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L'HERMIIONE - 2EME PARTIE : discussion

Oss
Oss le 19/11/2022 à 17h53
L’HERMIONE - 2ème PARTIE

Louis XIV voulait un arsenal grandiose ! Et il fut servi. Du moins ses ordres furent en tous points exécutés. L’œuvre fut magistrale à tel point que l’arsenal de Rochefort fut nommé : Le Versailles de la Mer ! »

Aux XVème, XVIème et XVIIème siècles, la Marine de France, que ce soit la marine marchande ou la marine de guerre, était disparate. Nos navires étaient construits soit en Hollande, soit en Angleterre, soit, même, en Scandinavie… Et pour leur entretien, ces mêmes pays fournissaient les pièces de rechanges. La France connaissait déjà la décentralisation…

Le Roi Soleil trouva les économies à faire, les impôts et taxes à engranger, les forêts de chênes qui fourniraient le bois, le chanvre qu’il faudra cultiver pour la confection des cordages et, surtout, la main d’œuvre.

Des dessins et plans des ingénieurs, une ville surgit ! Le vieux château du XIIIème siècle fut démoli. A la place, on construisit la maison du Roi qui devint par la suite celle du Commandant de la Marine jusqu’en 1975. Dans cette résidence royale, Napoléon y passa sa dernière nuit avant d’embarquer, le lendemain, sur un navire anglais pour signer sa reddition et partir pour l’île de Sainte Hélène depuis l’île d’Aix. Des avenues, des rues pavées furent percées dans un quadrillage impeccable. Tout avait été inventé : les magasins dont les pièces avaient une hauteur de près de 4 m, un hôpital, un bagne, des comptoirs, des moulins à vent qui permettaient d’ouvrir et de fermer les écluses grâce à un système hydraulique, des bassins pour la construction et des bassins de radoub pour les réparations, des quais, des hôtels pour loger les officiers et des casernes pour les équipages. Les génies des hommes et des ingénieurs montrèrent leur savoir-faire. Les forêts de chênes de Vendée, du Poitou, de la Dordogne et même des Vosges fournirent les bois de charpente et les mâts. Il a fallu assainir les marais gorgés de moustiques qui punissaient, avec la malaria et le paludisme, toute cette population pour les avoir dérangés dans leur monde fait d’insectes, de batraciens et de reptiles…

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Tard le soir, vers 23 heures, on entendait le cliquetis des chaînes qui enserraient les pieds des bagnards et les enchaînaient les uns aux autres. Quelquefois, le fouet claquait en une large zébrure et marquait la tête ou le dos du malheureux. Il ne fallait pas tomber malgré la fatigue. Courber l’échine en disant « merci  sergent» au garde qui venait de frapper le contrevenant. Après avoir dormi sur une planche dure penchée appelée taulard, la tête haute et ainsi ne pas avoir d’oreiller, le bagnard couchait avec ses vêtements du jour, dans la sueur et les odeurs putrides, il était réveillé très tôt, à 6 heures au son du canon la « Diane ». La salle où ils dormaient pouvait contenir jusqu’à 500 personnes. Pour tout déjeuner, il recevait un quignon de pain et un litre d’une picrate infâme.

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En premier lieu, il fallait s’assurer que les fers n’avaient pas bougé ou étaient défaits. Ils étaient corvéables à merci. Les tâches les plus difficiles et dangereuses comme monter sur le dos ou la tête les cordages tout en haut de la mâture. Parfois, il glissait et son corps allait s’écraser plus bas, sur le pont du navire. Son corps était alors transporté à l’école de Médecine Navale pour servir à l’instruction des chirurgiens. De la forme de son crâne, les chercheurs médecins pouvaient, grâce à de savantes mesures anthropométriques, définir le caractère du malheureux. Je n’invente rien, j’ai vu les bocaux de formol contenant les cranes, rangés sur des étagères de cette école devenue un musée (voir mon avis) sur ce sujet et les commentaires. La phrénologie était en vogue...

Le supplice était perpétuel pour le condamné. La brutalité des gardes et des conducteurs est constante ; une poutre qui tombe, un outil mal entretenu et les coups pleuvent… Certains portent un bonnet rouge, les condamnés à « temps » et d’autres un bonnet vert, les condamnés perpétuels.

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Le bagne servit jusqu’en 1852. par la suite, les prisonniers embarqurquèrent à Saint Martin de Ré pour Cayenne…

Dans cet arsenal où tout était fabriqué, assemblé, monté grâce aux forges, aux ateliers de menuiserie, aux voiles taillées dans d’immense draps par des femmes, il fallait aussi fabriquer les cordages, longs pour certains de plus de 200 mètres (une encâblure)

La Corderie Royale eut donc ses heures de gloire...
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Bettyoups
Bettyoups 19/11/2022 à 21h24

Merci OSS ,tu racontes si bien que c'est comme si j'étais au cinéma ; je ne savais pas pour la couleur des bonnets.

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Dany80
Dany80 20/11/2022 à 13h49

oss tu me fais passer de supers moments, je ne savais pas, merci de nous les raconter en y ajoutant des images, merciiiiiii !

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