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L'Espagne du Nord au Sud. : discussion - Page 2

Linieres
Linieres 11/09/2017 à 07h45

Lors de mon activité, j'avais en tête quelques endroits où je souhaitais aller dès que la retraite aurait sonné et Grenade était mon premier rêve, réalisé 1 mois après mon départ en retraite. Endroit merveilleux à savourer malgré le monde fou

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Dany80
Dany80 11/09/2017 à 09h04

Oss...tu me fais passer de merveilleux moments.....!

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Mababe
Mababe 11/09/2017 à 09h11

Oh oui, Grenade est un endroit merveilleux, avec son palais fabuleux, l'alhambra !
Oui beaucoup beaucoup de monde mais que c'est beau !

  • Équipe Justacoté
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Mababe
Mababe 11/09/2017 à 09h22

Quelle beauté ce carnet de voyage et ces toutes photos qui me rappellent mon séjour en juin !
Merci à toi Oss et profites bien

  • Équipe Justacoté
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Oss
Oss 12/09/2017 à 00h18




Vendredi 8 septembre – 10 h 00 - Grenade – Granada en espagnol et Granata en arabe, idéalement située au pied de la Sierra Nevada, qui s’étend sur plusieurs collines et arrosée par trois rivières. Grenade ! Ce mot est magique pour moi. Grenade, c’est LA destination que je souhaitais faire après en avoir tant entendu parlé et lu. Grenade qui m’attire et m’envoûté. On dit quelque part qu’il faut avoir vu les Jardins Suspendus de Babylone, les Pyramides, Rome, Venise, Capri avant de mourir… J’ai vu le Nil, j’ai vu la Mer Rouge et navigué sur ses eaux, j’ai vu Mombasa, j’ai vu Cap Town, j’ai fait le tour de Madagascar et des Mascareignes, j’ai vu le Pacifique et la Polynésie, j’ai vu les Antilles et les îles, malheureuses aujourd’hui, de Saint Martin et Saint Barthélemy, j’ai vu Versailles, j’ai vu toutes ces beautés, oui c’est vrai. Mais là, tout près de chez moi, les beautés espagnoles m’attendaient. Et je n’aurais eu de cesse que de les voir. Et, hélas, j’ai vu Grenade, en partie comme vous le lirez plus loin. J’ai vu cette splendeur née de la main et du génie de l’homme. Il me reste encore d’autres merveilles à voir. Je vais prendre mon temps.

Maria n’en fait qu’à sa tête ! Si vous saviez comme elle m’a baladé dans Grenade ! Je suis très en colère après elle ! Elle m’a fait passer 3 ou 4 fois dans la même rue et le même quartier ! Il faut dire, pour sa décharge, que la circulation est animée et dangereuse, il y a des feux tricolores partout, je ne peux pas lire les panneaux car je dois avoir les yeux rivés sur la rue et ce n’est pas facile, croyez moi ! D’autre part, les rues sont parfois étroites, il y a des rails de trolley, des sens uniques, des voitures garées en double file etc, etc, etc. Je me dis sans arrêt qu’il faut grimper une colline pour accéder à l’Alhambra. Mais quelle rue prendre ? Finalement, Maria a retrouvé le chemin et j’arrive sur le premier parking du site que je vois et je m’y installe, ne souhaitant pas aller plus loin. J’en ai marre !

Me dirigeant vers l’entrée de l’Alhambra, je m’aperçois que j’aurais pu me garer plus prêt car il y a plusieurs parkings rangés les uns derrières les autres et de nombreux cars de touristes ! Ensuite, ce qui m’impressionne, c’est le silence de l’endroit après le tumulte de la ville. C’est calme, paisible, il y a des arbres partout, aux diverses essences, ifs, magnolias, chênes, oliviers, agrumes, ce qui laisse présager une belle visite à venir…

J’arrive devant un bâtiment qui barre l’entrée et qui me permet d’acheter mon billet. Le préposé me dit, dans un mauvais français, ce que le prix que j’acquitte me permet de visiter. « Je veux tout voir monsieur ! » « Ce n’est pas possible. Vous pouvez voir les jardins et le palais ». Derrière moi il y a foule, je ne comprends pas ce qu’il me dit, je prends mon billet et je sors. On me dirige de l’autre côté vers des box ombragés dont certains contiennent des visiteurs qui attendent. Je fais pareil. Un peu plus tard, mon groupe sort du box et on nous permet d’entrer dans l’Alhambra. Belle organisation tout de même. Je vous précise que je ne fais pas partie d’un groupe de visite et que je suis bien seul, ce que je préfère.
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Je suis le sens de la visite et première chose que j’admire, un jardin parfaitement entretenu et les photos ci-dessous parlent d’elles-mêmes…
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Ensuite, je me rends dans les bains de la Mezquita : suite de petites salles comportant, pour certaines, un bassin. Le tout est en briques et en arcs outrepassés. Les naïades venaient s’y baigner et faire leur toilette ; je perçois leurs rires, leurs frôlements, leurs gestes… L’endroit est un enchevêtrement de couloirs, d’angles droits, de niches, de marches, de clarté et de clairs-obscurs.
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Dehors, la chaleur me prend la gorge et, comme j’ai oublié ma bouteille dans la voiture, je m’achète une bouteille d’eau fraîche dans un magasin. J’en profite pour regarder ce qui est proposé à la vente et je trouve que c’est cher…

