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L'Espagne du Nord au Sud. : discussion - Page 3

Linieres
Linieres 13/09/2017 à 09h03

Merci de nous avoir emmenés à Gibraltar. Tu me rends ce rocher presque sympathique. C'est sans doute l'endroit que j'ai le moins aimé

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Bettyoups
Bettyoups 13/09/2017 à 09h04

Ah? linieres ? Pourquoi? Moi non plus, je ne vois pas certaines images!

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Linieres
Linieres 13/09/2017 à 09h29

Pour Gibraltar, je retiens les ruelles avec tous les commerces proposant des produits détaxés et la montagne des singes dont il fallait se méfier.

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Lutin64
Lutin64 13/09/2017 à 09h46

Moi aussi je ne vois pas toutes les images . Je pensais que cela venait de ma tablette...

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Bettyoups
Bettyoups 13/09/2017 à 09h49

Mais la ville en elle-même n'a rien de plus de voir?

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Julie93
Julie93 13/09/2017 à 11h15

Comme Linieres je retiens la grande rue commerçante, les singes, et j'ajoute le passage à la douane, encore pire que ce que nous a décrit Oss moi j'étais en car, on est descendu, on nous a fouillés et pendant ce temps on fouillait aussi le car !
J'ai beaucoup aimé la vue sur le Maroc tout proche....je crois qu'il n'y a pas grand chose d'autre à voir

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Linieres
Linieres 13/09/2017 à 11h18

Oui Julie...j'avais oublié le coup de la douane !!!

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Oss
Oss 20/09/2017 à 16h50




Dimanche 17 septembre – 8 h 30. Je quitte Malaga. D’écrire simplement cette petite phrase, « je quitte Malaga », je vous l’assure, j’ai le cœur gros. J’ai laissé l’hôtel vers 7 h. Comme pour faire un pèlerinage, je me suis promené sur le front de plage. Pour revoir ce que j’ai déjà dans les yeux, pour voir la mer, pour sentir cette odeur diode, pour écouter les espagnols s’interpeller, pour suivre de mes yeux admirateurs les joggeuses en petit short… pour me dire, enfin, combien j’ai passé de merveilleuses vacances si loin de chez moi, certes mais chez moi tout de même. Ensuite, je me suis assis à la table de mon estaminet pour prendre un café con lece y bocadillo.

Hier après midi, en passant en voiture dans l’avenida de la Mediterranéo, je me suis fait arrêter par la Guardia Civil. Un signe autoritaire de la part de l’agent me disant de m’arrêter, un regard plus que noir et voilà que je me demande ce que j’ai bien pu faire. Je n’en mène pas large croyez-moi car la réputation de ces agents n’est plus à démontrer. Je baisse ma vitre. « Ola señor capitan ! » J’ai dit volontairement capitan alors qu’il ne l’était pas mais ça flatte, ce que je pense… Et il se lance dans un long monologue et je ne comprends rien, mais alors rien-du-tout ! « No comprendo señor, no comprendo ! ». Finalement, je lui mon montre les papiers du véhicule et ma carte d’identité. Il remarque mon nom « Catalan ? » Etre Catalan en Andalousie, aie aie aie ! « Mi ancétros ». Si un ange mi espagnol mi français passe à ce moment au-dessus de moi, qu’il vienne vite à mon secours. Je comprends qu’il me demande si je suis en vacances. « Si, si señor Capitan, si si ». Il me demande dans quel hôtel je suis descendu. Je lui montre ma réservation. Il me laisse partir avec un petit sourire ; « Adios señor ! ».

