IL A BESOIN DE SON DOUDOU !
Vous rappelez-vous du vôtre ? Une peluche, un chiffon, un foulard ? Doudou sécurisant, doudou affectif, doudou câlin, doudou complice… Pour beaucoup d’entre nous il a compté. Quel fût notre désarroi lorsqu’il était perdu ? Les parents ne comprennent pas toujours son utilité… Et pourtant, il a une importance capitale.
C’est l’univers des premières expériences sensorielles : il est doux, soyeux parfois rêche. Je le mordille, je le renifle pour le reconnaître et, ainsi, j’exerce mon sens gustatif et olfactif… Je reconnais bien ma maman grâce à son odeur !!! Lorsque je le vois, je jubile et, s’il contient un grelot par exemple, je développe mon ouïe.
Ainsi, ce doudou participe à l’éveil de votre enfant. C’est un objet transitionnel car il permet au tout-petit de faire la transition entre sa vie fantasmatique et la réalité extérieure, entre la présence et l’absence de la mère. Durant les moments d’absence de sa maman, l’enfant va éprouver des déceptions qui sont tout à fait essentielles pour l’aider à grandir. De façon active, il va remplacer la présence immédiate de sa mère par cet objet transitionnel destiné à empêcher qu’une angoisse l’envahisse. Cet objet appartient au monde réel extérieur, mais l’enfant l’incorpore à son monde d’illusion. Il exerce un contrôle sur cet objet en le manipulant de façon réelle.
Comme nous l’avons vu précédemment, le doudou est nécessaire aux moments des séparations. L’odeur, la vue, le toucher le rassurent. Grâce à lui le tout-petit ne se sent pas abandonné : il se trouve dans son monde, celui qu’il connaît, qu’il maîtrise et qui l’aide à passer le cap des séparations. Les spécialistes des crèches et jardins d’enfants demandent aux parents d’apporter le doudou et, si possible, de le donner à l’enfant lors du trajet. Quelquefois, en maternelle, les responsables acceptent quand les enfants en ressentent le besoin.
Ainsi, la transition est assurée, cette sorte de « pont » existe entre l’existence de la mère et son enfant : il est donc essentiel à l’apprentissage de la solitude et permet de maîtriser l’absence.
Par contre, il ne faut jamais modifier l’aspect de l’objet préféré de votre enfant sans son accord, vos sensations ne sont pas les siennes ! Ce que vous appelez sentir mauvais, sent bon pour lui ; cette odeur qu’il connaît le rassure. Ce qui est doux pour lui peut être désagréable au toucher pour vous. Ce que vous trouvez laid est beau pour lui. C’est ce qui le rend serein. Alors pourquoi laver, recoudre, arranger doudou ? Cela comporte plus d’inconvénients que d’avantages. Il faut donc en parler avec lui avant toute intervention. Obtenir son accord sans autorité mal placée.
Pour pallier ces petits « soucis », vous pouvez acheter l’objet en double et en pensant à les utiliser de la même façon afin qu’ils soient interchangeables.
Lorsque l’enfant devient plus grand, vous pouvez lui proposer de le laver lui-même, en le prenant dans son bain par exemple. En maîtrisant ainsi la situation, vous éviterez les inquiétudes et les pleurs. Attention toutefois à ne pas montrer (ou alors prendre des précautions), à votre enfant, nounours tournoyer dans le tambour de la machine à laver ! Attention également à l’aiguille réparatrice du nez de nounours ; votre enfant pourrait avoir mal pour son doudou. Il souffre pour lui.
Maintenant que vous saisissez l’importance du doudou qui aide votre enfant à grandir harmonieusement, vous comprenez aisément qu’il serait néfaste de le lui enlever de force, sous prétexte qu’il a atteint ses 4, 5 ou 6 ans, voire plus. Attendez qu’il y renonce lui-même. Ce n’est pas en supprimant de façon autoritaire et factice cet objet que votre enfant va grandir dans sa tête. Bien au contraire : il risque d’y rester attaché de façon exagérée, voire obsédante.
En fait, avoir un doudou est un signe de bonne santé cher le petit enfant.
(d’après les docteurs Claude Lorin et Patricia Demachy)