Bettyoups
17/04/2018 à 20h43
Bravoooooo Dany ! Merci Julie et Oss !
XVIIe siècle, France. En passant à proximité d’un couvent de religieuses, un visiteur peut y entendre un son curieux.
On dirait une mélodie jouée par une trompette ou un cor de chasse. Mais cela semble impossible : il est alors très inconvenant pour une femme de jouer d’un instrument à vent…On juge en effet grossier qu’une dame, et à plus forte raison une religieuse, puisse porter un instrument à sa bouche.
De plus, le souffle nécessaire pour produire les notes déforme les joues, ce qui est alors considéré comme trop disgracieux pour la gent féminine.
Bref, il y a peu de chance que des nonnes jouent de la trompette… À moins qu’elles ne respectent pas les règles ?
Que nenni. Ces nonnes jouent d’un instrument appelé "trompette marine". Et il n’a rien à voir avec une véritable trompette ni avec la mer !
La trompette marine est en fait un très grand instrument à une seule corde. Les cordes sont frottées grâce à un archet : cela fait vibrer le "chevalet", un petit élément de bois servant à transmettre ces vibrations jusqu’à la caisse de résonance.
Dans le cas de la trompette marine, l’un des deux pieds du chevalet n’est pas fixé : il se déplace, sautillant en fonction des mouvements du musicien et surtout des vibrations des cordes, percutant la caisse et produisant ce timbre particulier si similaire à la trompette.
Quant à "marine", loin d’être une allusion aquatique, le terme viendrait de la Vierge Marie. C’est une référence au culte catholique, et au fait que la majorité des pratiquantes de cette "trompette" étaient religieuses.
Le nom allemand de l’instrument, Nonnengeige ("Violon des nonnes"), est d’ailleurs un peu plus explicite !
Source Artips , récit de Thibaut Meurisse.