Tout d’abord, avant de poursuivre mon récit, une petite mise au point sur mes photos. Pour pouvoir vous en faire profiter, alors que je ne suis pas dans la rubrique des avis, je dois utiliser un hébergeur d’images comme Casimages ou Hostingpics. J’ai bien ouvert un compte sur ces sites, compte gratuit pour une vingtaine de photos mais voilà, comme je ne souhaite pas acheter ce compte au-delà du nombre de photos accordé gratuitement, je suis obligé d’effacer celles qui figurent sur le compte pour pouvoir en mettre d’autre et les placer sur les nouveaux reportages. Donc, celles qui ont été placées et que vous avez vues, se sont naturellement et malheureusement effacées. Alors, pour la suite et surtout pour Cordoba, je ne sais pas comment je vais faire…On verra bien !

Désormais, je reprends la route du sud vers le nord pour un long périple du retour. Le ciel est magnifique, la température est de 21°. J’ai programmé Maria sur… Cordoba, Cordoue en français. 350 kilomètres d’autoroute gratuite. J’y serai dans moins de 2 heures.

10 h 45 – Je viens de traverser une région assez montagneuse, faite de vallées profondes, de massifs « pelés ». Il n’y a pas grand monde sur la route et j’ai pris tout mon temps, comme si je ne voulais pas m’arracher à l’Andalousie…

Du haut d’un col, j’ai vu Cordoba tout là-bas, dans la plaine, une partie de la ville à flanc de montagne, dans une couleur ocre foncé. De ce mirador improvisé, je me dis que je vais réaliser un autre de mes rêves et il me tarde de découvrir la merveille qui m’attend.

Ce qui me surprend en entrant dans la ville, c’est l’enchevêtrement des boulevards, rues, ruelles, les sens interdits. J’emprunte un circuit dans des ruelles où je passe à peine avec mon véhicule. Je suis dans la Médina. Je recherche la Mezquita, Maria me l’a bien indiquée mais impossible de trouver une place pour me garer. Finalement, assez loin de mon point de chute, je trouve une place. Je prends en photo le nom de la rue, la calle de Santa Isabell, comme cela je la retrouverai plus facilement.
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La fille de Maria, Conception, me guide sur mon téléphone. La rue que je descends est pavée, bordée de trottoirs peu larges et ombragés. Quelques restaurants, bars et portes cochères magnifiquement travaillées. Ca et là des ruines en rénovation. Ces rues, ces places me plaisent terriblement. L’ancien est parfaitement conservé, le passé, l’Histoire sont omniprésents, vous empreignent, entrent en vous et vous prennent à témoin pour vous dire combien cette région fut riche, mouvementée, fut également le passage de tant de peuples et religions.

J’arrive en vue du Rio Guadalquivir et sur ma droite un panneau m’indique : Mezquita-Cathédral. Il est 11 h 30 et j’ai hâte d’aller la voir cette fameuse Mosquée-Cathédrale.

C’est tout de même une histoire fascinante que nous conte ce monument unique au monde où se côtoient les fois musulmane et chrétienne. Mahomet est né en l’an 570 et mort en 632. Ce fut pour les Arabes le lancement de conquêtes à travers l’Europe puis l’Asie et l'Afrique. Le bassin Méditerranéen fut conquis en un rien de temps, où les peuplades (Kabyles, Berbères) furent soumises sans ménagement. La Mer Méditerranée fut le théâtre d’atrocités, de rapts, de vols, d’esclavages durant des siècles… Partout où les Arabes sont passés, ils n’ont eu de cesse que de vouloir bâtir des villes et lieux de prière et imposer leur prophète Mahomet et leur Dieu Allah.

En 572, Cordoue fut prise par les Wisigoths qui imposèrent le Catholicisme aux ibères vaincus. Pour ce faire, ils bâtirent l’église Saint Vincent Martyr sur un ancien site romain. Vers 750, les Arabes détruisent une partie l’église et construisirent leur mosquée avec la prodigieuse architecture qui fait l’emblème même de ce monument. Et durant 350 années, cette mosquée fut agrandie, améliorée pour devenir un édifice hors du commun !