Je poursuis mon chemin en passant devant le palais de Carlos V regroupant les musées Bella Artes et de l’Alhambra. Palais cossu, imposant, comportant un étage. Il faut que vous dise que le site de l’Alhambra comporte 4 parties : la Médina, l’Alcazaba (forteresse), les palais Nazaries, le Généralife. Je débouche sur une place, large, plantée d’arbres et je mesure d’un coup l’importance et la beauté de ce lieu.
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L'Alhambra est ainsi appelée à cause de ses murs rouges («qa'lat al-Hamra'» veut dire Château Rouge). Sa position est stratégique car l'on domine toute la ville et la plaine. C’est un prodigieux témoin de l’occupation Maure. Deux palais dominent l’Alhambra : d’un côté le palais mauresque et de l’autre le palais de Charles Quint. En 1238, la dynastie des Nasrides fonda le site et la rénovation du lieu se poursuivit de siècle en siècle, pour atteindre son apogée au XIVème siècle. Au XVème siècle le roi catholique organisa la « Reconquista » et s’empara du site.
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Je ne pourrai pas vous parler des palais Nasrides, le trésor de l’Alhambra, car je n’ai pu le visiter. Je vous dis pourquoi. Pour visiter ces palais, il faut faire une logue attente dans une file. Et l’on avance, pas après pas, lentement, très lentement et la file est interminable. Donc je prends la suite et j’attends. Derrière moi, une famille française. Et là, il faut que je vous dise le bonheur que j’éprouve en écoutant les personnes françaises parler. Je me garde bien de dire un mot et, tel un espion », j’écoute… et je me régale intérieurement. Mais là, je suis en éveil, j’ouvre grandes mes oreilles car, dans leur conversation, il est question d’un horaire figurant sur le billet d’entrée. Je regarde discrètement le mien et, point d’horaire d’inscrit. Je me tourne vers mes compatriotes pour une explication. Ils me demandent si j’ai acheté le billet sur Internet. Non, ce matin à l’entrée. Et je comprends ce que voulait me dire le vendeur ! En fait, l’entrée dans ces palais est complète depuis 8 h 30 ! Il faut réserve r, en cette période, près de deux mois à l’avance pour pouvoir accéder dans ces locaux ! Alors, je quitte la file d’attente. Je suis dépité, vexé, furieux ! Moi qui voulait tant voir ces palais. J’ai fait des kilomètres, pour rien ? Non ! Je me reprends. Bien, j’ai vu l’Alcazaba de Malaga, je vais me rendre à l’Alcazaba de Grenade ! Na ! D’ailleurs, les deux tours ne sont qu’à une cinquantaine de mètres. On contrôle mon billet et je visite. Je me rends en haut des deux tours (une à la fois bien évidemment !), du haut desquelles j’ai une vue magnifique sur la ville….
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Et sur les jardins….
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Entre les tours crénelées, j’aperçois dans les trouées de verdure un palais tout blanc : le Généralife. Il me faut un quart de marche pour m’y rendre. C'était le palais d'été des princes Nasrides. Ils venaient s'y rafraîchir dans les ombrages, près des bassins d'eau. Le Généralife est situé hors des murs d'enceinte, sur l'autre versant du plateau principal : le paradis pour les arabes.
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L'eau est abondante en Andalousie grâce aux sommets enneigés de la Sierra Nevada. Dans l'Alhambra et les jardins du Généralife l’eau est omniprésente et les arabes en sont devenus les maîtres pour la dompter.
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Là encore, c’est magique, magnifique, époustouflant de beauté. Imaginez des cascades de bougainvilliers, des allées ombragées, des jardins alignés, parfaitement taillés où l’eau joue en jets successifs avec les fleurs, les arbustes, les bassins. Colliers d’eau, spirales aquatiques où seul le bruit de l’eau chante une perpétuelle ritournelle. On s’arrête, on se bouscule pour avoir la meilleure photo. On s’applique pour immortaliser sur son téléphone ou appareil de photo le meilleur plan.
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Et que dire des arcades en dentelle de pierre, que dire des plafonds en pierre ou en bois, à l’architecture minutieuse et inimaginable. Que dire de ces contre-jours où le jeu de l’ombre et de la lumière rivalise avec le jeu des couleurs qui vous environne. Que dire de ces allées rassurantes, apaisantes qui vous apportent la fraîcheur après avoir subi les assauts du soleil. Que dire de votre fatigue pour avoir tant marcher mais qui ne se manifeste pas tant il y a à admirer et comprendre les prouesses de l’homme.
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Alors oui, je suis comblé. J’en ai « plein les yeux » en vous le disant familièrement. Je n’ai pas tout vu, certes, mais je pense que je reviendrai, un jour, accompagné cette fois-ci, pour partager…
Les photos que je vous présente valent mieux qu’un long discours. Ce que je peux pas vous donner, c’est l’air d’ici, la lumière, la magie, l’incommensurable beauté, mais cela, je le garde dans mon cœur.
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14 h 30 – Je quitte le site et rejoins mon véhicule. Je ne demande rien à Maria mais je pars au gré de l’inconnue dans Grenade. Ainsi je passe dans des avenues, des rues, des ruelles, j’enjambe des ponts, je prends des voies rapides, je grimpe des collines, je passe des ronds points, je m’arrête à d’innombrables feux et finalement, j’arrive, tout à fait par hasard, devant les arènes de Grenades ; une autre splendeur. Elles sont majestueuses, très belles. Je me gare facilement, je descends et je vais les admirer de près.
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Sous les arènes un restaurant. Je m’y rends en passant sous les gradins et les échelles / passerelles pour y accéder. A l’intérieur décors de bois, de briques, de barriques, plafond tout en hauteur. Des jambons sont suspendus, des vitrines proposent des charcuteries diverses. Le bar est en longueur, magnifique.
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De nombreuses tables sont disposées et attendent leurs clients. Je m’aperçois que l’on peut déjeuner à n’importe quelle heure. Je m’installe. Le serveur ne parle pas le français. Il est fort sympathique et jovial. Il me tend la carte, je choisis. Il me conseille en levant le pouce avec un sourire. Une immense assiette arrive un peu plus tard : une énoooorme pièce de mouton grillé et caramélisé accompagnée de frites pour… 9 €. Que vous dire sinon : Bon appétit !!! Je me régale, je me lèche les doigts, j’en mets sur ma serviette de papier, sur mon pantalon et… je suis repu !
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A bientôt les petits lapins ! Demain, je vais à…. chuuuutttt, c’est un secret !

