être humain sera toujours un être intéressé. ...

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Oss
Oss 20/03/2016 à 09h19

Belle conclusion à cet article, merci à toi. Je réfléchis à une suite sur un autre président ...

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Oss
Oss 16/04/2016 à 10h33

Paul DESCHANEL

Paul Deschanel, durant son « règne » avait une explication sur la fonction présidentielle… « Il y faut un homme mûri dans la pratique des affaires de l’état, qui soit comme orateur apte à prendre la parole à l’improviste sous la soudaineté des événements ou des questions. »

Pour le moins que l’on puisse le dire, l’improvisation fut la pièce maîtresse de sa fonction.. Mais voyons plutôt…

Il est né en 1855 en exil, à Bruxelles. Fils d’un professeur à Paris, Emile Deschanel, auteur d’ouvrages et de mémoires traitant à sa façon les structures sociales et républicaines, ayant participé à la révolution de 1848 (nom donné au mouvement révolutionnaire de février 1848, qui substitua la IIe République à la monarchie de Juillet et prit fin le 26 juin 1848 avec l'écrasement des forces révolutionnaires. Née dans un contexte de crise économique (1845-1847), cette révolution, s'insère dans un mouvement européen : les révolutions européennes de 1848.). Révolutionnaire avoué et actif, il fut donc expulsé.

Paul Deschanel fut un brillant élève, licencié es lettres, licencié en droit, épris de politique, secrétaire au Ministère de l’intérieur et devint secrétaire de Jules Simon, Président du Conseil de 1876 à 1877.

Sous-préfet de Dreux puis secrétaire général à la Préfecture de Seine-et-Marne, il se lance en 1879 dans la carrière préfectorale. Revenu rapidement à la politique, notre futur président apprécie les mondanités et ne passe pas inaperçu dans les salons de la Capitale et, en fin tacticien et plein d’éloquence, il sait parfaitement ménager la droite et la gauche. Le 28 juin 1886, les électeurs de l’Eure l’envoient à la Chambre. Et il sait parfaitement se faire remarquer grâce à ses interventions à la Tribune. Il est sur de nombreux fronts : l’affaire des céréales avec appui à nos paysans, défend les intérêts de la France dans les pays du Moyen-Orient. Ses succès sont unanimement salués par la presse.

En fait, c’est un malin, un fin stratège ! Il profite de cette situation pour se faire valoir. Il dit à qui veut l’entendre, qu’il espère deux choses : l’Académie Française et la Présidence de la République. Et il y arrivera ! Mais finalement, avouant qu’il devient moins sûr de lui dans la préparation de ses discours, qu’il ne sait pas improviser et, qu’enfin, la Présidence de l’Elysée lui suffirait bien… En fait, Paul Deschanel était plus un député mondain très recherché dans les salons et ses discours qu’il y donnait plaisaient comme s’il s’agissait de conférences.

Nos sommes en 1920. La France panse ses blessures de la première guerre mondiale. Et la bataille pour les Présidentielles, bat son plein. Clemenceau déclare alors : « Je ne suis candidat à rien, sauf à la retraire ! ».

Toutefois, le 16 février 1920, la réunion plénière préparatoire aux élections l’engage à faire acte de candidature pour succéder à Raymond Poincaré. Clemenceau est battu, trahi par Aristide Briand. Paul Deschanel est élu et prend ses fonctions le 18.

Et l’Histoire est en route avec ses bienfaits et ses maléfices… Paul Deschanel a réussi. Il est arrivé au but qu’il s’était fixé. Mais c’est sans compter sur le destin. Fatigué par une campagne présidentielle âpre où il s’est totalement investi et impliqué, il parait écrasé par son succès ; il est diminué, de mauvaise humeur, ne sachant pas trop réagir. La dépression, l’agressivité commencent à s’installer en lui, il devient jaloux de tout son entourage, il en veut à tout le monde. Bref, notre Président ne va pas bien, pas bien du tout. Et il était déjà connu pour ses impatiences, ses fantaisies, ses éclats de voix, ses gestes saccadés et tous se taisaient.

En déplacements en province, il impose un véritable marathon aux officiels. Il lui arrive souvent de quitter un banquet au dessert. Il ne manque pas d’envoyer des baisers à la foule, il ne craint pas de ramasser des fleurs dans la boue pour les renvoyer au public. Et il vient d’être élu Président !!!

Deux mois après son élection, la situation s’aggrave. Ses discours sont dits d’une façon théâtrale voire tragédienne. Au Cap St Martin, il a ces mots pour le maire : « Je reviendrai, je reviendrai seul, tout seul, aujourd’hui je suis entouré de policiers. »

Et le plus tragique reste à venir. Dans la nuit du 22 au 23 mai 1920, il part de la gare de Lyon vers Montbrison pour une inauguration. Au km 110, vers Montargis, un cheminot fait une ronde sur la voie après le passage du rapide. Il rencontre, marchant sur la voie ferrée, un homme en pyjama, pieds nus qui lui dit : « Mon ami, ça va vous étonner, vous ne me croirez pas, je suis le Président de la République ! ». Le cheminot le ramena chez lui, le soigna, appela les gendarmes. Le sous-Préfet prévenu arriva, prit en charge Paul Deschanel. Ce n’est qu’à Roanne que l’on constata que le compartiment était vide et la fenêtre ouverte…

Il est ramené à Paris. On le place entre les mains de psychiatres. Il est déclaré victime du syndrome d’Elpenor (appelé parfois « ivresse du sommeil ». Il est caractérisé par une confusion mentale et une désorientation spatiale et temporelle).