Lors de la reconquête, Cordoue fut reprise aux musulmans en 1296. Le roi d’Espagne décida de reconstruire l’église en partie détruite puis, par la suite, de la transformer en Cathédrale. Et là où ce roi fut « grandiose », c’est qu’il ordonna de conserver la mosquée. Et c’est ainsi que figurent sur cet emplacement une mosquée à l’intérieur de laquelle se dresse une cathédrale. Je vous invite à venir découvrir ce monument avec moi.
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D’emblée, les énormes murailles crénelées, aux énormes pierres apparentes, aux arcs outrepassés, aux énormes portes en bois, donnent le ton. Ces murailles et leurs portes furent construites en 855, la monumentale porte que je passe, la « Puerta del Perdón » date de 1377, ce qui montre bien l’extension du monument. Je pénètre dans unes vaste cour pavée, plantée d’arbres. A l’origine c’était des orangers. Quelques fontaines agrémentent les lieux ajoutant une lancinante musique par l’eau qui s’écoule : la douceur et le repos du jardin, le charme et la pureté pour l’eau.
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Derrière moi, une file d’attente et des guichets qui viennent de fermer : il est bientôt midi, réouverture à 14 h.

Donc, je décide d’aller déjeuner et je parcours les ruelles de la médina, ce qui fera l’objet d’un autre texte car j’ai découvert une autre merveille, une merveille pour le moins surprenante pourtant… !

13 h – Je suis dans la file d’attente. Bien m’en a pris car, rapidement, la file s’étire. Je suis donc parmi les 10 premiers touristes à attendre. Et j’attends pendant près d’une heure. Autour de moi, on parle l’anglais, l’allemand, le portugais, l’arabe, le chinois ou le japonais, je ne sais pas faire la différence. On est assis à même le sol, on regarde des cartes, bien évidemment les appareils téléphoniques offrent de quoi s’occuper l’esprit.

J’achète mon billet : 11 € et je suis le flot des visiteurs. Un gardien demande à un homme d’ôter son chapeau. Cela me fait rappeler qu’enfant, étant venu en Espagne avec mes parents, ma mère avait dû se couvrir la tête d’un foulard pour visiter une église, tandis que mon père, en short, s’est vu interdire l’accès… Passé le porche de la mosquée, l’Histoire, la religion, l’adoration de l’Etre éternel vous bouscule ! Vous recevez de plein fouet au visage tout ce que vous n’avez jamais reçu. A la fois la beauté, l’insolite, le majestueux, l’incomparable prouesse de l’homme. Dans une immense salle, des colonnes à chapiteaux rayées d’ocre et de briques, s’égaillent dans un mutisme silencieux et un ordre parfait, ce qui montre la force de cette salle. Les hauts plafonds se parent de dentelles de pierre me disant qu’elles ressemblent à d’immenses cristaux de neige. Quelques trouées dans le plafond apportent la lumière car il n’y a presque pas d’ouvertures dans les murs. Quelques lustres en fer forgé supportent une couronne de bougies électriques, yeux rouges luisant dans la pénombre de la salle. C’est imposant, c’est impressionnant.
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Sur ma droite, d’immenses grilles barrent l’accès d’un autel. Plus loin, c’est un retable qui attire mon attention, couvert de feuilles d’or et partout la pierre, la brique et le marbre se mariant parfaitement. J’oublie les dorures qui apportent des touches de feu dans la pénombre de la salle. Malgré les nombreuses et imposantes colonnes, je trouve de la simplicité dans cette architecture. Pourquoi ? Si je compare l’architecture arabe avec celle du christianisme, la première est simple et lisse malgré les arcs outrepassés et les dentelles des plafonds. Lorsque je pénètre dans la cathédrale, les statues, les icônes, les portraits, les candélabres sont partout, L’or des moulures, la beauté des couleurs des bures, des mitres des évêques, montrent la richesse de cette religion. Une prière dans un tel endroit par rapport à une prière dans une salle à colonnes figées, est-elle la même, a-t-elle la même valeur ? Je me suis assis sur l’un des bancs placés dans un coin de la salle, face à une grille qui fermait un autel magnifiquement travaillé.
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J’ai pu me recueillir et ceci me fait dire : lorsque les arabes et les juifs ont été chassés d’Espagne, tous leurs lieux de culte ont été conservés mais également restaurés au cours des siècles. Les espagnols n’ont rien transformé mais ont amené la religion catholique dans ces endroits en y introduisant des autels pour y faire la messe. C’est ainsi que dans la Mezquita, vous verrez la croix, des portraits de saints, des statues en plein milieu d’arcs outrepassés.
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Une autre chose également. La police est partout, sans doute depuis le dernier attentat de Barcelone mais, pour moi, pas simplement pour cette seule raison. Il y a deux années environ, une association gauchiste espagnole a réuni des musulmans, les a transportés dans la Mezquita, a déployé des tapis pour permettre aux musulmans d’y faire leur prière. La police est intervenue, les musulmans ont été chassés et les gauchistes arrêtés. J’ai vu des groupes de musulmans, femmes voilées mais dans un parfait respect.