(à suivre).

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Bettyoups
Bettyoups 12/09/2017 à 05h15

Oooooooh , quel beau cadeau !! Le palais de l'Alhambra de Grenade ! L'un des joyaux de l'Andalousie !! Magnifique, un régal de revoir tout ça, de le revivre grâce à ton reportage avec tes belles photos !! Merci, merci, merci !!!! Quel dommage que tu n'ais pu visiter le palais ,il est merveilleux ! Les arènes de Grenade,je ne connaissais pas et ne savait pas que l'on pouvait y manger !! Dis moi, ça a l'air rudement bon ton plat !!

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Linieres
Linieres 12/09/2017 à 08h21

Demain ce sera Séville, Cordoue ?? j'ai hâte de lire la suite car je retrouve avec plaisir toutes ces sensations que tu décris

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Julie93
Julie93 12/09/2017 à 09h14

Je viens de tout lire ! il m'en a fallu du temps ! tu publies ton livre quand ? lol

Alors le dernier récit concerne Grenade c'est un lieu que j'ai beaucoup aimé et même mon préféré en Andalousie avec Cordoue.
J'ai particulièrement aimé les jardins et surtout la splendide vue sur la Sierra Nevada...j'ai pu en profiter trèèèès longtemps, en faisant la queue pour entrer !

Si tu vas à Séville je vais enfin pouvoir découvrir, grâce à toi, cette ville que je n'ai pas visitée.

Bonne continuation Oss

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Linieres
Linieres 12/09/2017 à 09h16

Oui Julie j'ai adoré Grenade et dès ma retraite arrivée, c'était ma destination prioritaire....attendons la suite du carnet de voyage de notre jeune ami

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Dany80
Dany80 12/09/2017 à 13h26

Je suis scotchée devant tant de belles choses, les photos sont magnifiques et ton récit au top !
merci merci merci merci oss !
et trés impatiente aussi pour la suite !

