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Je viens à nouveau de feuilleter ce merveilleux livre de photos sur Madagascar que Maliko vient de partager avec nous. Un grand bravo à Pierre Yves B..., l'auteur de cet ouvrage.
J'ai un vague souvenir des Tsingy Rouge de Diego Suarez pour les avoir traversés en 4x4 mais je me souviens parfaitement des grottes d'Ankara dans le parc national des Tsingy. Une rivière résurgente en sort et, à l'aide d'un zodiac et des pagaies, nous nous étions enfoncés dans les grottes. Nous avions embarqué avec nous des familles de marins en sortie en brousse.
Avec un camarade (martiniquais d'origine), nous étions les premiers arrivés et, en apercevant la rivière, j’avais remarqué à la surface, une forme allongée et sombre. Sans doute s’agissait-il d’un crocodile ??? Et, dans ce cas la balade sur la rivière serait annulée. Bref, à force de lancer des pierres, point de crocodile mais un tronc d’arbre…
Dans la pénombre de la grotte, au fur et à mesure de notre avancée, nous avons dû allumer nos torches et là, ce fut une nuée de chauve souris énormes que nous venions de déranger, volant de toute part, fonçant sur nous mais nous évitant. Les dames présentes et les enfants ont poussé de grands cris qui, mêlés à ceux des volatiles, faisaient un vacarme que je qualifiais d’infernal.
Bref, ce fut une journée sensationnelle que nous avions vécue ce jour là.
Il me revient également comme images, ce grand plateau parsemé d’énormes roches posées sur le sol comme par magie et qui provenaient, en fait, d’un volcan éteint depuis des siècles et des siècles et dont son cône se dessinait parfaitement à l’horizon.
La chauve souris de Madagascar, j’en ai mangée. A Nossy Bé dans une famille mi-malgache, mi-asiatique, dont j’avais fait la connaissance grâce à leurs filles qu’avec un copain nous avions invitées un soir de bal organisé par la Marine, à Diégo Suarez… Pour nous remercier, elles nous avaient invités à venir passer un week end dans leur famille (j'y suis retourné 3 fois...)
Alors que nous nous rendions avec leurs frères en bateau sur un îlot, tout près de Nossy Comba, pour faire de la pêche sous marine, j’avais remarqué ces chauves souris volant d’arbres en arbres. L’une des filles m’a dit que chez eux ils les mangeaient. Beurk ai-je fait !
Le lendemain soir, nous devions souper chez cette délicieuse famille. On me sert une soupe, puis un plat que je nommais ragoût aux légumes et enfin le dessert. A l’issue de ce dessert, l’une des copines me demandait si c’était bon ce que j’avais mangé. J’avais dit oui délicieux et c’était la fameuse chauve souris, cuite en ragoût…
Et je pourrais raconter des heures et des heures d’anecdotes de cette vie passée sur cette Grande Ile, à une époque où la France venait tout juste de laisser Madagascar face à son destin. J’y étais de 1966 à 1968 et j’avais… j’avais ! Quel âge avais-je ? Mon Dieu, je ne sais plus ! Mais je sais que j’étais très jeune. Nous n’avions jamais été en insécurité. J’ai pu me rendre dans des endroits très reculés, difficiles d’accès pour rechercher une plage déserte, une crique solitaire où, à marée basse, nous plongions nos bras dans les anfractuosités des rochers pour retirer des langoustes et décrocher des huîtres que nous mangions avec du citron vert…
De nos jours, Madagascar est un des états le plus pauvre du monde avec d’énormes besoins tant du point de vue sanitaire que social, familial, éducatif et également écologique. C’est avant tout un peuple très accueillant, gai, enjoué avec le sourire facile et la gentillesse dans le cœur malgré leur détresse.
L’Ile aux mille et une légendes !
PS : La photo ci-dessus provient d'un site internet et a été prise dans cette grotte.
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