15 h – Je m’arrache (le terme n’est pas si fort…), de cette salle, de ce monument avec regret. Mais je dois poursuivre ma route. Les photos que je place dans ce texte resteront le temps pour moi d’écrire le prochain et dernier texte de mon voyage car, avant de rentrer en France, je dois m’arrêter à Tolède…

A bientôt les petits lapins !

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Julie93
Julie93 20/09/2017 à 17h10

Bonjour Oss,

dommage pour les photos, elles me rappellent plein de souvenirs ! mais je comprends, alors je tente quelquechose

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Julie93
Julie93 20/09/2017 à 17h12

J'ai réussi à ajouter cette photo qui est maintenant hébergée chez justacoté
C'est long je sais mais si tu veux faire la même chose, elles resteront

Bonne fin de voyage

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Oss
Oss 20/09/2017 à 18h45

Parcourant les ruelles de la Médina de Cordoue, je suis passé devant une porte cochère devant laquelle un simple panneau invitait le touriste à passer cette porte. J’entre. Un couloir passablement éclairé, des armures, des écriteaux, une roue de charrette, du rouge partout, une petite salle d’attente, au fond du couloir un guichet : je suis entré dans le musée de l’Inquisition ! Prix : 3 €. Lugubre me direz-vous ! Intéressant vous répondrais-je !

Oui, très intéressant car à la fois ludique et un retour dans les heures sombres de la religion catholique. Au lendemain de la Reconquête, les espagnols ont chassés de l’Espagne les arabes, les juifs et les hérétiques. Ils ont conservé leurs lieux de culte comme je lai dit dans l’article précédent. Mais ils ont offerts le choix à ceux qui souhaitaient rester en Espagne, arabes, juifs et hérétiques. « Vous abandonnez votre religion et vos croyances et vous vous convertissez au christianisme ! »

Le doute d’une parfaite reconversion a persisté dans les milieux de l’Eglise. Il n’était pas permis d’outrepasser les droits et devoirs ecclésiastiques ! Alors, pour « contrôler la bonne foi (au sens propre et au sens figuré) » des nouveaux convertis et pour répondre aux dénonciations, les contrevenants furent interrogés. Mais la seule interrogation ne suffisait pas. Il fallait vraiment s’assurer que l’impur était sincère devant les hommes de l’église et surtout devant Dieu ! Et pour le savoir, pour répondre parfaitement aux questions posées, la torture s’imposait comme seul recours, comme seule loi !

Du simple charbon ardent, de la simple flamme posée sur la peau nue, " l'officiel » n’était pas convaincu et satisfait de la réponse du supplicié. Il fallait aller encore plus en avant dans la torture. Alors des machines infernales furent créées. Et encore plus de machines, encore plus abjectes, encore plus inhumaines… La Sainte Inquisition était née !