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Oss
Oss 12/09/2017 à 19h14




Samedi 9 septembre – 8 h 30 – J’ai parfaitement dormi car épuisé de ma journée. Je prends la route pour aller plus au sud encore, 60 kilomètres à faire. Une heure plus tard, j’entre dans Marbella. Les faubourgs sont quelconques, le centre ville, c’est tout à fait autre chose. Les panneaux m’indiquent un parking. Il est souterrain. Je me gare. Je me dirige vers la sortie, prends des escaliers, arrive sur un palier fait de verre, j’aperçois une place carrelée, arborée, avec des fontaines, des jets d’eau, du monde et derrière moi : la plage.
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Je prends mon temps car j’avoue que je suis tout de même dépaysé. Que dois-je faire ? Aller sur la plage (j’ai tout mon barda dans le coffre) ou aller visiter la vieille ville ? J’opte sans hésiter pour la deuxième proposition. Et d’emblée, je peux vous vous dire que je ne suis pas déçu, loin de là. J’arrive à un square dans lequel il y a toutes sortes de plantes, de fleurs et d’arbres. De plus et c’est très original mais tellement espagnol, un banc fait en faïence décorée de feuilles de vigne et de maisons, dans un camaïeux de formes et de couleurs. Je m’installe pour bien m’imprégner de cette beauté. Je ne mets pas la photo prise par un monsieur : je ne suis pas photogénique sur celle-ci !

Je reprends mon chemin. J’arrive aux portes de la vieille ville, typiquement andalouse, beaucoup plus que Malaga ou Grenade. C’est sublime. Quelle douceur de vivre je ressens ! Quelle tranquillité ! C’est prendre son temps pour vivre dans la douceur, la chaleur, la beauté, la luminosité. Je ne remarque pas d’agressivité. De toute façon, il n’y a rien ici qui peut vous rendre agressif !

Les petites places sont parsemées de bancs, il y a des terrasses partout, des tables et des chaises pour les restaurants et les bars. Les façades des maisons, pour certaines, sont décorées avec ingéniosité.
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Il y a de nombreuses rues et ruelles qui desservent des magasins aux vitrines simples, parfois onéreuses. Devant l’une d’entre elles, je m’arrête devant un tablier de cuisine rouge à points noir dont le bas représente une robe espagnole en dentelle que portent les danseuses. J’en achète un pour ma belle fille. Plus loin, je trouve enfin ce que je recherche : un magasin de faïence. Je recherche des petits carreaux avec une lettre de l’alphabet. Ma maison s’appelle « Sainte Anne », nom gravée dans la pierre en haut de la tour. Alors j’achète une composition pour ce nom. Je collerai les carreaux sur la façade, près de la porte d’entrée ainsi que le numéro de la rue.
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Marbella c’est une merveilleuse découverte pour moi. Que j’aime cette ville ! De toute façon, comme je vous l’ai déjà dit, j’aime tout ici ! Oui, c’est une ville riche, faite pour les bien aisés (mais pas que…), et l’on ressent la jet set également. Mais il faut voir Marbella. Il faut voir ses magnifiques ruelles dont les façades des maisons, arrivées en hauteur, semblent vouloir se toucher pour s’étreindre. Il y a des fleurs partout !
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Je m’installe à la terrasse d’un vendeur de churros et de boissons fraîches. Il m’amène une assiette avec 5 énormes churros pour moi tout seul ! Et vous savez quoi ? Et bien, je les ai tous mangés. En face de moi, deux énormes albatros, posés sur une fontaine, se disputent un morceau de churros que vient de leur donner un passant.
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Je reprends ma visite. Au détour d’une rue, un mariage. La mariée est très belle, le marié… aussi et les dames portent de très belles robes et des capelines magnifiques. Dans une ruelle, une dame me surprend en sortant d’un appartement. Elle porte un plateau sur lequel est posée une cloche à gâteau transparente. Je lui dis tout go en tendant les bras : « Gracias señora ». Elle rit franchement de ma boutade et elle me dit, en espagnol, mais je comprends parfaitement, que c’est un gâteau à la carotte. Nous avons bien ri tous les deux.

