J’ai lu ces derniers jours un article qui m’a horrifié. Puis, ce matin, j’ai écouté à la radio un débat portant sur le même sujet : la pornographie à l’école.
Le constat est le suivant : les élèves, nos enfants et petits enfants, ne sont pas à l’abri d’images et films pornographiques qui sont en circulation sur le Net, sans aucune restriction, puisse qu’il suffit de sélectionner un site dédié à ce genre de film et regarder…
Lorsque l’on sait que les enfants, de nos jours, sont porteurs d’un téléphone et ce, pour certains d’entre eux, dès l’âge de 10 ans, on ne peut qu’être horrifié d’apprendre cet état de fait. Les parents pour se rassurer de l’endroit où peut se trouver leur enfant, pour être prévenu d’un incident ou d’un emploi du temps bref, pour être sécurisés, dotent leurs enfants d’un portable. C’est rassurant, on paye également un forfait et notre enfant est ainsi porteur d’un accessoire qui lui permet de se signaler et de consulter les messages de ses parents.
Cet accessoire est devenu désormais l’objet incontournable de nos ados qui, privés de leur appareil, se trouvent complètement désemparés et, pour eux, le monde cessera de tourner tant qu’ils n’auront pas la possession de leur téléphone.
Si échanger des messages entre copains et copines reste du domaine de la simple communication anodine, de simples échanges amicaux ou encore le besoin de connaître les états d’âmes d’un fan de chanteurs ou chanteuses, le téléphone devient aussi une arme redoutable.
En effet des garçons le plus souvent se servent de leur portable pour devenir macho, pervers, lâches en se cachant dans l’anonymat pour voler et dispenser sur le Net, des images et photos de leurs petites amies qui, l’espace d’un instant, les ont quittés. Ceci n’est qu’un exemple car d’autres circonstances défrayent, hélas, la chronique poussant au suicide les victimes de tels méfaits. Nous avons lu la presse…
Mais, un autre phénomène commence à devenir inquiétant : celui de la pornographie facile. Quel que soit l’enfant, fille ou garçon, quel que soit son âge, possesseur d’un portable et d’un forfait, a accès gratuitement aux sites pornographiques. Certes, les parents peuvent facilement bloquer leur téléphone en ne permettant que d’appeler ou recevoir, mais les enfants qui ont ce libre accès peuvent regarder de tels films en petit comité.
Ces films aux images violentes montrent tout : non seulement les sexes masculins et féminins mais également les ébats, les soumissions, les perversions. Le jeune enfant découvre avec violence ces images, entre dans un monde qui jusque là est protégé par les parents, il voit la nudité d’une femme et d’un homme, il peut comparer ce que peuvent faire ses parents dans leur chambre, il entend les gémissements et surtout, surtout, il s’aperçoit et apprend combien l’homme est puissant et la femme soumise et esclave aussi. C’est ainsi que le jeune ado voit les filles d’une manière tout à fait différente ; pour lui, une fille devient un objet, une chose. Elle peut crier NON dans les ébats !!! mais pour lui cela veut dire OUI !!!
Comment peut-on assurer à nos enfants l’éducation de la famille, du respect de ses proches, de ses amis, des femmes et des hommes ? Comment peut-on conjuguer avec eux le verbe AIMER ? Comment pouvons nous leur faire comprendre ce qu’est l’AMOUR, l’AMOUR de son prochain, l’AMOUR d’un homme pour une femme et d’une femme pour un homme ?
Certes et c’est rassurant, tous les enfants ne regardent pas ces sites, mais peut-on en être certains ? Peut-on se donner bonne conscience en se disant : « non les miens ne regardent pas ça ! ».
Là où le sujet devient horrible, c’est qu’il est extrêmement facile de choisir un site. Le site choisi pose une seule question : « certifiez que vous avez bien 18 ans ». C’est tout ! La bonne conscience hypocrite.
Lorsque nous étions plus jeunes, vous et moi, nous étions confrontés à la télévision au carré blanc. Puis sont venus sous le septennat de Giscard, les symboles de : interdit au moins de 10 ans, de 12 ans, de 16 ans et de 18 ans. Encore une belle hypocrisie qui donnait la part belle au voyeurisme en cachette. Je ne reviendrai pas sur « Mai 68 » et son cortège d’ignominies, mais cette révolution nous a fait plus de mal que de bien. Mais c’est le passé….
Le présent fait que nous sommes démunis devant cet horrible constat. Je tremble pour mes petites filles et mon petit fils. Les parents sont très présents sur ce sujet et prochainement je vais aller les voir et je ne manquerai pas d’aborder le sujet. Mais, il faut bien prendre conscience qu’une seule image pornographique, une seule vous entendez et lisez bien, une seule peut entacher le cerveau d’un enfant fragile. Une seule peut lui donner la peur d’aborder une fille, une seule peut faire basculer une fille dans l’horreur du machisme, une seule peut le (ou la) faire dégoûter du sexe, une seule peut engendrer les addictions dévastatrices, sans compter les tournantes et viols collectifs… Une seule, enfin, peut l'anéantir psychologiquement car il pourrait se demander si lui, sera capable d'avoir autant de fougue et d'ardeur que l'homme (ou la femme) qu'il a vu faire...
Il était dit dans le reportage que l'éducation sexuelle devait être accentuée à l'école. Actuellement, seules trois heures par an sont dispensées dans les établissements scolaires par des professionnels de planning familial, de la sociologie ou de la psychologie. Ce n'est pas suffisant ! Nous devons ne pas avoir peur d'en parler à nos enfants, souvent, sans relâche.
C’est un sujet d’actualité et très inquiétant. Sans doute certains d’entre nous (les parents) ont été confrontés à ce problème et il serait intéressant que l’on puisse en parler pour aider, comprendre et agir.
Se donner à celle ou celui que l’on aime et savoir se donner est une constante incontournable de la transmission éducative et sexuelle que les parents ont pour obligation. Le sujet n’est pas facile mais il faut préserver coûte que coûte ce délicat passage de l’adolescence.