Et ce musée retrace parfaitement l’horreur des hommes de l’église et de leurs bourreaux, montre l’insensibilité qu’il éprouvait devant la déchéance humaine qu’ils imposaient.

Un peu d’histoire… Au début du XIII siècle, la France, pour empêcher la diffusion du sectarisme Cathare et Vaudois, par la bulle du Pape Grégoire XI en 1231, créa cette « institution ». L’Espagne s’en servit comme modèle pour traquer les juifs et les musulmans faussement convertis au catholicisme. Et donc des machines infernales furent mises au point, inspirées de ce que faisaient les Français mais également créées par les Espagnols eux-mêmes. Mais il ne faut pas se voiler la face ! Commençait pour les personnes choisies un long parcours devant des tribunaux capricieux où les critères de justice brillaient par leur absence ! Exemple pris dans un texte de l’époque : « Lâchez-moi messieurs et dîtes-moi ce que je dois dire. Je ne sais pas de quoi je suis accusée, messieurs, ayez pitié de moi, je suis une pécheresse ! ». Ils resserrèrent la corde. Alors elle dit : « Desserrez un peu, je dois retrouver mes esprits pour savoir ce que je dois dire, je ne sais pas ce que j’ai fait, je n’ai pas mangé de viande de porc car cela me dégoûte, j’ai tout fait, lâchez-moi et je dirai la vérité. »
Les états Papaux ont aboli l’Inquisition au début du XIXème siècle.

Les photos ci-dessous parlent d’elles-mêmes. Ces machines sont d'époque. Ce musée de l’horreur est riche d’enseignement. De nos jours on peut comprendre, je dis bien comprendre et non pas admettre, qu’après 700 ans d’occupation, l’Espagne ait voulu se débarrasser de cette Histoire qui n’était pas la leur et que le catholicisme représentait à leurs yeux une forme d’amour de Dieu communément partagée entre les hommes et les femmes de leur culture. C’est mon ressenti et cela se discute bien évidemment.
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Linieres
Linieres 20/09/2017 à 19h11

J'ai beaucoup aimé cette cathédrale / mosquée de Cordoue. Malgré la foule et le bruit on sent une spiritualité....je pense que Séville doit être ta prochaine destination non ?

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Bettyoups
Bettyoups 20/09/2017 à 19h31

Absolument magnifiques tes photos ainsi que la visite de cette ville que je ne connais pas ; que c'est intéressant l'histoire que tu nous contes ! Oui, en Espagne, il y a encore des autoroutes gratuites, profitons en ! Merci beaucoup Oss !

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Oss
Oss 21/09/2017 à 12h31

Dimanche 17 septembre – 16 h – Je quitte Cordoue et je pars en direction du nord.

Désolé Linières, je ne vais pas à Séville. Je n'en avais pas envie, je te l’avoue, et poursuivre jusqu’à Cadix mais ce sera l’objet d’un autre voyage, par le Portugal cette fois-ci de Porto jusqu’à l’Algarve, passer la frontière et poursuivre jusqu’à Cadix. Si la Bonté Divine veut bien m’accorder encore la santé et pouvoir circuler, ce sera un projet que j’envisage de faire…

2 h 30 de route. Il fait très beau et chaud. Ce matin le ciel était couvert mais désormais le soleil accompagne mon voyage. L’autoroute est pratiquement vide, route agréable à faire.

19 h 00 – J’entre dans Tolède. La nuit s’annonce déjà et prend lentement ses quartiers. Je n’ai réservé aucune chambre. Je pars donc à la conquête d’un lieu pour dormir… Tolède est construite sur une colline et ceinturée par une « banlieue ». Je m’engage donc dans des rues étroites, sinueuses, qui grimpent. Je m’aperçois de deux choses : la première, il y a de nombreux bus garés sur des aires qui leur sont réservées, donc je conclue que les hôtels sont complets ou presque et je vais devoir chercher longtemps. La deuxième c’est que là où je me dirige, il n’y a pas d’hôtels. Dans ma fatigue et l’énervement qui me taraude, je ne pense pas à demander à Maria de me chercher un endroit pour passer ma nuit.