Je continue ma découverte de Marbella et, au fond d’une ruelle, loin de tout regard, un restaurant. Six tables alignées dans un cul de sac. Je m’installe, d’une part pour me reposer et d’autre part pour déjeuner car midi est là. La serveuse m’apporte una cagna bien fraîche et le plat que j’ai choisi : une assiette de jambon Serrano et pata negra, accompagnée de fromage de brebis découpé en tranches fines. A la fin du repas : u-ne-sur-pri-se que l’on me fait ! Eh oui, au fin fond de l’Espagne, à la pointe sud, on fait une surprise, de taille, à Oss el Diablo, el magnifico, el valoro !!! La dame au gâteau m’apporte une part de son gâteau à la carotte car c’est la patronne de l’établissement ! Elle a un large sourire, satisfaite de son coup et elle me dit que c’est pour me récompenser de ma bonne humeur et de l’avoir fait rire surtout ! Je souhaitais lui faire la bise mais je n’ai pas osé…

15 h 00 - Je vais rejoindre ma voiture pour prendre mes affaires de plage et je file sur la plage. Le front de mer est comme on le voit dans les reportages. Immeubles cossus, boulevard carrelé et accueillant, plage très propre avec parasol (à louer), mais j’ai le mien. Je m’installe, je pique une tête. L’eau est excellente et, encore une fois, on n’a pas pied très loin. Je me fais bronzer, je suis ennuyé et agacé par les revendeurs africains de babioles et je passe du bon temps, encore une fois dirai-je… Beaucoup d’étrangers mais peu d’espagnols. Allemands, anglais, nordiques.
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17 h 00 - Je quitte la plage. Je rejoins ma voiture, me change entre deux portes ouvertes car mon maillot est mouillé (ben quoi ? personne ne m’a vu !). Et je quitte Marbella pour…. Chut

Une dernière chose à savoir : l’Arabie Saoudite revendique Marbella !...
A plus les petits lapins !

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Bettyoups
Bettyoups 12/09/2017 à 19h26

Qu'est ce que tu nous gâte, Oss ! Marbella ,où je vais à chaque fois que je vais en Espagne ! Quelle plaisir de revoir cette ville ! Merci beaucoup !

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Dany80
Dany80 12/09/2017 à 19h53

Superbe !

je pense qu'à la fin de ce merveilleux voyage, je vais essayer d'imprimer ..... trop beau !

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Lutin64
Lutin64 12/09/2017 à 20h00

Je viens seulement de découvrir ce sujet et j'ai passé un bon moment en te lisant , me délectant de tous les détails .
MERCI , MILLE MERCI pour ce magnifique récit de voyage Oss ! Tu nous gâtes en nous faisant participer ainsi à tes excursions et je dois dire que je suis touchée par tes écrits , émue...Les photos sont magnifiques !
Je ne connais pas du tout l'Espagne , ou si peu . San Sebastian - Pamplona - Logrono , et la traversée rapide en car pour me rendre au Portugal .
Pour terminer je te gronde quand-même un petit peu : tu aurais pu m'aider à ramasser mon linge , on aurait pu prendre un café , et tu n'aurais pas eu besoin d'aller dans les buissons !
Je t'embrasse, amicalement .

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Oss
Oss 12/09/2017 à 20h03




Dimanche 10 septembre – 8 h 30

Hier soir, j’ai dormi dans une maison d’hôtes située à la sortie de Marbella. Je n’ai pas eu de peine à la trouver car, passant dans une rue de la sortie de la ville, une pancarte signalait cette location. Bien dormi, très bon petit déjeuner.

Et maintenant, direction le sud, la pointe extrême espagnole : GI-BRAL-TAR ! Gibraltar, pour moi, c’est toute une histoire, une histoire familiale et je vais à Gibraltar pour un pèlerinage…

Voyez-vous, ma mère, dans ses 20 ans, entre les deux guerres, avait déjà deux enfants : une fille et un garçon. Ma sœur (l’aînée) est toujours de notre monde mais mon frère nous a quittés l’année dernière. Le mari de ma mère, coiffeur en Algérie, était un homme introverti, pas apte à assumer sa paternité. Ma mère a eu sa fille à 16 ans, le père en avait tout juste 18. Ils se sont mariés à l’église et la mairie. Un jour, ce père est allé chercher des cigarettes et ma mère ne l’a jamais revu… vous connaissez l’histoire. Ma mère, femme tenace, a appris que son mari était parti à Gibraltar se réfugier dans sa famille originaire de cette ville (anglo-espagnol…). Elle a pris le bateau à Alger avec ses deux jeunes enfants pour Gibraltar, a débarqué avec eux, a trouvé l’adresse de ces gens, a palabré durant 3 jours pour récupérer son mari. Mais rien ni fit, ni les longues discussions, ni la vue de ses deux enfants, ni les larmes de ma mère. Tous les trois sont retournés à Alger. J’ai longtemps imaginé cette histoire, terrible pour ma jeune mère. Et lorsque j’ai connu ce drame familial (vers mes 14 ans), je me suis plongé dans les livres pour connaître cette ville, sa situation, son emplacement, son histoire. Ma mère s’était remariée à la fin de la guerre avec mon père et j’ai une jeune sœur. Je me suis toujours dit qu’un jour j’irai à Gibraltar sur les traces de ma mère, pour être au plus près d’elle, de son histoire et pour essayer de comprendre la lâcheté des hommes.