Placé en maison de repos en Normandie, il rechute alors qu’on le croyait guéri. On l’a retrouvé au milieu d’un bassin, à 5 heures du matin, pêchant des carpes. Un autre jour, il grimpait aux arbres. Il lui fit signer sa démission le 21 septembre et retourna en maison de repos. Finalement, il est mort d’une pleurésie le 22 avril 1922.

Il était resté 7 mois au pouvoir…

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Bettyoups
Bettyoups 16/04/2016 à 14h28

Que c'est intéressant ...et dramatique ! Merci pour cette histoire dans l'histoire de nos présidents !

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Oss
Oss 24/04/2016 à 19h32

Notre France et son Etat actuel, il y a comme un petit quelque chose de déjà vu, du moins notre Histoire a déjà vécu ce dont nous sommes actuellement les témoins : chômage, récession, pauvreté, riches, Président pas vraiment à la hauteur, contestation du pouvoir en place, partage du pouvoir, constitution remise en cause et parfois en panne, etc… etc…

Après la révolution de 1789 et l’abolition de la Royauté en 1804, la République n’avait pas de Président détenteur du pouvoir exécutif. La « chaise » était vide. L’Assemblée législative de 1792 (15 août), confie ce pouvoir à un Conseil Exécutif provisoire formé d’hommes de la révolution, (partis de gauche), devenus ministres et assurant la présidence, tour à tour, pendant une semaine. Le 10 octobre de la même année, la convention supprimera les ministres et ce Conseil Exécutif pour remplacer tout ce beau monde par douze Commissions rattachées au Comité de Salut Public (contrôle des ministres, assurer l’autorité du gouvernement, défense générale extérieure et intérieure… En 1958, en pleine guerre d’Algérie, un comité de salut public civil et militaire est constitué sous la présidence du Général Massu. Il exige du Président de la République, René Coty, qu’il crée un gouvernement de salut public à Paris, car il estime que la République est gérée par un gouvernement d’abandon. Le général de Gaulle est élu l’année suivante, la Vème république est née, vous connaissez la suite…Ce terme de comité de salut public a d’ailleurs été évoqué il y a quelques semaines par quelques responsables politiques).

Revenons à notre propos. Robespierre (avocat de métier…), joue le rôle de chef d’état mais en qualité de chef des républicains. Traité de dictateur, il cesse de prendre part aux délibérations du Comité (je vous ai dit que c’est du déjà vu dans ce que nous vivons…). Il est guillotiné le 28 juillet 1794 à 36 ans seulement.

Le 24 juin 1793, la Constitution donne le pouvoir exécutif à 24 membres élus à qui elle attribuait certains pouvoirs de décision d’un chef d’état. La Ière République n’avait donc pas de véritable Président !

En 1824, une nouvelle monarchie est en place. Charles X est roi de France. Il est destitué en 1830 au profit de son frère Louis-Philippe.

Durant les années 1847 et 1848, la crise économique est générale en Europe et la France est entraînée dans le chaos et le désordre économique. Le chômage atteint des chiffres impressionnants. Il est largement aggravé lorsque la crise gagne les chemins de fer en construction. Faute de capitaux, les travaux sont arrêtés et 800 000 ouvriers n’ont plus de travail. Les salaires diminuent, les budgets familiaux sont étranglés, les exportations insuffisantes, les retraits d’épargne sont supérieurs aux dépôts, le mauvais rendement de l’impôt crée un budget constamment déficitaire, le gouvernement doit emprunter près de 30 millions et la Banque de France émet 25 millions de billets de 200 francs (situation dangereuse !). Bien évidemment, la grogne monte dans le pays. Guizot, ministre de l’Instruction publique, éclaboussé par de vilaines histoires est incapable de redresser la situation. Barbès, Ledru-Rollin, Louis Blanc, Arago et Schoelcher, tous républicains et dans l’opposition, profitent et exploitent à fond la situation. Le 23 février, Louis-Philippe, roi des Français sans pouvoir (et non Roi de France), est contraint d’abdiquer. Les émeutiers prennent et pillent les Tuileries. En toute hâte Dupont de l’Eure, Lamartine et Arago forment un gouvernement provisoire. A 17 heures, un deuxième gouvernement est formé à l’Hôtel de Ville. Louis-Philippe gagne l’Angleterre, en exil. A 20 heures, la IIème république est née et Lamartine fait acclamer, sur les marches de l’Hôtel de Ville, le drapeau tricolore. Louis Napoléon Bonaparte, frère du grand Napoléon sera le premier Président de la République. Tour à tour il sera, de 1848 à 1851 Président de La République, de 1851 à 1852 Chef du Pouvoir Exécutif et, enfin, de 1852 à 1870 Empereur des Français. Ce n’est pas si loin !

Actuellement, chaque soir, sur la place de la République, des personnes se réunissent et parlent d’un avenir meilleur, de vivre autrement… Certains incidents montrent que quelques penseurs et philosophes ne sont pas les bienvenus dans ces réunions. Cette initiative devait réunir tout le monde, de toute confession, religieuse et politique. Ce n’est pas le cas. Les ficelles sont tirées par des personnes bonnes (ou mal ?) intentionnées…. L’Histoire n’est qu’une roue qui tourne…

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