19 h 45 – Je tourne depuis plus d’une demi heure et toujours rien. Les hôtels devant lesquels je suis passé, avaient apposé sur leur porte : « completo ». Et la nuit est là, ce qui crée des clairs obscurs ! Et puis, je constate également que les parkings sont rares…. Je redescends vers la banlieue par l’Avenida de Madrid. Et là, ô miracle, une place se libère pour garer la voiture et, à 10 mètres, un-hô-tel !!! Fantastique ! J’ouvre la porte de l’hôtel Don Pedro. Petite réception, petit comptoir, petit bout de femme et moi, je suis tout petit… «Tenga usted un cuarto para esta noche por favor ? » - Nota : je demande une chambre pour cette nuit et ne vous méprenez pas, j’avais traduit la phrase dans mon téléphone… - « Si señor 40 € pero el restaurante es cerrado ! ». Je comprends que le restaurant est fermé. Je m’en fiche car je suis plutôt fatigué. Je prends ma valise, je grimpe dans ma chambre qui se situe au 3ème étage (avec ascenseur), coquette, agréable, propre, fonctionnelle. Je prends une douche, m’allonge sur le lit. Je regarde mes notes prises ce matin à Cordoue et sélectionne les photos pour le prochain article. Et, sans vraiment m’en apercevoir, je sombre dans les bras de Mor…, non pas les bras du fils de la Nuit, mais dans ceux de ma dulcinée… en rêves… !

Lundi 18 septembre – 7 h 30

Après avoir fait ma toilette, je quitte la chambre avec mon bagage. Je paye « Adios señora, gracias ! ». Je range ma valise dans la voiture et je monte l’avenida de Madrid à pied, appareil de photo en bandoulière.

Tolède s’éveille lentement. Quelques voitures, des véhicules de livraison, des bus chargés de touristes semblent quitter la ville. L’air, ce matin, est un peu frais. Cela fait longtemps que je n’ai pas connu pareille fraîcheur. J’ai passé un pantalon bleu marine, une chemisette bleu ciel et je pense, vu la grimpette que je vais m’imposer, que je vais rapidement transpirer.

En haut de cette avenue, un immense rond point au milieu duquel figure une imposante statue en bronze d’un roi à cheval, levant son épée vers le ciel. Je ne sais pas de qui il s’agit mais je pense que c’est un roi conquérant, un roi de la « reconsquita ».
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Je traverse. Mon téléphone sonne. Mon fils me demande par SMS où je suis. « A Tolède mon chéri ! ». « Fais gaffe à toi dad ! ». Fais gaffe ! Est-ce ainsi que l’on parle à son père ??? Je souris. Son message me fait du bien. Nous sommes très proches tous les deux. Il est vrai qu’il a perdu sa maman trop tôt… Ah ! Mes enfants ! Que serai-je sans eux ?