Je pars donc ce matin, le cœur empli d’émotion. Je ne sais pas ce que je vais trouver mais, ce que je sais, c’est que je suis heureux pour elle, elle qui nous a quittés il y a quelques années maintenant.

J’ai 80 kilomètres à faire, l’autoroute est payante, le ciel est magnifique, la mer toujours aussi bleue, les montagnes m’ouvrent le passage, voulez-vous venir avec moi ?

Au péage, problème de carte bleue. Le lecteur de carte ne l’accepte pas. Bon, les ennuis commencent et à ce moment, mille questions m’assaillent sur le pourquoi, le comment et l’état de mon compte bancaire. Pour payer, j’avais pris une voie réservée aux touristes (original) et un passage de secours me permet de me diriger vers le péage proprement dit avec responsable. Je présente à nouveau ma carte au préposé, le cœur battant, pourvu que… et, miracle, la carte veut bien payer. Le cœur léger, je repars.

10 h 00 – J’arrive en vue de Gibraltar, du moins j’aperçois dans une trouée de la brume qui m’enveloppe, le célèbre rocher. Oui, il y a une espèce de brume de chaleur, un épais brouillard. Un peu plus loin, le ciel se dégage et j’arrive à la périphérie de ville de La Linéa de la Conception, fille frontière avec Gibraltar.
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Il faut que je vous dise, heureusement que Maria soit avec moi car, depuis Marbella jusqu’à La Linéa, il n’y a aucun panneau indiquant la route pour Gibraltar. Les Espagnols ne veulent pas que l’on parle de Gibraltar sur son territoire ! C’est fou, non ?

La Linéa est en bordure du golfe de Gibraltar avec, tout au loin, de l’autre côté de la baie, la ville d’Algésiras. Je m’arrête le long du front de mer pour faire une photo. Gibraltar est tout près, le rocher s’élève dans le ciel avec une écharpe de nuage au sommet, fier, majestueux, fort et insolite car le rocher semble marquer le territoire anglais d’un poing dressé et peu engageant ! Je prends désormais conscience que je suis bien à la pointe sud de l’Europe, un peu plus bas encore que Nejra.

Il est recommandé de laisser son véhicule dans l’un des parkings payants et de, soit continuer à pied vers Gibraltar et le poste frontière, soit prendre un bus. Le bus, pas question, je marche ! Je laisse mon véhicule à l’ombre, je suis les flèches qui indiquent la sortie et je passe le premier contrôle espagnol, ma carte d’identité à la main, mon appareil de photo bien en vue. On ne me demande rien et on ne m’adresse aucun regard. Je me dirige vers le poste anglais. Là, c’est du sérieux. On passe le contrôle au pas. On vous détaille, on fouille votre bagage. Pour ma part, on ne me demande rien, je passe. J’ai tout à l’heure dit « Ola ! », je dis maintenant « Hello ! ».
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Passé le poste, je me dirige vers la ville anglaise mais des policiers sont chargés de canaliser le flot des piétons parce que, parce que… il faut traverser la piste d’atterrissage de l’aéroport dans sa largeur pour quitter l’Espagne et arriver en Angleterre, la piste étant la frontière. Donc, si un avion se présente pour atterrir ou décoller, les policiers baissent une longue barrière et vous arrête le temps que l’avion ait fait ses manœuvres. Puis, une sirène retentit, le passage devient libre. Sachez que l’aéroport de Gibraltar est un aéroport militaire et civil, qu’il y a une force d’intervention terrestre et maritime. De plus, il est classé en tête des 10 aéroports les plus dangereux au monde.
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Gibraltar est possession du Royaume-Uni depuis 1704. L’Espagne revendique ce territoire depuis fort longtemps Cette question de Gibraltar est une cause majeure de dissension dans les relations hispano-britanniques mais le brex-it dernier relance les négociations. Les Gibraltariens souhaitent rester dans l’Europe, prendre la nationalité espagnole et obtenir un statut similaire à celui d’Andorre ou du Liechtenstein. Les négociations n’ont pas fini de perdurer… Au début du VIIIème siècle, les arabes s’y sont installés, expulsant ainsi les Castillans. Il fut repris en 1492. En 1704 les forces anglo-néerlandaises s’approprièrent ce territoire et le rocher, propriété reconnue par les Espagnols, mais pas sa souveraineté (traité d’Utrecht en 1713).