Je passe devant un bâtiment circulaire. Je pense qu’il s’agit des arènes mais je révise mon jugement car je m’aperçois que les fenêtres comportent des arcs outrepassés. Un pont me fait enjamber le Tage. Sur ma gauche, en bas, s’étale ce que j’appelle la « banlieue ». Sur ma droite, la ville cernée par les remparts, les bâtisses à deux, voire trois étages se bousculent. Je constate très vite que la ville est ramassée sur elle-même. Elle est donc construite sur une colline avec le Tage qui l’encercle. Lieu éminemment stratégique et j’en aurai la confirmation plus tard en m’asseyant sur une partie du mur d’enceinte.
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Devant moi, une monumentale porte flanquée de deux tours. Le ton est donné de ce que je vais découvrir dans cette ville. Je laisse volontairement sur ma droite l’Alcazár, magnifique et énorme bâtisse. Lors de la Reconsquita en 1085, les espagnols reprirent cette forteresse aux arabes. Les chrétiens l’ont restaurée et ce fut un édifice militaire. Plus tard, Charles Quint le convertit en un luxueux palais royal. Pris par les flammes de nombreuses fois, notamment par les troupes Napoléoniennes. Désormais, il accueille la bibliothèque de Castille-la Manche et le Musée de l'Armée. Il se visite. Mais je n’y vais pas. Je suis venu pour voir la Cathédrale, la Mosquée et la synagogue et la fille de Maria me sera d’un précieux secours…
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Me voici donc dans le quartier historique et la Médina. La rue pavée grimpe et les trottoirs sont pavés de pierres rondes et lisses. J’espère que l’hiver il ne gèle pas ici… J’arrive devant un haut bâtiment dont l’architecture me rappelle les bâtiments que j’ai visités à Grenade et Cordoue : pierres en dentelle, arcs outrepassés, hauts murs crénelés. Je le contourne pour chercher une ouverture. J’avise une immense porte en bois massif, cloutée et en ferraillée, couronnée d’un arc outrepassé. Je me dis qu’il s’agit de la mosquée. Pourtant la fille de Maria me dit que je me trompe. Je suis devant la synagogue du Tránsito, construite en 1180, parfaitement entretenue, intacte dirai-je même. Bel exemple de l’art hispano-juif, ornée d’inscriptions en arabe et en hébreu. La porte ouverte semble m’inviter à entrer. Je n’ai pas de kippa, qu’à cela ne tienne, si l’on me dit quelque chose, j’aviserai. Je perçois des murmures et des chants à l’intérieur. Je passe une deuxième porte et je suis… en pleine messe du matin ! La synagogue est une église avec autel, crucifix et statues de saints. Cela me confirme bien ce que je vous disais hier sur les édifices religieux laissés par les arabes et les juifs.
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Je ne reste pas longtemps dans ce lieu. Je sors et je poursuis mon ascension. Les ruelles dans lesquelles je passe, en ce matin relativement tôt, sont sombres et vides. Toutes sont à sens unique. Les façades comportent de magnifiques balcons fermés. On ne voit pas le ciel car des toiles sont tendues sur des filins afin de préserver les passants du soleil et pour garder la fraîcheur dans ces ruelles. Les rues ne cessent pas de monter et descendre et, je ne sais plus marcher tellement j’ai la trouille de choir. Mais je ne devrais rien craindre car le sol n’est pas si glissant ! C'est tout de même impressionnant.
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Après une bonne heure de marche, je suis devant l’imposante cathédrale Sainte Marie de Tolède. Un couple français, devant moi, la contemple. Elle, elle vocifère car elle trouve injuste de faire payer l’entrée d’une cathédrale. Lui, lui dit que ce n’est pas grave. Moi, je me dis « Ah ces femmes ! » De toute façon et malheureusement pour moi, l’édifice est fermé ce matin, ce que nous précise le gardien. Donc, je ne pourrai pas vous la présenter. La cathédrale est l’archevêché de la ville (primat d’Espagne). Cette cathédrale, en pur style gothique, fut construite sur l’emplacement de la grande mosquée de la ville, en 1226. Elle est classée au patrimoine mondial de L’UNESCO et fait partie des plus belles cathédrales du pays.
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Je reprends ma marche, déçu tout de même, après m’être reposé sur un banc. Je vais en direction de l’autre mosquée, celle qui a été conservée. Je la trouve un peu plus tard, bâtie tout près des remparts, engoncée entre des petits immeubles de deux étages, faite de briques. Elle n’a rien de la splendeur de celles que j’ai vues précédemment. Elle semble minuscule, insignifiante même. Je paye mon droit de visite et j’entre, accompagné de quelques touristes. Une petite salle, quelques colonnes et arcs outrepassés et, encore une fois, des crucifix et Jésus sur la croix. Le jardin attenant à la mosquée me laisse aller à la méditation. Je m’assoie près des remparts et je fais un bilan de mes vacances et de ce que j’ai vu et découvert.
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Bilan très positif, certes, mais j’aurais tellement voulu partager tous ces moments avec quelqu’un. C’est la première fois depuis..., que je fais un tel voyage. Il a fallu vraiment que je le sorte de mes tripes et que je me secoue pour l’entreprendre. Ce n’est pas facile, croyez moi. Mon métier m’a souvent éloigné de mon foyer mais ce n’est en rien comparable. Je suis parti à l'aventure tout en l'ayant préparé tout de même. mais j'ai laissé une large part à l'imprévu. Je vous remercie d’avoir bien voulu me lire et m’encourager à vous écrire mes péripéties. Je l’ai fait avec ma simplicité et mes émotions, innovant sans doute dans ce domaine, ouvrant une porte pour ceux et celle qui souhaiteraient nous faire part de leur futur voyage. Mais cela prend du temps, je l'ai constaté...Je remercie également Justacoté, magnifique et réconfortant support pour nous tous et je suis désolé pour les photos qui ont disparu de mes chapitres.

13 h 30 - Je rentre maintenant chez moi. Je viens de déjeuner. J’ai une bonne dizaine d’heures de route à faire jusqu’à Arcachon où je vais passer deux ou trois jours dans ma famille, d’où je viens de rédiger ce dernier volet.

A bientôt les petits lapins !!!
Oss le Valeureux.

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Bettyoups
Bettyoups 21/09/2017 à 13h48

Encore une fois grâce à ton talent d'écriture , j'ai eu la sensation d'être à tes côtés lors de ton périple espagnol, tu vois que tu n'étais pas tout seul En tout cas, je te remercie car effectivement ça n'est pas donné à tout le monde de pouvoir faire ce que tu as fais, je trouve que tu as beaucoup de courage et oui le site , je pense, ne peut que te remercier et pourquoi pas te décerner le titre de membre d'honneur de Justacoté, tu le mérites vraiment !
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  • Ambassadeur
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Linieres
Linieres 21/09/2017 à 14h34

Voyage à tes côtés absolument fantastique. J'ai vraiment eu l'impression d'être avec toi et en plus comme j'ai fait ce voyage, je visualisais bien les monuments. Bon attendons le voyage au Portugal. Cela me rappellera aussi de bons souvenirs. Merci pour ton carnet de voyages ou journal de bord ou journal de marche.

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Mababe
Mababe 21/09/2017 à 15h23

oss un grand merci pour ce beau partage, de quoi nous donner envie d'y aller, mais pourquoi n'avais tu pas envie d'aller à Séville ? J'avais adoré aussi cette ville

Bon retour Oss !

  • Équipe Justacoté
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Julie93
Julie93 21/09/2017 à 16h10

Moi aussi Oss je pensais que tu irais à Séville, comme toi je n'y suis pas allée parce que c'était trop loin
Alors j'attends ton prochain voyage au Portugal, des souvenirs aussi là-bas

En attendant sois prudent sur la route, ne sois pas trop pressé, bonne route, à bientôt

  • Ambassadeur
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Dany80
Dany80 21/09/2017 à 21h31

Je suis du même avis que linieres et maliko, j'avais vraiment aussi l'impression d'être avec toi pour ce fabuleux voyage....! tu n'étais pas seul oss ! ça je peux te l'assurer ! merci pour cette lecture fabuleuse et pour les photos !

  • Ambassadeur
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Lilia4485
Lilia4485 02/10/2017 à 17h12

Avec un peu de retard, je viens de lire toute ton épopée sur ton voyage en Espagne ... moi qui connais peu ce pays, je me suis régalée ... Merci Oss !!

  • Elite
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