Passé l’aéroport, j’achète un plan de la ville. Mais nous sommes dimanche et Sunday is closed, ce qui est une chance pour moi. Pourquoi ? Gibraltar est un port franc donc tous les produits sont moins chers et il y a des affaires à faire, notamment l’alcool, les cigarettes et les parfums. Je ne bois pas, je ne fume pas, quant au parfum, j’ai ce qu’il me faut (L’homme Idéal Guerlain, cadeau).
Je prends mon temps pour lire la carte. La ville n’est pas très grande et je veux à tout prix monter sur le rocher ! J’ai une excellente impression. Il n’y a pas trop de touristes ni d’acheteurs ; donc c’est calme et idéal pour flâner. Je passe un pont qui enjambe un canal et, sur ma droite, un fort qui défendait l’accès à la ville. Elle est construite coincée entre la mer et le rocher, tout en longueur.
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Les maisons et immeubles semblent repliés sur eux-mêmes, faute de place. Cela donne un air étouffant car l’espace manque. A part celui en haut du rocher et en bordure de mer, la ville manque d’air.
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Je prends Main Street, rue pas trop large, pavée, arborée, très propre, aux multiples magasins fermés et débits d’argent. Seuls une parfumerie et des bureaux de tabacs sont ouverts, ainsi que quelques restaurants et bars. Pas de voitures ou vraiment très peu. Main Street c’est l’artère principale. La rue s’élève légèrement en serpentant. J’entre dans un magasin de souvenirs. Un rapide coup d’œil, rien ne m’attire.
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Des fidèles sortent d’une église. Attablés sur une terrasse, un groupe d’hommes boit de la bière et parlent fort. Les gens que je croise, semblent ignorer le touriste. En discutant avec un espagnol (en français), il me disait que beaucoup de ses compatriotes travaillaient ici et dormaient à La Linéa, qu’il n’y avait pas trop d’échanges entre les deux communautés. En outre, la communauté juive est très importante ainsi que les musulmans, marocains pour la plupart.
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J’ai faim en passant devant un restaurant. Je m’installe et je commande un plat de lamb (mouton) assorti de légumes. C’est copieux. Une bière, un dessert, 12 €. Non loin de moi, une anglaise d’un âge avancé, coquette comme le sait être une anglaise, est à table avec une amie.. Elle parle la langue que les Gibraltariens emploient : un mélange d’anglais et d’espagnol. C’est cocasse. Je paye et je reprends mon chemin en direction du téléphérique. C’est la solution pour y monter mais les plus courageux peuvent emprunter une route aménagée pour accéder au sommet.
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Il m’a fallu plusieurs arrêts pour lire la carte car, si de loin j’ai bien aperçu les câbles du téléphérique, je ne vois point de gare…

14 h 15 – J’y suis enfin. Il y a deux cabines qui contiennent environ une bonne trentaine de personnes. J’attends mon tour sous un auvent complètement fermé. J’ai chaud, terriblement chaud et je transpire de toute part. Il y a trois caisses et c’est long ! pour moi… Devant moi, un groupe de français qui se lâchent comme savent le faire les français à l’étranger. Je me tais, j’écoute et je ris. Je ris parce que, à côté des caisses, il y a un énorme brumisateur qui fait du boucan et qui brasse en même temps de l’air frais. Alors, je vois une jeune femme, assez petite de taille, qui se place devant l’appareil et qui saute pour espérer recevoir de l’air frais et s’asperger. Dans sa gymnastique improvisée elle rit, s’amuse, ravie de sa trouvaille…
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15h 30 - Je prends place dans la cabine. Elle s’élève rapidement et le spectacle qui s’offre sous moi devient, au fil de la montée, grandiose. Gibraltar s’étale sous un chaud soleil, toute blanche dans sa robe, les pieds pratiquement dans l’eau. C’est magique.
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Arrivé à 480 m (tiens, comme à Grenoble…), la cabine s’immobilise et nous sommes accueillis par un groupe de singe, assis nonchalamment sur la balustrade, nous ignorant complètement, tout en nous surveillant de près… Je vérifie que rien ne dépasse de mes poches et j’ajuste mes lunettes.
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C’est fantastique. Je suis sur le rocher, vous vous rendez compte un peu ? Et de là, j’aperçois le détroit de Gibraltar qui nous sépare du Maroc de 14 kilomètres seulement. Et le rocher du côté marocain, je le vois, je vois le Maroc, l’Afrique du Nord, ma terre natale. Et, ces deux rochers, qui séparent le détroit, sont le témoignage de l’un des travaux d’Héraclès (Hercule pour les Romains), le dixième au cours duquel il devait déplacer le troupeaux de boeufs de Géryon (l’homme le plus fort de la terre), monstre à trois corps, vivant sur les bords de la Méditerranée. Héraclès franchit le détroit dans la coupe du soleil et dresse, de part et d’autre du détroit, deux colonnes : le rocher de Gibraltar et le Jbel Musa au Maroc qui sont les Colonnes d’Hercules. Je suis sur le rocher européen et je vois le rocher marocain. J’ai mes jumelles et je vois parfaitement le Maroc. Et je vois même… Alina ! Coucou Alina, tu as changé ta coiffure ?
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En haut du rocher, il y a les vestiges de batteries de canons. Mais ce que je remarque surtout c’est que l’endroit n’est absolument pas sécurisé. Aucun garde fou, aucune barrière ne nous protège du vide. Et ça tombe à pic !!!

Il fait merveilleusement bon sur le rocher. Le ciel est dégagé. Seule, une légère brume empêche de voir le lointain. Mes jumelles me sont précieuses car je vois parfaitement Algésiras et la Méditerranée qui rejoint l’Océan Atlantique. C’est d’un calme ! Je m’assois pour savourer mon plaisir et ma joie. Ma mère est venue là. « Je t’ai rejointe et marché sur tes pas ».
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Pour finir cette histoire, ma sœur aînée a reçu, il y a cinq ans, une lettre de son père s’excusant d’avoir été ce papa. Il l’a assurée qu’il n’avait jamais cessé de penser à eux tout au long de sa vie. Elle a appris qu’il était décédé dernièrement, à l’âge de 98 ans…

Sur le chemin qui me ramène au téléphérique, des singes amusent les passants. Il est interdit de les nourrir. Seuls les gardiens le font et les nourrissent plusieurs fois par jour, évitant, ainsi, que soient agressés les touristes. Churchill avait demandé de repeupler la colonie des singes car, à la fin de la deuxième guerre, leur population était d’une dizaine d’animaux. Ceux-ci viennent du Maroc.
Je refais le chemin inverse, m’achetant au passage une glace et m’arrêtant pour me désaltérer.

La sirène hurle, la barrière se baisse, les piétons sont arrêtés aussitôt par la police. Un peu plus tard, un avion militaire décolle, suivi par un avion de ligne d’une compagnie anglaise (seules les compagnies anglaises sont autorisées sur l’aéroport). C’est beau, c’est impressionnant, les avions passent à portée de main. La sirène hurle à nouveau, les barrières se lèvent, je passe la piste, les douaniers anglais puis les espagnols me laissent passer. J’ai donc réussi à monter sur le rocher et à voir les avions décoller tout près de moi. Fantastique !
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16 h 00 - Je rejoins mon véhicule. Je suis fatigué, vraiment car, j’en ai vu et fait de nombreuses choses. Que de beautés, que de découvertes mais également que d’émotions !!! Rincon de la Victoria est à 160 kms. J’y serai dans 1 h 30 et je vais prendre quelques jours de repos sur la plage de l’hôtel...

A bientôt les petits lapins !

  • Ambassadeur
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Julie93
Julie93 12/09/2017 à 20h09

Moi je n'ai pas eu de photo, seulement "image"...sans doute as-tu été trop généreux en photos Oss , à moins que mon ordi ait censuré des photos un peu trop olé olé ! MDR
Bonne nuit et bonne continuation pour demain

  • Ambassadeur
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Bettyoups
Bettyoups 12/09/2017 à 20h12

Ah alors Gibraltar, je ne connais pas ! Ça m'a l'air beau aussi et que c'est originale cette piste en plein millieu d'une route ! Ah oui, les singes , on m'a dit qu'ils étaient particulièrement chapardeurs et agressifs . Au fait, ils prennent les euros ?
Ton histoire familiale m'a beaucoup ému, Oss, tu sais, avec ton talent d'écriture que tu pourrais faire un livre , de toutes façons je te l'ai déjà dit et j'espère bien un jour que tu te lanceras

  • Ambassadeur
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Lutin64
Lutin64 12/09/2017 à 20h22

Oui , je rejoins Maliko , ton histoire familiale est très touchante , et de nous la raconter ainsi est un grand signe de confiance , d'amitié .
Et OUI , il faudrait écrire un livre !!!

  • Ambassadeur
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Mababe
Mababe 13/09/2017 à 08h41

Oui, très beau récit de voyage, et des émotions fortes, bravo Oss

Je ne sais pas vous, mais moi je ne vois pas toutes les images... Dommage !

  • Équipe Justacoté
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Julie93
Julie93 13/09/2017 à 08h48

Bonjour,

moi non plus Mababe, il en manque beaucoup comme je l'ai dit plus haut...

En tout cas Oss régale toi aussi du beau temps que tu as, car ici c'est glagla !

  • Ambassadeur
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